18 août - 9 : 10

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Percy sortit de sa chambre, son sac sur le dos. Sa chemise était déboutonnée en haut et son nœud de cravate était desserré, mais il n'en avait rien à faire : son job était terminé. Il n'aurait pas à faire le service le restant de la journée ; c'était ce que Thalia lui avait bien fait comprendre lorsqu'il était venu réclamer auprès d'elle une trentaine de minutes plus tôt. Il avait au mois pu négocier d'être payé comme s'il avait fait la journée complète.

Dans les couloirs, il croisa beaucoup d'employé en train de courir, complètement à contre-sens de lui. Tenant pour la plupart des plateaux chargés de nourriture pour le banquet du petit déjeuné. Des viennoiseries toutes droits venus de France - enfin, du boulanger français le plus renommé de New York - passaient sous son nez et il commença à accélérer pour éviter de torturer son estomac plus longtemps.

Il croisa Rachel à la réception, qu'il salua d'un geste de la main et sortit finalement du Waldorf Astoria Hôtel. L'air pollué vint lui chatouiller les narines alors qu'il entendait au loin, un mec insulter un taxi. Oui, il était bien de retour dans la vie réelle à New York.

C'était comme si, tout ce qu'il s'était passé dans cet immense building n'était en fait qu'un simple rêve ou un monde parallèle dont il venait de s'extraire.

Il se retourna pour faire face à sa haute façade ancienne.

Il y a encore dix petites heures, alors que les étoiles brillaient, il était à son sommet à tenter de comprendre ce monde de fou dans lequel tous ces gens vivaient. Ce monde qui n'était définitivement pas le siens.

Son monde à lui n'était pas fait de limousines noires flambant neuves, dont l'ouverture des portes se faisait uniquement par un portier. C'était plutôt les trajets en métro et son mélange d'odeurs de pisse et de transpiration.

Son monde à lui n'était pas fait d'immenses et luxueux hôtels en plein centre de Manhattan mais d'un petit appartement trop excentré pour faire moins d'une heure de trajet.

Son monde à lui n'était pas fait de croissants chauds au petit déjeuner, mais plutôt un reste de Cheerios un peu ramolli que ses colocs lui avaient laissé.

Non, sa vie ne faisait pas rêver, mais comme il avait pu le constater la veille, l'argent ne faisait réellement pas le bonheur.

La voix métallique annonça son arrêt et Percy se fraya un chemin entre les passagers transpirants. Il ignora le vieux qui lui proposa de la cocaïne et sortit du métro. Il enjamba une à une les marches pour émerger dans les rues de Brooklyn.

Elles n'avaient pas changé depuis sa dernière visite dans le quartier, se dit-il. Un brin nostalgique, il déambula sur les trottoirs qu'il avait emprunté au moins des milliers de fois pendant son enfance. Il se souvient encore de chaque parcelle de béton sur laquelle il avait roulé avec son vieux skateboard, Jason loin derrière, peinant à le suivre.

Il déboucha finalement devant l'immeuble. Bien entendu, l'ascenseur était en panne alors il grimpa quatre à quatre les marches pour arriver au troisième étage. Il sonna à la troisième porte du troisième étage. Quelques secondes s'écoulèrent avant qu'une femme aux yeux bleus ne lui ouvre. Ses cheveux avaient pris une teinte de gris en plus, mais elle restait malgré tout l'une des plus belles femmes du monde aux yeux de Percy. Lorsqu'elle le vit ses yeux s'illuminèrent et son sourire étincela son visage :

« Percy ? s'étonna-t-elle. Tu m'avais dit que tu ne pouvais pas venir à cause du travail ! Ne me dis pas que tu t'es fait renvoyer ? Tu veux que j'aille voir Thalia ?

- Non Maman, arrête de t'affoler ! il la coupa en riant. Thalia m'a donné le reste de ma journée pour que je puisse venir vous voir.

- Tu penses sérieusement que je vais croire que Thalia ait fait un chose pareil, le jour même d'une cérémonie ? Aller Percy, je veux la vérité : qu'est-ce que tu as encore fait ... ?

𝙗𝙚𝙖𝙪𝙩𝙞𝙛𝙪𝙡 𝙙𝙞𝙨𝙖𝙨𝙩𝙧𝙤𝙪𝙨 𝙬𝙚𝙙𝙙𝙞𝙣𝙜 [𝙿𝚎𝚛𝚌𝚊𝚋𝚎𝚝𝚑 𝙰𝚞]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant