Désastre [New]

Chapitre 22 : Jadis

Je restai un instant surprise. Bon sang mais que lui arrivait-il ? Il ne pouvait pas être dans tous ses états à cause de mon retard, si ?

- Par hasard, seriez-vous...constipé ?

Il se contenta de me grogner dessus en fronçant les sourcils.

- Vous voulez que je vous ramène un pot de chambre ? Je ne sais pas si ça existe encore, cela dit.

Il ouvrit la bouche pour parler mais seul un cri de douleur en sortit, tandis que son dos s'arquait brusquement de façon étrange.

Je penchais la tête sur le côté.

- Vous avez l'air de souffrir.

Je haussai les épaules.

- Enfin, qu'en sais-je ?

Je me rapprochai tout de même de lui dans le but de l'aider, mais il redressa soudainement la tête, poussant ce qui s'apparentait plus à un rugissement qu'à une voix humaine, dans un mouvement agressif.

Il était visiblement en train de se transformer. Ce qui était loin d'être normal, étant donné le temps que cela prenait, sans parler de la douleur atroce que cela semblait lui faire subir. Pour couronner le tout, ce n'était pas la pleine lune, et bien que les loups-garous puissent contrôler leurs transformations et en faire à volonté, je ne comprenais pas pourquoi il se transformait maintenant.

Son bras, comme mû par une volonté propre se tordit dans un sens étrange, suivit d'un craquement et d'un hurlement.

S'il continuait, il allait réveiller tout le bâtiment. Je devais l'emmener loin. Je repensai soudain à son endroit secret, au fond du jardin. Je fronçai les sourcils, déconcerté par mon manque de déduction.. Pourquoi n'avais-je pas compris immédiatement le lien entre ses transformation et cet endroit ? Je l'avais pourtant découvert il y des semaines et avais déjà compris à quoi il servait. Mais je ne pensais pas que ses transformations étaient si anormales. Je le regardai de nouveau se tortiller par terre. C'était dangereux de le laisser ici, d'autant plus qu'il n'avait pas l'air d'être un loup-garous comme les autres, son comportement une fois transformé ne pouvait pas être prédit.

Je m'approchai de nouveau et il réagit immédiatement, comme s'il ne voulait pas que je le touche.

Je fronçai les sourcils.

- Désolée mon coco, mais vu ton état c'est moi qui décide, assenais-je en lui saisissant un bras pour le soulever.

Il émit un grognement menaçant, et essaya de me griffer.

- Tout doux le loup, soufflais-je.

Heureusement que la transformation l'affaiblissait, sinon je pouvais dire au revoir à mon tee-shirt préféré. J'avisai l'ombre de la bibliothèque. Je n'avais pas le temps d'emprunter l'escalier au vu de son état de transformation avancé. Il faisait nuit, il devait y avoir des ombres dehors. Je jetai un coup d'œil par la fenêtre et en aperçut près du gymnase. La lune éclairait peu mais c'était suffisant pour en avoir une convenable. Je fis quelque pas avec mon fardeau peu coopératif et me fondit dans le noir entourant la bibliothèque, avant de réapparaître à l'air libre, non loin du gymnase. Je longeai les arbres pour arriver le plus discrètement possible à l'endroit où la barrière était apposée, avant de la franchir.

L'endroit était comme dans mes souvenirs, et rappelait une salle de torture du moyenne-âge, excepté les instruments de torture. On n'y trouvai que de lourdes chaînes dans une sorte de chambre-cellule sans fenêtre, qui se fermait par une porte capitonnée, comme dans les chambre psychiatrique chez les Humains. Avec ce système, il était quasiment impossible de sortir. J'étais prête à parier qu'en plus de ça, la barrière magique servait aussi à l'empêcher de sortir. Que craignait-il de si terrible ?