Chapitre 11 :

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Les invités commençaient à arriver, au compte-gouttes. Mon masque sur les yeux, j'observais la scène du haut de ma petite chaise. Eléonore, toujours fidèle à ses habitudes.

- Pourquoi j'étais sûr de te trouver ici ?

Je me retournai et j'aperçu Charles, un élégant loup noir lui parant le visage. Il était beau, et j'étais ridicule.

- Je rêve ou tu me trouves prévisible ?

- Tu es prévisible, et c'est ce qui te rend adorable.

Traduction : tu as plein de défauts, mais je t'aime bien.

- C'est gentil.

- Alors je suis gentil ?

Question piège.

Le silence accompagna ma réflexion, un silence pesant comme il n'en avait jamais été.

Que devais-je répondre ? Parler avec raison, ou avec le cœur ? Mais que voulait mon cœur ? Et ma raison ? Charles était quelqu'un de bien, mais l'amour était... l'amour, et j'étais... moi... Il commençait à s'impatienter, et je ne parvenais pas à rassembler mes esprits.

- Eléonore ! T'as pas vu Octavia, ça fait une heure que je la cherche ?

Sauvée ! Bon, par Nathan, mais on prend ce qu'on peut.

- Non, je ne l'ai pas vue. On peut la chercher ensemble si tu veux.

Il regarda Charles, qui se tenait debout derrière moi, et repartit comme un courant d'air. Nathan, tu es inutile.

- Alors, tu n'as pas répondu à ma question.

- Parce qu'il n'y a pas de réponse à donner. Tu voudrais que je te dise que tu es méchant ?

- Je voudrais savoir ce que tu penses de moi. Après tout, tu m'as embrassé.

- Toi aussi, tu m'as embrassée.

Un point pour moi.

- Mais moi, je t'aime.

Un point pour lui.

- Et moi, je ne t'aime pas.

Sa mine se déconfit, et je sentis que je l'avais blessé.

- Je ne sais même pas à quoi ressemble l'amour Charles, et tu me déballes tes sentiments comme on étale de la confiture. Tu ne sais même pas qui je suis, et je n'ai aucune idée de qui tu es. Un jeu ne suffit pas à connaître quelqu'un, et je ne peux pas aimer quelqu'un que je ne connais pas.

Il ne sut quoi répondre, et je disparus dans un mouvement de robe.

Encore une soirée que j'allais passer à éviter Charles, j'étais en train de créer une tradition.

Tandis que je déambulais à la recherche d'une autre chaise sur laquelle me poser, j'entendis une musique de slow danser à la fenêtre de mes oreilles. J'imaginais déjà Octavia dans les bras de Nathan, comme le couple parfait qu'ils pouvaient, parfois, être. Avais-je envie de cela ? Bien sûr. Avais-je envie de cela, avec Charles ? Avec personne d'autre. Alors pourquoi ne parvenais-je pas à l'aimer ?

- Tu t'es perdue ? Si tu veux il y a des chaises dans le jardin, je te trouve bien trop près de la piste de danse.

Alex venait de balayer mes pensées.

- Je t'emmerde.

- Il y a quand même quelque-chose qui m'intrigue : qu'est-ce qui a bien pu pousser Eléonore Maurisson à lever le cul de sa sainte chaise ?

- J'essaye d'éviter un garçon.

Son visage se décomposa. Jamais je n'avais vu la surprise matérialisée à ce point.

- Toi ? Un garçon ? Je suis censé me protéger de l'apocalypse ?

- C'est bon, t'as fini ?

Il gesticulait dans tous les sens, usant d'imposants mouvements de bras et déformant ses traits pour faire croire à une peur véritable. Il était vexant, mais terriblement amusant.

- Sérieusement, déclara-t-il en cessant net toute agitation, il est beau au moins ?

- Alex ! C'est vraiment la seule chose qui te préoccupe ?

Il me regarda, les yeux remplit de « oui » et la bouche n'osant le prononcer. Puis nous éclatâmes de rire, tant cette situation n'avait aucun sens. Puis Alex s'arrêta, illuminé par une idée stupéfiante. Une grande première.

- Je sais ! Il te faut une fenêtre !

J'avais sans doute parlé trop vite.

Comme si j'en rêvaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant