well fed demons behave better than famished saints
Yoongi manqua de sursauter lorsqu'Hoseok posa la tasse devant lui.
Le Commandant lui jeta un regard inquiet, le froncement de sourcils n'ayant quitté son front de toute la journée. Depuis l'incendie, en réalité.
Le noiraud se glissa une main dans les cheveux en soupirant. Il avait toujours l'impression de puer la cendre, de puer le bûcher, peu importe le nombre de fois où il s'était frotté sous la douche, au point où sa peau était devenue rouge, un rouge laid et cramoisi comme le brasier. Comme si son corps était relativement intact, mais son âme, elle, avait été brûlée au 3e degré.
Mais le pire, sûrement, c'était les images des flammes engloutissant tout ce qu'il avait construit, marquées au fer rouge derrière ses paupières, impossible à chasser. Elles cramaient sa rétine, brouillaient sa vision, et il suffisait qu'il regarde le ciel bas de Paris pour avoir l'impression de rejouer la scène, quand le feu avait enflammé les nuages. Des images ignobles qui se rappelaient à son bon souvenir, quand ils s'étaient couché dans la chambre d'ami des Jung, Jimin et Soo-bin pressés contre lui — refusant de fermer les yeux, avec ce démon paralysant qui s'asseyait de tout son poids sur sa poitrine, la chute d'adrénaline fatiguant ses muscles mais l'empêchant de dormir. Quand ils s'étaient installés, le temps que tout cela se tasse, dans une chambre d'hôtel non loin du 36, Quai des Orfèvres, les draps trop inconfortables sous ses doigts — le salon factice, policé, lui rappelant cruellement qu'il n'avait plus de chez lui.
Quand il regardait son meilleur ami, jouant avec son fils dans le vain espoir de lui faire penser à autre chose, et qu'il se remémorait sans cesse qu'il aurait pu perdre bien plus encore.
Alors Yoongi avait fait la seule chose qu'il savait faire : se plonger dans le travail pour ne pas y penser. C'était comme piquer une tête dans l'océan, les vagues fraîches comme un choc électrique, un vibrant contraste comparé à la fournaise de son appartement, le rendant presque tremblant. Ce n'était qu'une façon de repousser l'échéance, il se savait, car un jour ou l'autre tout lui reviendrait à la gueule, comme un homme qui court derrière la montre mais que le temps rattrape toujours, inlassablement.
Hoseok lui avait proposé de prendre des congés, autant de jours qu'il voudrait, lui avait proposé de rester chez Sophie et lui. Mais le flic savait qu'il ne pourrait affronter les monstres dans le placard qu'une fois l'affaire bouclée — si tenté qu'il ait la force d'ouvrir la porte pour les regarder en face.
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─ 鲵 𝙎 𝘾𝙊𝙈𝙈𝙀 𝙎𝘼𝙇𝘼𝙈𝘼𝙉𝘿𝙍𝙀 : 𝙔𝙊𝙊𝙉𝙂𝙄
Fanfiction❝ LES PÉCHÉS PARLENT, LE MEURTRE CRIE ❞ ─ le corps d'une danseuse retrouvé dans sa loge. ce numéro « #2 », à côté, qui laisse imaginer le pire. un mécène coréen décédé. des animaux morts sur les scènes de crime. un trafic d'enfants déguisé. bienvenu...