Au sujet de Charles, je lui ai potentiellement avoué que je l'aimais.
Les yeux d'Octavia s'écarquillèrent, comme si je venais de lui révéler que j'étais depuis le début un extraterrestre débarqué tout droit de Saturne.
- Tu as fait quoi ?
- Et il m'a embrassé, donc j'imagine qu'il l'a plutôt bien pris.
L'étonnement déforma encore davantage les traits de son visage.
- Il a fait quoi ?
Je ne sais si c'était la fatigue ou bien le fait de s'être envoyée en l'air il y avait approximativement une dizaine de minutes, mais son vocabulaire semblait très limité.
- Il m'a embrassé, répétais-je à vois basse, avec la bouche, la langue et tout le bordel.
- Après que tu lui as avoué que tu l'aimais ?
- Oui, c'est exactement ce que je viens de dire...
Il marqua une courte pause, soit pour réfléchir à l'énorme bêtise que je venais de faire, soit parce que son cerveau avait littéralement arrêté de fonctionner.
- Eléonore, c'est... c'est génial ! Depuis le temps que je dis que vous devriez être ensemble, je suis trop contente pour toi !
Puis elle me prit dans ses bras, et me serra si fort que je pouvais à peine respirer.
- Je veux tous les détails ! s'exclama-t-elle après m'avoir lâchée.
- Je te les raconterais sur le chemin, Nathan doit nous attendre depuis une heure.
Une fois arrivées devant la voiture, Octavia commença à entrouvrir la portière côté passager.
- Dans tes rêves, dis-je en la refermant, toi tu vas derrière ! Il est hors de question que vous fassiez des trucs bizarres pendant qu'il conduit. Je tiens à arriver vivante chez moi.
Octavia souffla et s'assit sur la banquette arrière.
- Attends de voir quand ce sera toi qui les feras, ces trucs bizarres.
Je ne voulais pas y penser. Pourtant, quand je m'endormis ce soir-là, des rêves de Charles dansaient partout dans ma tête.
Le réveil fut difficile, comme après tous les lendemains de fête. Bien que l'alcool n'ait pas irradié mes veines, la musique trop forte me donnait la même migraine qu'une gueule de bois. Je jetai à coup d'œil à mon téléphone. Octavia m'avait envoyé un message, elle me proposait de déjeuner au japonais du coin ce midi. Pourquoi pas.
En sortant de ma chambre, je vis Mathéo affalé sur le canapé. Un filet de bave pendait de sa bouche. Je n'osai pas le réveiller, de peur qu'il me vomisse dessus. Je pris une heure à avaler mon petit déjeuner devant un épisode de Scooby-Doo avant de filer sous la douche. Octavia m'attendait pour midi, et mon frère n'étant pas en état de m'emmener, il faudrait que je me prenne le bus. J'attrapai un jean et mon pull préféré qui tombait presque de mon armoire.
Le bus était à l'heure, miracle, et Octavia n'aurait pas à se plaindre de mon retard. A midi tapante, je poussai fièrement les portes du petit restaurant japonais.
Octavia était déjà là, sagement assise à une table... de six ? Alexandre s'était installé à ses côtés, et ils discutaient tranquillement.
- Salut, esquissais-je en m'asseyant.
- Oh, salut !
Octavia me fit la bise, et Alex l'imita.
- Je ne savais pas que tu mangeais avec nous Alex, on en attend encore combien, demandais-je en balayant les trois chaises vides du regard.
- Plus qu'un visiblement, me répondit une voix derrière mon dos.
Nathan était là, accompagné d'Alexis que nous avions rencontré la veille.
A peine eus-je le temps de comprendre ce qu'il se passait que Charles fit son entrée.
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Comme si j'en rêvais
Novela JuvenilOrdinaire. C'est assez triste qu'un mot somme toute aussi banal puisse à ce point définir une personne. Pourtant, j'étais la représentation exacte de l'humain ordinaire. Taille moyenne, poids moyen, coupe de cheveux classique. Et pour couronner le...