4. ~ chagrin d'amûûûûûr ~

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PDV [T/P] :

Finalement, j’avais passé la nuit sur un banc du parc, renonçant à retourner à l’internat de peur de devoir expliquer mon absence de cet après-midi à mes camarades.

J’avais eu de la chance que personne ne vienne m’importuner durant la nuit, car j’aurais été totalement démunie.

En me réveillant, je fus prise d’un soudain mal de crâne, et je me penchai en avant dans un vain espoir d’apaiser la douleur fulgurante qui me traversait le cerveau.

Au bout de quelques minutes, la douleur s’apaisa, puis disparut totalement.

Je devrais aller en classe, pensais-je. De toute façon, nous nous étions simplement embrassés, et il m’avait repoussé, ce n’est pas comme si…

Je ne parvins pas à formuler la fin de ma phrase dans mon esprit soudain envahi d’image, et je me mordis la lèvre de honte d’avoir de telles pensées envers un homme qui m’avait clairement repoussé.

Je me redressai, prête à affronter une nouvelle journée qui serait mieux que la précédente.
En même temps, ce n’était pas compliqué…

Lorsque je me levai, j’aperçois une ombre derrière moi, mais lorsque je me retournai, je ne vis qu’un bout de chemise blanche disparaissant derrière un arbre.

Mais en m’en approchant, je vis qu’il n’y avait bel et bien personne.

En y repensant, je me rendis compte que la chemise était exactement comme celle d’Aizawa le jour précédent.

Est-ce qu’il avait passé la nuit ici en me surveillant ?

-[T/P] ! m’appela Kaminari sur le chemin devant l’école. Où tu étais passée hier ?

-Ah, je ne me sentais pas très bien, alors je suis sortie prendre l’air et je suis rentrée passer la nuit chez moi.

-Et ça va mieux ?

-Oui, merci.

Nous regardâmes chacun nos pieds et marchâmes un moment côté à côte, avant que Denki ne se lance :

-Ca te dirait d’aller prendre une glace ensemble après l’école ?

Mes lèvres se pincèrent, réprimant une réponse négative.

J’avais moi-même vu ce qu’il en coûtait d’avoir un chagrin d’amour, alors pourquoi le faire subir à un autre ?

Et je pouvais très bien me tromper, que ce ne soit qu’une sortie entre amis. Après tout, je ne m’engageais à rien.

-Avec plaisir, répondis-je en souriant.

Un sourire illumina le visage de Kaminari, qui me paraissait alors insouciant comparé à moi.

Je ressassais mille pensées dans ma tête, me demandant si je devais faire comme s’il ne s’était rien passé ou ignorer Aizawa, ou bien…

J’arrivais en classe, et je retombais sur terre pour le cours d’anglais avec Présent Mic.

Après le déjeuner, que j’avais pris avec la bakusquad à la cantine, nous nous rendîmes en classe avec Mina et Kaminari, plaisantant ensemble.

Mais lorsque Mina poussa la porte et que je m’engouffrai derrière elle, j’eus soudainement le souffle coupé.

L’homme qui se tenait derrière le bureau ne ressemblait en rien à Monsieur Aizawa, pourtant, c’était bien lui, aucun doute là-dessus.

Seulement, il était si resplendissant, et si beau ! Déjà avant, il me faisait de l’effet, mais là…

Il avait coiffé ses cheveux noir de jais en un chignon bas plutôt lâche qui lui donnait un air naturel et faisait ressortir ses pommettes, et dévoilant son profond regard noir si chaleureux.
Il s’était rasé, et ses joues semblaient aussi douces que celles d’un bébé, je mourrais d’envie de les caresser, de les couvrir de baisers, de..

-Woah, Monsieur ! Vous êtes trop beau aujourd’hui ! lança Kaminari en entrant dans la salle.

-Je me suis dit que vous ne pouviez pas avoir comme professeur principal un aussi piètre modèle que moi, alors j’ai décidé de prendre un peu plus soin de moi, expliqua Aizawa en se passant la main dans la nuque.

Il se mordit la lèvre inférieure, et je craquai devant cet air si adorable.

Mince, je devais me ressaisir, c’était mon professeur !
Il tourna la tête et me regarda, l’air désolé.

Quant à moi, je restai bloquée sur le seuil, ne pouvant remuer, paralysée par son regard vif et brillant.
Puis je fus un léger signe de négation de la tête, et notre enseignant baissa les yeux sur ses fiches afin de camoufler ses remords.

-Bouge ! m’hurla Bakugo en entrant derrière moi.

Cela me fit réagir, et j’eus la présence d’esprit d’avancer jusqu’à ma place, où je me laissai tomber lourdement sur ma chaise.

-Tant de grâce ! murmura Kaminari, amusé.

Je lui rendis son sourire. Finalement, tout n’allait pas si mal…

-Et toi ? me demanda Kaminari, en sortant de l’enceinte du bâtiment, me tirant de ma rêverie.

-Ah, pardon, j’étais perdue dans mes pensées, je n’ai pas écouté…

-Cela ne fait rien, me dit Kaminari avec un clin d’œil.

Il était si compréhensif avec moi, qu’il me tira une larme.

Décidément j'étais pleurnicharde depuis qu’Aizawa avait chamboulé ma vie. Non, je m’étais promise de ne plus penser à lui.

-Allons prendre la glace que je t’ai promise, proposa-t-il.

~~~~~~~~~~

-Alors, de quoi est-ce que tu voulais me parler tout à l’heure ?

-Je te demandais si tu savais quel nom tu allais choisir, vu que tu as loupé le cours.

-Ah… et bien, honnêtement, je n’en ai pas la moindre idée !

Nous rîmes un instant, puis il prit un air sérieux pour déclarer :

-Au fait, quel est l’alter de cette insupportable dame qui ne veut pas me révéler son nom ?

-Je peux maîtriser le métal.

-Comme… ?
-Et bien, je peux le modeler, en produire ou en détruire.

Kaminari eut un air impressionné adorable, et, lorsqu’il se rendait compte que je l’observais avec amusement, il détourna la tête et rougit.

-Dis-moi, elle est bonne cette glace ?

Et sur ce, il plongea la tête dans mon cône de sorbet glacé. Je pris un air faussement outragé, et il me regarda avec malice avant se dire :

-Tu peux la reprendre si tu veux.

Il pencha la tête en avant et demanda mon approbation du regard.

J’hésitais un instant, me demandant si je n’étais pas horrible de jouer ainsi avec ses sentiments, puis je me rappelait comment Aizawa m’avait repoussé, m’avait regrettée.

J’avais l’impression qu’une aiguille s’enfonçait dans mon cœur, et je refusait que Denki subisse la même chose.
Aussi l’embrassai-je en tentant d’être la plus naturelle possible. Lorsque je rouvris les yeux, Denki m’observait, les yeux pétillants.

Oui, j’avais bien fait, tentai-je de me convaincre intérieurement.

Mais au fond de moi, je savais que je
n’appartiendrai jamais complètement à Kaminari, rien que le fait que j’aie pu penser pendant que je l’embrassais le prouvait, car avec Aizawa, mon esprit s’était vidé, me faisant sortir de la réalité.

Shota Aizawa x readerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant