CHAPITRE 1

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-"Bucky... Stop Arrête j'en peux plus!"

La préparation du repas s'était encore une fois terminé en séance de jeu, de fou rire et de chatouilles. Encore une fois le soldat avait eu le dessus sur la jeune femme. Encore une fois elle était au sol, riant aux éclats.

Cela faisait maintenant une année que Deborah faisait des allers-retours constant entre Bucarest et New York, et cela avait eu effet ultra bénéfique sur le Sergent Barnes. Ils se renfermait de moins en moins, retrouvait petit à petit ses souvenirs. Mieux, il avait commencé à raconter des anecdotes sur Steve et lui d'avant la guerre, des souvenirs dont Steve n'avait jamais parlé à la jeune femme.

Malgré tout, l'inquiétude était toujours présente. Bucky faisait souvent des cauchemars. Son passé le hantait, sa crainte de redevenir un jour le soldat de l'hiver et de faire un jour du mal à Deborah le rendait souvent mélancolique. Tenté de le rassurer n'avait pas servi à grand-chose, alors dans ces moments-là, elle se contentait d'allumer son ordinateur portable, mettre un film et se blottir contre lui. Ils restaient ainsi silencieux jusqu'à ce que Bucky se détende.

Pour aujourd'hui, la mélancolie n'était pas au rendez-vous. Deborah adorait ses moments de jeux. Elle retrouvait un Bucky souriant, le regard malicieux. elle s'imaginait retrouver le jeune homme d'avant-guerre, pétillant de joie. Certes, le Bucky de maintenant avait souffert et n'était plus que l'ombre du James Buchanan Barnes des années 40, mais elle s'en contentait.

Comme très souvent dans ces moments-là, les chatouilles de Bucky avaient fait place à des caresses, puis des baisers, d'abord sur ses lèvres, puis se faisaient de plus en plus passionnées au fur et à mesure qu'il descendait dans son cou. C'était pour elle, le meilleurs moments de ce petit jeu. Le repas pouvait attendre.

Au moment où elle avait saisi le visage pour l'embrasser à nouveau, son téléphone sonna. -"Mais c'est pas vrai! Ils ont le chic!" râla-t-elle. Bucky roula sur le côté en soufflant. Elle saisit son smartphone, et vit que c'était Steve. Elle décrocha aussitôt.

-"J'espère que c'est important mon grand parce que là, je suis super-hyper-ultra occupée!"

La simple phrase que Steve lâcha plomba l'ambiance définitivement:

-"On a retrouvé Rumlow!"

Elle se releva aussitôt, ainsi que Bucky. Elle ne lui jamais caché la relation qu'elle avait eue avec l'ex-agent d'Hydra. Il connaissait bien l'homme, souvent présent lors de ses séances d'effacement de mémoire ou de Cryo-stase. Il le savait entièrement dévouer à la cause d'Hydra, sadique et violent et avait toujours eu du mal à imaginer la femme qu'il aimait avec un homme de ce genre. Il vit Deborah se tendre, nerveuse.

Sentant qu'il avait désormais toute l'attention de Debby, Steve repris:

-"Il sévit désormais en Afrique, dans la région du Lagos. Il a déjà cambriolé plusieurs commissariats et abattu de sang-froid plusieurs policiers. De nombreuses armes de pointe ont disparu."

-" ça fait 6 mois qu'on le traque Steve. Est-ce qu'on en sait un peu plus sur ses plans?"

-"Avec toutes les armes qu'il a volées, monter une force armée serait une hypothèse des plus crédibles. Mais tout ça ne reste qu'une hypothèse."

-"Bon. Très bien. Rendez-vous dans 3h à l'endroit habituel."

Elle coupa le téléphone. Elle pouvait définitivement tirer un trait sur son repas en amoureux. Elle commença à enlever ses vêtements pour mettre son uniforme de combat. Bucky continuait à la regarder préparer son sac sans mot dire. Finalement, c'est lui qui brisa le silence:

-" Tu es sûr de devoir y aller?"

Deborah soupira: -" Dans d'autres circonstances, je les aurais laissé se débrouiller. Mais là, il s'agit de Rumlow. Quand le passé ressurgit, soit on l'affronte soit on le fuit. Je choisis de l'affronter."

-"Tu es sûr qu'il fait bien partie du passé?" Deborah se retourna et le dévisagea. Bucky baissa aussitôt les yeux, honteux de cette question. -"Désolé." finit-il par dire.-"J'ai l'air de passer pour le type possessif et jaloux c'est ça?"

-"Absolument sergent Barnes." dit-elle en souriant. Elle s'avança en lui lançant un regard amoureux et prit l'homme dans ses bras. Ce grand gaillard qui faisait facilement deux têtes de plus qu'elle avait l'air si fragile dans ses moments-là.

-"Penses-tu sincèrement que ce qui s'est passé avec Broke est comparable avec ce qui se passe entre nous? Avec lui j'étais toujours dans l'incertitude. Sur la fin il ne se passait pas un jour sans que je soit contrarié ou peiné. Pas avec toi. Certes, j'ai été fiancé à cet homme mais il appartenait entièrement à Hydra."

La voix de Bucky se fit soudain plus sombre: -" Moi aussi j'ai appartenu à Hydra."

Elle sentit qu'il allait redevenir taciturne et préféra chasser les pensées moroses du soldat:

-"Faux! Tu m'appartiens, et tu n'as pas intérêt à dire le contraire!"

-"A vos ordres, madame!" dit Bucky en l'embrassant langoureusement.

Elle aurait aimé sincèrement rester dans cette position, mais elle finit par se dégager à regret de cette étreinte pour terminer de rassembler ses affaires. Bucky, quand à lui se mit à ranger le plan de travail.

-"Il y a quand même une chose qui m'embête avec toi!" finit-elle par dire

Bucky s'immobilisa: -" Le fait de devoir me quitter un peu trop souvent pour aller en mission?" se risqua-t-il à dire.

Deborah réfléchit:-" Bon d'accord ça fait deux choses avec ça. Non, ce qui me bouffe de l'intérieur à chaque fois que je rentre à New York, c'est de voir Steve se démener à chercher son meilleur ami, alors qu'il suffirait d'un mot de ma part pour le soulager de l'angoisse de ta disparition. Passer mon temps à l'entendre parler de toi au passé et à l'entendre me dire combien tu lui manques est une torture pour moi."

Le visage de Bucky se rembrunit sur-le-champ. Cela faisait quelque temps que les souvenirs avec Steve devenaient plus fréquent et plus précis. Son ami commençait aussi à lui manquer, mais il avait encore cette appréhension. Il n'y avait que les moments ou Deborah était avec lui qu'il avait ressenti un semblant de liberté. La plupart du temps quand il était seul, il se sentait encore comme une bête traqué, rien qu'un homme en fuite. Que la femme qu'il aime soit dans la confidence était déjà beaucoup pour lui, il ne voulait entrainer celui qui avait été son ami d'enfance dans cette déchéance.

Deborah ressentit son tourment. Elle continua: -"Ecoute Bucky, tant que tu ne te souvenais pas de Steve je comprenais. A présent, tu sais qui il est pour toi. En tant qu'ami tu ne peux le laisser dans l'incertitude. Te savoir en vie le soulagerait."

-"Oui mais à quel prix?" murmura-t-il.

-"ça mon amour, c'est pas à toi d'en décider."

Le silence se fit à nouveau dans l'appartement. Elle voyait bien qu'il réfléchissait sur la meilleure marche suivre. Elle se contenta de continuer de se préparer. Jusqu'à ce que la voix de James se fasse à nouveau entendre:

-" D'accord."

Elle releva la tête de son sac. Elle l'observait.

-"Tu pourras lui en parler. Mais sous conditions: D'une part, vous terminez cette mission et vous classez le dossier Rumlow une bonne fois pour toutes. Il s'agirait de régler un problème après l'autre. D'autre part, je veux que Steve et toi soyez absolument seuls le jour ou tu lui parlera, et à l'abri du regard de tous. J'estime qu'il n'y a que lui que ça concerne."

Deborah esquissa un sourire et se contenta d'accepter.

Un pas-de-géant venait à nouveau d'être fait pour le sergent Barnes

COEUR D'HIVER: Tome 3: Till the end... (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant