Désastre [New]

Chapitre 20 : Courte-paille

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Cette pratique immémorial ayant des règles définies depuis sa création, il est considéré que la mort ne devra faire l'objet d'aucune vengeance.

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La pluie tombait.

Il pleuvait beaucoup, ici.

Des tonnes et des tonnes de litres d'eau s'abattaient sur la cinquantaine de parapluies qui protégeait les personnes venues assister à l'événement.

L'une d'elles, qui avait l'apparence d'une jeune femme brune aux yeux bleus, ne portait pas de parapluie.

Elle aimait bien la pluie. Sa robe noire était simple mais la mettait parfaitement en avant, bien qu'elle commençait être trempée. Un jeune homme roux aux yeux verts lui tendit son parapluie pour qu'elle s'y abrite à ses côtés. La jeune femme gardait un visage de marbre, aussi il était impossible pour quiconque la regardait de deviner ses pensées ou ses émotions.

Et, en ce moment, beaucoup de jeunes gens la regardait, pour certains de façon plus discrète que d'autres.

Moins souvent, mais avec tout autant d'insistance, un homme blond aux yeux dorés dont l'appartenance au peuple loup-garou était évidente, la fixait d'un regard pénétrant, mais son expression aussi neutre que la brune, laissait impossible de savoir si son examen portait ses fruits.

Face au groupe, un loup en tenue de cérémonie, récitait les paroles cérémonielles.

Nous sommes réunis en ce jour afin de rendre hommage à Phèdre Anderson, décédée il y a trois jours à l'école pour Surnaturels Faust, lors d'un Duel à mort qu'elle avait provoqué. Je demande à la famille de la défunte de prononcer les dernières paroles.

Une femme blonde et un homme brun, tout les deux semblant avoir la trentaine bien conservée, et un ados aux yeux vairons ayant les mêmes prédispositions au mannequinat que ses parents, s'avancèrent.

La femme, le visage figé aussi blanc que celui de sa fille, l'homme impassible et le fils les yeux rouges de larmes contenues.

Les parents déclarèrent :

- En vertu des lois, nous choisissons le repos éternel au Jardin de la Création.

Le meneur de cérémonie s'avança, muni d'une torche allumée à leur encontre, prenant la parole d'une voix posée et lente.

- Que la dépouille de Phèdre Anderson parte en cendres, et que ses cendres se dispersent. Ainsi le Seigneur l'accueil dans sa demeure.

Il embrasa le corps, et une fumée sombre se mit bientôt à s'en dégager, suivi par des flammes de plus en plus grandes.

Tous répétèrent après lui.

- Ainsi le Seigneur l'accueil dans sa demeure.

Peu après, alors que la famille proche restait regarder les flammes consumer le corps, et la brise emporter les cendres se formant, les autres partirent, et avec eux les deux hommes blonds aux yeux dorés, le jeune homme roux aux yeux verts et l'implacable jeune femme brune.

Elle ne se tenait plus sous le parapluie, maintenant.

Elle n'avait plus aucune raison de se cacher.