Il était resté là à la regarder travailler. Il avançait avec elle sans plus parler, s’arrêtait quand elle s’arrêtait. Lorsqu’il aperçut le surveillant qui avait donné la punition, il alla vers lui pour essayer de plaider en la faveur de Meda.Monsieur Martin : mais gar, qu’est-ce qui s’est passé pour que cette petite soit en train de faire tout ce travail ? Je les ai juste envoyé verser un seau d’eau aux toilettes et revenir en salle.
Ce surveillant répondait à l’appellation de SG (surveillant générale).
SG : sa camarade est venue me dire que celle-ci boycottait son travail. Quand on est arrivé c’est devenu la bagarre et c’est toujours cette petite qui a commencé. C’est pour ça que je l’ai puni.
Monsieur Martin : si elle doit laver toutes ces vérandas elle va rater tous les cours de la journée. C’est un génie dans sa salle de classe hein
SG : toi tu ne défends jamais personne. Jusqu’à c’est simple ?
Monsieur Martin : laisse la juste retourner en salle.
SG : elle termine ce qu’elle fait là elle retourne en salle alors. Mais ta façon de la défendre est suspecte. Ne laisse pas l’enfant te faire perdre ton travail hein, ici les choses vont d’oreilles à oreilles. Tu sais que les relations entre les enseignants et les élèves sont formellement proscrites.
Monsieur Martin : c’est toujours parce que j’ai demandé à ce qu’elle retourne en salle que tu tires toutes ces conclusions ? C’est juste que c’est une bonne élève. Il n’y a rien, je ne connais même pas tout son nom.
SG : j’ai dit quoi ? Je te rappelais juste le règlement de notre établissement. Vas lui dire de retourner en salle. Elle a même déjà fini là-bas.
Il retourna vers Meda qui transpirait déjà de partout.
Monsieur Martin : tu peux retourner en salle ma petite. J’ai fait lever ta punition.
Meda : merci monsieur
Monsieur Martin : à l’avenir évite de t’emporter pour rien.
Meda : je ne me suis pas emporté pour rien. J’ai nettoyé le sol, elle a pris la peine d’aller à l’extérieur prendre des déchets et venir les verser par terre. Est-ce qu’on fait ça ? Pourquoi est-ce qu’elle me traite comme ça ? Je ne lui ai jamais rien fait.
Monsieur Martin : il y’a les gens comme ça un peu de partout. Tout le monde ne peut pas t’aimer.
Meda : ici personne ne m’aime d’abord. Je ne sais même plus si c’est seulement à cause de ma situation particulière ou bien ! Je ne suis pourtant pas l’unique orpheline de cet établissement. Mais on passe le temps à me persécuter.
Monsieur Martin : tu es la seule à être un petit génie, la seule à être belle et la seule à me… Bref, tu es unique et ça fait des jaloux.
Un large sourire avait illuminé son visage. Sa sombre journée venait de changer complètement. Elle alla nettoyer son matériel de travail, le rendit à la surveillance et retourna en salle. Ils l’attendaient tous avec les larmes plein le visage mais elle arriva toute contente, ayant nettoyé la tâche sur sa ténue.
Le reste de la journée passa sans plus de mauvaise surprise. A son retour des classes, Mère Ester donnait des instructions aux autres sœurs de la cours. Elle se faufila sans se faire remarquer jusqu’à sa chambre. Elle ne voulait pas être questionnée par rapport au sourire qu’elle avait sur les lèvres. Elle bondit dans son lit, se couvrit la tête avec sa couverture et serra un oreiller tout contre elle.
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la femme rouge
Misterio / SuspensoViolée par trois hommes, la jeune Meda à fleur d'âge tournera ses prières vers le diable pour obtenir vengeance. Dans sa vie entrera cette sorcière légendaire, la femme rouge.