Chapitre 33 : "Canta per me"

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Le problème avec les plans de bataille, c'était qu'ils ne survivaient jamais au premier engagement, même si on avait passé des jours à les préparer.

La preuve une fois de plus

Boya avait minutieusement tout préparé pour se donner enfin à son renard et leur journée n'avait été que sexe débridé où son QingMing s'était encore retrouvé sur le dos. Enfin sur le dos... A peu près dans n'importe quelle position sauf sur le dos mais empalé sur lui quand même.

Boya rougit tout seul pendant qu'il rinçait le riz qu'il voulait faire cuire. QingMing dormait encore d'épuisement. Après leur folle journée sous la couverture, il ne pouvait lui en tenir rigueur. Si lui était debout, c'était uniquement parce que Zhuque l'avait réveillé avec insistance pour qu'il prépare de quoi nourrir leur Partenaire. Après un aussi bel accouplement, il fallait se nourrir pour faire des œufs forts.

Boya était tellement fatigué de tenter de détromper le phénix qu'il n'avait même pas protesté. La plaisanterie avait arrêté d'être drôle après la trois ou quatrième fois. C'était plus simple d'aller faire à manger, surtout que lui aussi était mort de faim. Il en venait presque à se demander si le dieu-gardien ne faisait pas un peu exprès pour l'embêter. Mais ça ne faisait pas ça un dieu-gardien n'est-ce pas ? La suspicion était réelle. Heureusement pour le piaf monté en graine, Boya n'entendit ni gloussement, ni n'entendit de ricanement ou autre manifestation de moquerie. La suspicion était quand même légitime. Après tout, qui aurait pu croire que Zhuque puisse avoir de l'humour ? Pourtant, c'était le cas. Alors prendre plaisir à l'embêter ? Il n'aurait pas été plus choqué que ça. QingMing le faisait bien.

Boya remonta les larges manches de la robe de dessus qu'il avait emprunté à son Partenaire. C'était stupide, il le savait, mais il adorait porter ses robes sur sa peau nue. C'était comme une embrassade interposée un peu. Et puis, ça sentait son renard. Jamais avant d'être avec son compagnon il n'aurait pu imaginer à quel point les odeurs pouvaient être importantes dans une relation.

Mais la leur était sans doute un peu hors norme aussi.

Même s'ils étaient des figures proéminentes de la Cultivation, il n'y aurait jamais de mariage en grande pompes, il n'y aurait pas de petits enfants qui courraient dans les couloirs de l'une ou l'autre de leurs sectes. Au mieux, il y aurait d'autres shishen qui s'ajouteraient à la calme tranquillité de la Maison, peut-être une adoption ou deux, mais c'était tout. Ce n'était déjà pas si mal. Il n'y avait aucun regret à avoir. Encore moins pour lui qui n'imaginait pas avoir une relation tout court. Ou survivre au-delà de quarante ans. Là, il avait une bonne chance. Surtout maintenant qu'il avait quelqu'un pour qui faire l'effort de rentrer.

Pendant que le riz gonflait, il prit les légumes pour les couper en petites lamelles, rondelles et cubes puis détailla de l'oignon et de l'ail qu'il mit à rissoler avec un peu d'huile dans le wok qu'il avait trouvé sous le plan de travail de la cuisine. Il ajouta un petit bout de piment épépiné pour ne pas trop agresser les papilles délicates de son renard. Une fois les légumes cuits, il les mit à réserver pour faire cuire le riz. Ce n'est que lorsque la viande fut jetée dans le wok avec les légumes que QingMing se sortit de son sommeil de plomb.

Deux bras poulpesques se nouèrent autours de la taille de Boya puis un menton se posa sur son épaule. Un torse large se colla à son dos et des petits crocs aigues mordillèrent sa nuque.

"- Bonjour mon bel oiseau."

"- Bonjour mon adorable renard."

QingMing déposa quelques baisers dans le cou de son compagnon. Le niveau de mièvrerie entre eux était cosmique mais ça ne regardait ni ne gênait personne.

Hybrid LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant