Je tambourinai de toutes mes forces à la porte de la chambre où était Octavia.
- C'est occupé ! hurla Nathan.
- Toi tu dégage, j'ai besoin de ma copine !
Sans demander son reste, il ramassa ses affaires et sortit. Je ne sais si Octavia l'avait viré où s'il était simplement sympathique, mais je n'avais pas envie de me poser la question.
Allongée dans le lit, couverte uniquement par une simple couverture, ma meilleure amie me fit signe de venir m'asseoir. Je m'exécutai, repassant encore dans mon esprit chaque détail de cette soirée étrange.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- J'ai embrassé un garçon.
- Oh ! Eh bien je viens de faire l'amour.
- Ok, t'as gagné.
Je la considérai un instant, puis éclatai de rire. Elle me suivit, et nous demeurâmes ainsi jusqu'à ce que notre conscience assassine notre bonne humeur.
- Qu'est-ce qu'on fait ?
- On appelle Alex et on rentre.
- Pourquoi Alex, Nathan a une voiture ?
Son regard traduisait déjà ce qu'elle s'apprêtait à me dire.
- Crois-moi meuf, t'as pas envie de rester dans une voiture avec Nathan et moi.
De toute sa vie, jamais Octavia n'avait eu raison à ce point.
Alex arriva quelques minutes après que nous l'eûmes appelé, j'adorais ce mec. Nous sortîmes en prenant garde de ne croiser personne tandis qu'il nous attendait, stationné dans la rue voisine.
- Ok les filles, qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- Eléonore a embrassé un mec.
- Et Octavia a couché avec Nathan.
Son regard demeura bien plus serein que je ne l'aurais cru.
- Et laquelle de vous deux regrette ?
- Eléonore, renchérit Octavia, moi j'ai juste été interrompue.
Ok, très bien, je suis la pauvre fille de l'histoire, géniale.
Trois feux rouges et cinq pigeons plus tard, nous arrivâmes saines et sauves à la maison.
- Tu peux dormir ici, proposais-je à Octavia.
- Cool, merci, dit-elle avant de s'écrouler dans mon lit.
Je pris tout de même le temps de me brosser les dents avant de la rejoindre. Charles ne quittait pas mon esprit, je ne parvenais définitivement pas à l'oublier. Je ne connaissais ce garçon que depuis quelques heures, mais il semblait avoir planté ses griffes plus profondément dans mon cœur que je ne l'avais espéré. Je le haïssais pour cela. Comment pouvait-il prendre ainsi le contrôle de mon esprit, de mes rêves, sans même en avoir conscience ? Je ne parvins pas à fermer l'œil de la nuit.
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Comme si j'en rêvais
JugendliteraturOrdinaire. C'est assez triste qu'un mot somme toute aussi banal puisse à ce point définir une personne. Pourtant, j'étais la représentation exacte de l'humain ordinaire. Taille moyenne, poids moyen, coupe de cheveux classique. Et pour couronner le...