𝓥𝓲𝓷𝓰𝓽-𝓺𝓾𝓪𝓽𝓻𝓲𝒆̀𝓶𝒆 𝒇𝓵𝒆𝓾𝓻

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« Pourquoi tu ne veux pas me parler ? Ouvre la porte Ume. »

Je ne lui répondis pas, assise contre le mur dans le noir total.

« Ume, t'as rien- »

« Laisse moi tranquille ! »

« Qu'est-ce qui lui arrive ? » questionna tout à coup la voix de ma meilleure amie complètement essoufflée derrière ma porte d'entrée.

Elle aussi s'était rajoutée à l'événement me dis-je en relevant la tête vers ma porte. Ran avait dû l'appeler en pensant que je lui ouvrirais mais je ne le ferais sûrement pas.

« Ouvre à Aiko alors. » continua Ran comme je le pensais.

Il voulait se rattraper après m'avoir gueulé dessus devant tout l'accueil de l'hôpital de lui avoir soit-disant mentis depuis le début. Comment j'étais sensée le savoir moi ?
Je ne voulais plus le voir, il m'avait humilié, comme si ce n'était pas déjà assez dure pour moi d'avoir perdu "l'enfant".

J'étais comme dégoûtée de la vie comme si j'avais réellement désirée un enfant alors que si j'avais pris le temps de me savoir enceinte, je n'aurais sûrement pas eu le courage de le garder. Ne pas avoir eu le choix me faisait réaliser qu'un enfant ne m'aurait pas si dérangée que ça..mais malheureusement maintenant, c'était trop tard.

...

Je n'avais pas voulu voir Ran pendant encore deux semaines, les rôles s'étaient inversés entre-temps. C'était lui qui voulait absolument savoir comment j'allais et moi le voir loin de moi. Je ne pouvais pas vraiment comprendre ce que je ressentais actuellement à son égard mais j'avais perdu toute la motivation de me battre pour récupérer sa confiance. Je ne faisais que penser à ma fausse couche et c'était plus que démoralisant.

J'avais tout de même prit le courage et le besoin de le voir pour qu'on puisse parler de ce sujet que j'avais gardée pour moi depuis maintenant plusieurs semaines.
Ran avait insisté pour qu'on se retrouve chez lui comme au premier jour de notre rencontre, ça ne me dérangeait pas mais j'étais quand même un peu réticente. Je l'aimais toujours autant mais sa présence ne m'était plus aussi importante parce que toutes mes pensées étaient occupées à autre chose que lui.

J'étais à peine arrivée sur le toit qu'il mit attendait déjà, les mains dans les poches portant des vêtements décontractés en ce froid d'hiver. Il allait tomber malade comme ça, c'était dangereux !

« Tu vas bien ? » commença le faux blond en s'approchant de moi.

« Ouais, ça va mieux. » dis-je en plongeant mes mains dans les poches de ma veste.

Il passa une main dans ses cheveux en soupirant avant de prendre la parole pour me sortir des excuses au ton peu sincère, qui me faisait douter de son honnêteté.

« Commence pas à t'excuser, j'ai compris..c'est bon. » le coupais-je en me dirigeant vers l'appartement de celui-ci. Je devais le faire entrer chez lui, loin du froid sans lui montrer que j'étais terriblement soucieuse de sa santé malgré tout.
« Dis moi que tu m'aimes, c'est bien plus utile. » dis-je finalement en ouvrant la porte.

« Je m'excuse pas à n'importe qui alors si je le fais, c'est bien car je tiens à toi. » me répondit paresseusement Ran en me suivant.

𝐿𝐸 𝑀𝑈𝑇𝐼𝑆𝑀𝐸 𝐷'𝑂𝑅𝐶𝐻𝐼𝑆 [𝑅𝑎𝑛]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant