𝐿𝐸 𝑀𝑈𝑇𝐼𝑆𝑀𝐸 𝐷'𝑂𝑅𝐶𝐻𝐼𝑆 [𝑅𝑎𝑛]

𝓥𝓲𝓷𝓰𝓽-𝓬𝓲𝓷𝓺𝓾𝓲𝒆̀𝓶𝒆 𝒇𝓵𝒆𝓾𝓻, 𝓵𝒆 𝓹𝓸𝓲𝓼𝓸𝓷 𝓪𝓾 𝓬œ𝓾𝓻

Cela faisait une semaine que tout était redevenu normal. Enfin, normal pour le gang, qui se portait entièrement bien, le plus grand bonheur de Ran mais notre couple s'était une autre histoire. Il avait revu le jour mais ce n'était plus comme avant, j'avais l'impression qu'on ne s'était pas expliqué, qu'il manquait quelque chose pour que j'y sois épanouie. Non pas que je ne l'aimais plus, loin de là, mais je sentais bien que rien ne se faisait correctement.

Je savais très bien que l'amour était toujours présent mais y avait comme une platitude, rien n'était intéressant depuis qu'on s'était remît ensemble par désir de l'autre et non suite à une longue discussion mature et réfléchie. Il ne me laissait jamais parler et exprimer l'angoisse qui me rongeait en misant tout sur le plaisir charnel pour se réconcilier.
Je me laissais avoir comme une idiote à chaque fois parce que je voulais constamment le retrouver rapidement près de moi.

On jouait le couple parfait quotidiennement, comme si tout allait bien, peut-être que ça allait de son côté mais moi j'avais juste l'impression de jouer un rôle. On était la pire des amourettes et je ne m'y sentais franchement pas du tout à l'aise.

Je passa ma main dans ses cheveux en pensant à cela. Il était encore endormi sur moi, la tête au niveau de ma poitrine et les bras entourant ma taille.
Je n'osais pas lui dire que ça me faisait mal, j'aimais quand même bien le voir ainsi...surtout après le mois horrible que j'avais passé à regretter mes actes et rejeter la présence des autres.

Tiens, quelqu'un toque à la porte me dis-je en entendant du bruits provenant de la porte d'entrée.

« Ran, laisse moi me lever, je vais voir c'est qu- »

« Non. »

« Imagine c'est important- »

Il poussa un soupir grave, me montrant son mécontentements avant de se laisser tomber sur le côté du lit.

Je ne perdis pas une seconde de plus et enfila rapidement des vêtements autres que les grands t-shirts que ne portaient jamais Ran. Je partis directement vers la porte d'entrée pour l'ouvrir et faire face au dos d'une fille qui s'apprêtait à partir.

Elle s'arrêta aussitôt dans sa démarche en se retournant avec un saut accompagné d'un grand sourire, les bras grands ouverts. Elle semblait bien joyeuse d'être ici me dis-je complètement blasée.

« Ran- »

Elle s'arrêta aussitôt en voyant juste une fille au visage désintéressé, mal coiffée et aux vêtements choisit à l'aide de ses connaissances.

Elle se bloqua pendant quelques secondes avant d'écarquiller les yeux, d'un air hautain.

Je n'osa pas prononcer un seul mot, sentant l'énervement monter à l'idée qu'une fille autre que moi ait toquée à la porte de chez Ran. Je n'avais même plus besoin de toquer pour entrer chez lui de toute façon me dis-je pour me rassurer.

« Ran n'habite plus ici ? » me dit alors la fausse rousse, me sortant de mes pensées.

« Non. » dis-je aussitôt en croisant les bras.
« Je sais même pas c'est qui. »

Je ne savais pas pourquoi je lui mentais mais je le faisais avec le moindre regrets, comme si je sentais une grande menace provenant de cette fille. Elle ne m'avait même pas dit bonjour alors je ne donnerais aucunes informations.