L'invité

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Elle avait couru et sautillé jusqu'au couvant. Sachant qu'elle devait être attendue, elle n'était pas rentrée par l'entrée principale. Elle avait contourné pour arriver par une buanderie que plus personne n'utilisait. De là, elle pouvait se glisser par la porte de derrière et courir dans sa chambre en espérant que personne ne passe par là en ce moment.

Une fois près de la buanderie, elle envoya sa tête pour guetter. Il n'y avait rien à signaler. Elle lança le premier pas, puis le deuxième avant d'entendre,

Mère Esther : je veux savoir ce que tu es allé fabriquer avec cet enseignant pendant plus de trente minutes. Ne me dis pas que tu lui posais des questions sur le devoir.

Meda : je n'ai rien fait de mal ma mère, je vous assure.

Mère Esther : et pourquoi est-ce que tu entres comme une voleuse ? Est-ce normal d'entrer comme une voleuse ? Je t'ai dit que tu devais faire attention. Ne vas pas te coucher sur des nuages d'illusion. Ce sont des rêves qui te sont vendus et même si ce n'est pas le cas, ce n'est pas encore le moment. Tu as encore trop à faire.

Meda : je l'ai juste raccompagné jusqu'au coin de la rue et on a beaucoup parlé. Il me donnait des instructions pour la classe parce qu'il voyage pour une semaine.

Mère Esther : je suis peut-être vielle mais j'ai aussi fréquenté dans un lycée comme toi. Je sais que lorsqu'un enseignant doit être absent il le dit à l'école et on se charge de lui trouver une personne pour le remplacer durant ce temps. Il te donne les instructions que tu es qui ? Ne me mens pas jeune fille, tu sais très bien que je n'aime pas les mensonges.

Meda : je pas encore fais mes devoirs ma mère.

Mère Esther : comme ça tu fuis la conversation ?

Meda : à plus tard ma mère, on va se revoir à l'heure de la prière

Elle s'en alla, laissant la mère Esther dans tous ses états. Cette femme qui avait tout quitté pour suivre les voies du seigneur et qui étaient tombé sur ce nourrisson retiré des flammes. Elle avait fait de Meda son coup de cœur. Elle qui devait avoir pour seul maitre de son cœur le seigneur, s'était éprise de cet enfant comme si elle l'avait mis au monde.

Elle savait que la petite était troublée par Martin et elle avait également vu le regard de celui-ci sur elle. Ne pouvant se mettre entre eux, La Mère ne pouvait que prodiguer des conseils et prier que la petite soit sur une bonne voie.

Deux jours étaient passés. Le temps allait tellement lentement pour Meda. Les heures étaient interminables, l'attente éternelle. Elle n'en était qu'à une journée sans voir son prince et se voyait déjà vieillir toute seule. Elle passait ses heures libres couchée sur la table en classe. Elle ne sortait pas en pause et priait pour que le temps accélère un tant soit peu le rythme.

Ce jeudi matin, le professeur chargé de remplacer Martin n'était pas venu. Comme depuis mardi, Meda était couché sur la table à rêvasser de la semaine suivante. Un garçon d'une autre salle arriva et posa la main sur son épaule. Elle se releva directement. Elle le voyait par moment dans la cour avec un groupe de trois autre garçons très apeurant mais ne s'étaient jamais approché d'eux. Elle ne comprenait pas ce qu'il voulait au point de la toucher. Elle retira très rapidement sa main et se leva.

Meda : toi c'est qui ? Tu veux quoi ? Tu me touches pourquoi ?

-moi c'est Steve, je te veux, je te touche parce que j'en ai envie.

Meda : si tu es venu chercher tes copines, elles sont là derrière. Vas les chercher et laisse-moi tranquille. Si elles t'ont envoyé pour me déranger sache que je ne suis même pas d'humeur aujourd'hui. Pardon seulement

la femme rouge Où les histoires vivent. Découvrez maintenant