et toujours, la BGM du chapitre
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"- SHUFU !!!"
QingMing se carra sur ses talons pour supporter la charge d'une douzaine de petits garçons surexcités qui venaient d'abandonner leur salle de classe.
Comme depuis une semaine qu'il était là, les bambins partaient à sa recherche dès qu'ils avaient fini leurs cours de l'après-midi pour lui demander des histoires. Ou de leur montrer comment faire des talismans. Ou lui raconter ce qu'ils avaient appris dans la journée et lui demander la version de sa propre secte.
Les yeux brillants de curiosité et d'intelligence de ces petits d'homme réchauffaient quelque chose chez le Yin Yang Shi. Il était inédit qu'il s'attache à des humains. Ils lui avaient fait trop de mal pour ça.
Il ne réalisait absolument pas le lent travail de sape que ces petits monstres faisaient sur sa résistance. Petit à petit, ils l'intégraient un peu plus chaque jour au temple comme s'il en faisait partie. Ils avaient bien tous comprit que le vieux monsieur (au-dessus de trente ans, c'était un vieux monsieur) était très, très proche de leur grand préféré. Ils savaient aussi que lorsque leur chef de secte partait, c'était soit pour la chasse, soit pour le palais, soit pour voir son ami. Comme ils ne pouvaient rien faire pour les deux premiers, peut-être que s'ils faisaient rester leur shufu tout neuf, leur chef partirait moins loin d'eux.
Dans la discrétion toute relative de leurs dortoirs, les enfants en avaient longuement discutés entre eux. Si le monsieur restait, leur gégé aussi.
Donc il fallait donner au monsieur une raison de rester. C'était bête comme chou, vraiment. Et puis, ils étaient tous des enfants. C'était facile de jouer sur l'instinct parental des grands. Ils l'avaient tous constatés.Leurs maitres avaient observé le conseil de guerre des enfants, absolument hilares. Si cette portée de chiots commençait comme ça, l'avenir du temple serait assez brillant. Il ne leur avait pas fallu longtemps pour convaincre les autres classes de petits disciples de les aider.
QingMing resta jouer avec les petits une grosse heure jusqu'à ce qu'il soit temps pour eux de partir en méditation.
Une fois libéré de leur envahissante présence, il se mit à la recherche de son ami. A cette heure, il le trouvait soit dans les arènes, soit noyé dans les papiers à signer, soit caché dans les archives pour lire au calme. Boya était comme une vieille grand-mère avec des habitudes réglées comme du papier à musique. Le matin, ils s'ennuyaient ensemble auprès de l'Empereur, l'après-midi, ils se fichaient un peu la paix quelques heures pour finir par diner ensembles. Il n'était pas rare que QingMing retourne à sa propre secte une heure ou deux, jusqu'à ce que les enfants le cherchent.
Le trône avait fini par apprendre la présence du Yin Yang Shi au temple de JingYun pour une visite de longue durée. La convocation ne s'était pas fait attendre. Tant et si bien que les deux chefs de sectes passaient leurs matinées au pied du trône avec l'Empereur à jouer le rôle de ministres et diplomates officieux. Le soulagement de l'ancien militaire de les avoir à ses côtés avait été touchant à voir. Le pauvre homme n'avait pas encore acquis tout le vernis nécessaire pour éviter les gaffes diplomatiques. Ça venait bien sûr. Mais c'était long. Pourquoi offrir un cadeau à un noble qui faisait n'importe quoi quand une bonne claque dans le museau réglait le problème ? Il avait du mal à se projeter sur les répercussions politiques de ses actions.
C'était d'ailleurs à l'occasion d'une discussion privée avec l'homme, loin des oreilles de quiconque (à part bien sûr l'élevage de serviteurs, de conseillers et d'aides qui ne décollaient jamais de la salle du trône) qu'il avait suggéré à QingMing la qualité du pédigré de son ami chef de secte sans jamais rien confirmer réellement. S'il n'avait pas été à la tête du temple, il aurait eu autant de droits ou presque de poser ses fesses sur le trône impérial que l'Empereur. Une vague histoire de seconde épouse, de bâtard reconnu tardivement, de décès maternel sous les coups d'un hulijing et de la précédente l'impératrice avant qu'elle ne fasse n'importe quoi. Le résultat était que le pédigré de Boya était aussi soyeux que ses cheveux. Si QingMing y réfléchissait deux minutes, c'était logique. Comment autrement, à part à faire partie même de loin, de la famille impériale, aurait-il pu connaitre la Princesse avant qu'elle ne prenne son rôle de Princesse à la cour ? Mais ça ne restait que rumeurs et suggestions. Rien d'officiel. Après tout, la mère de Boya était morte dans un petit village perdu et personne ne s'était soucié du devenir de son ami avant qu'il rejoigne JingYun. Comment du sang impérial avait pu atterrir là de cette façon restait troublant.
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Hybrid Love
RomanceLorsque l'on commence à se tripoter l'épée, quelques minutes après une première rencontre, c'est déjà un bon signe d'une certaine alchimie. Quand on passe les trois jours suivant à flirter comme des sales tout en s'ingéniant à sauver l'Empire, cette...