Anita

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La scène était apeurante. Il aurait fallu venir d'un autre monde pour y rester sans avoir des battements de cœurs extrêmes. Le jeune enseignant ne sut à quel moment cette maman et son bébé n'étaient plus devant lui. Il se leva et commença une course en marche arrière avant de se retourner pour s'enfuir.

Il savait au fond que tout cela avait un lien avec Meda. Il ne demandait qu'une femme pour une petite famille et son petit travail. A aucun moment il n'avait pensé à entrer dans un monde extraordinaire. La frayeur porta de bons fruits en faveur de la femme rouge. Au lieu d'aller à l'hôpital, il rentra chez lui faire ses affaires pour aller au village. Il savait que ses parents allaient mieux le guider sur la situation qu'il venait de vivre.

Sa promesse de revenir voir Meda était tombée à l'eau. Allongé dans son petit lit, elle se demandait où il pouvait bien être. Elle en devenait triste. La porte s'ouvrit et elle pensa que c'était lui. Anita entra avec des éclats de rires.

Meda : pourquoi tu ris ? Tu as vu quoi ?

Anita : c'est un docteur ici qui m'amuse. Il a failli tomber.

Meda : Martin n'est pas revenu comme il me l'a promis

Anita : une femme est venue le chercher tout à l'heure. Elle était avec leur fils, il a dut partir. Il n'a même pas fait cours le reste de la journée.

Meda : je ne te comprends pas

Anita : je te dis que sa femme et son fils sont venus le chercher. Tu pensais vraiment qu'il était un homme célibataire sans enfant ? À son âge ? Tu es bête ?

Meda : tu mens, tu mens... Il ne peut pas me dire de l'attendre et il ne vient pas pour cette raison. Il m'a dit qu'il allait rester avec moi. Que...

Anita : il t'a vendu des rêves ma chérie. Moi à ta place je vais réfléchir à un moyen de faire payer à ces gens-là ce qu'ils m'ont fait subir. En plus tu penses que quel homme normal, sachant que tu as été violé par trois hommes va vouloir se coucher avec toi ? Sois réaliste ma chère.

Meda : comment tu sais qu'ils étaient trois ? Je n'ai encore rien dit à personne

Anita : je suppose juste. Je suis en train de te dire de faire payer à tes violeurs. Ils doivent payer le prix fort, ils doivent payer de leur vie. La police va prendre les dépositions, se promener comme si une enquête était en cours et par la suite on va classer l'affaire et plus jamais tu n'entendras parler de ton cas.

Meda : tu crois que toute seule je vais faire ça comment ? Mère Esther ne va pas accepter

Anita : c'est à toi qu'on a fait du mal et à personne d'autre. Tu n'as besoin de dire à Mère tout ce que tu fais. En plus je suis là pour t'aider. Tu sais ce que tu as à faire.

Meda : je ne sais pas

Anita : tu le sais. Fermes les yeux et dis-le !

Mère Esther entra au même moment. Elle avait fleuré un mauvais augure dans les parages. Les docteurs ayant confirmés que la petite allait mieux, elle préféra qu'elle rentre dès ce soir.

Mère Esther : on va partir maintenant. Je ne sais pas pourquoi Martin n'est pas revenu. Il a réglé le reste de la facture par téléphone.

Anita : il est rentré avec sa femme et leur fils. C'est pour ça qu'il n'est pas revenu

Mère Esther : en tout cas nous devons sortir de l'hôpital. Ici nous ne pouvons pas grand-chose contre elle.

Meda : contre qui ma mère ?

Mère Esther : je vais te raconter ça quand on sera à la maison

Anita était mécontente mais elle n'avait pas le choix. Les affaires furent pliées et ils rentrèrent sur le moment. Une fois sur place, Meda fut dirigé directement vers la salle de prière. Pendant qu'on priait, elle cherchait dans sa tête le moyen par lequel elle pouvait obtenir vengeance. Sur le moment, l'image d'une visite mystérieuse qu'elle avait reçu à l'hôpital s'éclaircie dans sa tête.

la femme rouge Où les histoires vivent. Découvrez maintenant