(𝟎𝟎𝟓) : Ecole des amants

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les larmes du cœur sont poisseuses

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les larmes du cœur sont poisseuses



"Mais ! s'écria Hoseok avec un grand sourire en ouvrant la porte. Ce ne serait pas mon filleul préféré ?

Soo-bin eut un rire rauque caractéristique, avant de se jeter dans les bras grands ouverts du brun qui le hissa sur sa hanche, non sans avoir couvert son visage de baisers sonores, laissant le petit garçon tirer une grimace comique — comme s'il ne se complaisait pas sous toutes ces attentions. Son fils avait beau être sourd, il ressentait les émotions, et avait appris à un très jeune âge à lire sur les lèvres ; ainsi, même si Tonton 'Seok peinait à apprendre la langue des signes, au moins réussissaient-ils à se faire comprendre de l'autre, si l'on en croyait la mélodie si joyeuse qui accompagna leur entrée dans l'appartement de son supérieur, les bras autour du cou de son parrain avec un rictus grandiose étiré sur ses lèvres.

"J'ai ramené un Château Bourdieu de 2012, indiqua Yoongi en montrant la bouteille qu'il avait dans les mains.

"Yoon', secoua Hoseok de la tête avec un sourire, s'écartant de l'entrée pour le laisser passer. On avait dit pas de folie. Tu sais que tu n'es pas obligé de nous ramener du vin tous les dimanches.

Le noiraud eut un petit rire en fermant la porte derrière lui.

"Et tu sais que ma mère m'a mieux élevé que cela.

C'était une tradition de dîner chez Hoseok tous les dimanches soirs. Parfois, Taehyung, Jimin ou même Sanaa se joignaient à eux, pour partager un peu de bon temps, parenthèse agréable et nécessaire dans leur quotidien macabre, bulle d'évasion où, pendant quelques heures, rien ne pouvait les atteindre. Comme si tout meurtre avait disparu, comme si les morgues s'étaient vidées de leurs cadavres, comme s'il n'y avait pas de dossier de comparaison d'ADN sur leurs bureaux qui les attendraient le lendemain matin. Mais le crime était inhérent à l'espèce humaine, aussi naturellement presque qu'il était de respirer, et aussi longtemps qu'il respirerait, les hommes continueraient d'être animés par la violence des coups et par l'appât du sang ; ils ne pouvaient combattre les pulsions barbares avant qu'elles ne deviennent trop fortes, alors découvrir la vérité était le moins qu'ils puissent faire. Une fois que tout cela été trop tard et qu'il ne restait que la désolation. 

Accrochant son veston en cuir dans le vestibule, il suivit l'odeur si gourmande qui émanait de la cuisine en humant, laissant son regard survoler les toiles de maître colorées qui habillaient avec goût le couloir de leur appartement — avant d'y trouver une belle femme, les cheveux blonds cascadant dans son dos comparables aux mèches d'or du cadavre de la danseuse qui les tourmentait depuis quelques jours, ajoutant une pincée de sel au plat dans la marmite devant elle. 

"Bonsoir Sophie, salua doucement le flic en embrassant sa joue et en posant la bouteille sur le plan de travail.

Elle se retourna avec un éclair de surprise, l'étincelle se transformant en de l'affection dans ses yeux clairs en tombant sur son profil, avant de le serrer un instant dans ses bras avec cette force et cette finesse qui lui était chère — avec cette impression que cela faisait des semaines qu'ils ne s'étaient pas vu, et Yoongi avait le pressentiment que son mari lui avait raconté leur récente affaire qu'ils avaient sur les bras à demi-mot. 

─ 鲵 𝙎 𝘾𝙊𝙈𝙈𝙀 𝙎𝘼𝙇𝘼𝙈𝘼𝙉𝘿𝙍𝙀 : 𝙔𝙊𝙊𝙉𝙂𝙄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant