Une histoire parmi tant d'autres

Prologue

Savait-elle d'où elle venait ? Non. Et pourtant, cela ne l'a pas empêchée.
Il existe tellement d'individus dans ce monde, et quand vous savez qu'il en existe plusieurs, alors, vous savez que chaque individu est précieux, unique, plein de surprise. Et chacun de ces êtres a une histoire bien à lui, qui lui est propre et, c'est en partie grâce à cette histoire que la personne est celle qu'elle est.
Tout cela, elle le savait. Oui, elle en était consciente, leur monde ne pouvait pas être le seul, les êtres vivants ne se limitaient pas à une seule planète et cette histoire pouvait bien être la sienne, il y en avait tant d'autres.
Savait-elle qui elle était ? Non. Et pourtant, cela ne l'a pas empêchée.
Si vous savez que chaque individu est unique, vous savez aussi qu'un autre individu unique l'accompagne, le rend heureux et meilleur, et le caractérise également. Chaque individu est lié, de près ou de loin, à une ou plusieurs autres personnes qui permettent à cet individu d'être complètement lui-même. C'était le cas pour elle.
Savait-elle ce que l'avenir lui réservait ? Non. Et pourtant, cela ne l'a pas empêchée.
Cela ne l'a pas empêchée de devenir celle qu'elle est aujourd'hui, d'accomplir ce qu'elle devait accomplir. Elle ne savait rien, et la voilà maintenant devant tant de choses et de personnes différentes.
« Qu'est-ce que je fais ici ? Le soleil brille dans cette salle alors qu'elle est fermée. Une sorte de grande boîte est au centre de la salle et celle-ci est sous un silence insoutenable. Tous baissent la tête. Je me rends alors compte que la boîte n'est qu'autre qu'un cercueil. Serait-ce un enterrement ? Pourquoi ce ferait-il à l'intérieur plutôt qu'à l'extérieur ? Il y a une dame qui se trouve à côté de ce cercueil ainsi qu'un homme. Il est maigre. Un peu plus loin, derrière une grande table, se trouve une femme, une adolescente et... Pardon ? Grand-mère et maman se trouvent là aussi. Je ne peux pas leur faire signe ni crier. Il y a tant de gens. Un écran gigantesque apparaît alors au-dessus d'eux. Un éclat de lumière attire en même temps mon regard, à côté de la grande table se tiennent deux jeunes femmes absolument identiques. Des jumelles, je suppose, mais d'où venait cet éclat ? Je baisse les yeux et voit que l'une a la main droite en une sorte de métal et l'autre la main gauche. Elles ont dû perdre leurs mains auparavant. La dame qui se tient à côté de l'homme maigre et du cercueil lève alors la tête et tous en font de même. Elle lève les yeux vers l'écran géant, monte sa main au niveau de sa tête et pose deux doigts sur sa tempe. Au même moment, l'écran affiche une phrase que j'arrive aisément à lire : En souvenir de Thaïs, notre bien aimée à tous. »