Cours.
Sa respiration était haletante. À bout de souffle. L'adrénaline pulsant dans ses veines comme une amie sournoise, la forçant à avancer, encore et toujours, même si elle trébuchait sur le marbre poli de l'Opéra. La forçant à se relever, à continuer de courir, parce qu'il était derrière elle, et qu'elle pouvait presque entendre ses pas sourds derrière elle.
Une volée de portes, un escalier étroit, les tissus lourds des rideaux en velours ; ses yeux scannaient désespérément les alentours, cet endroit si familier qui deviendrait bientôt son tombeau si elle ne trouvait pas une cachette rapidement. Elle n'avait pas le temps de penser, pas le temps de comprendre, que déjà l'ombre prenait du dessus sur elle, trop proche à son goût.
Jetant un coup d'œil derrière elle pour jauger avec effroi la distance, ses prunelles s'écarquillèrent d'horreur quand un rayon de lune filtré à travers les grandes fenêtres tomba sur son regard, n'illuminant que ses yeux de la plus maligne des façons. Son cœur manqua un battement dans un soubresaut de peur. Ils étaient noirs, rancuniers, dangereux, carnassiers. Des yeux de chasseurs.
Et elle, pauvre petit cygne blanc fait de tulle et de strass, n'était que la glorieuse proie.
Soudain, ses chaussons satinés, peu aptes à la course, glissèrent sur le sol poli et étincelant sous les grands lustres aveugles, comme de sombres araignées géantes suspendues au plafond finement décoré et attendant patiemment que l'homme derrière elle en finisse avec elle pour pouvoir dévorer son cadavre à son tour. Elle retint un petit cri, avant de tomber sur la calcite blanche, son tutu jurant contre les striures grisâtres.
"Non, souffla-t-elle, les yeux remplis d'épouvante, rampant en arrière sur le sol bien trop froid contre son dos dénudé, les bottes en cuir de l'inconnu s'avançant lentement dans la lumière.
"Non ! répéta-t-elle quand les mains gantées vinrent se saisir de son cou de la plus délicate et de la plus paradoxalement horrifiante des manières, le rictus appréciateur du tueur à présent visible par les coulées des lampadaires.
"NON ! hurla-t-elle enfin dans la nuit, à l'agonie, quand un éclair argenté zébra enfin l'air et qu'elle sentit toutes les forces l'abandonner.
LES PECHES PARLENT, LE MEURTRE CRIE.
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─ 鲵 𝙎 𝘾𝙊𝙈𝙈𝙀 𝙎𝘼𝙇𝘼𝙈𝘼𝙉𝘿𝙍𝙀 : 𝙔𝙊𝙊𝙉𝙂𝙄
Fanfiction❝ LES PÉCHÉS PARLENT, LE MEURTRE CRIE ❞ ─ le corps d'une danseuse retrouvé dans sa loge. ce numéro « #2 », à côté, qui laisse imaginer le pire. un mécène coréen décédé. des animaux morts sur les scènes de crime. un trafic d'enfants déguisé. bienvenu...