Je me réveillai en sursaut le souffle court, la poitrine compressée, les mains tremblantes. J'enlaçai mes doigts aux draps serrant fort, très fort, de plus en plus fort jusqu'à avoir mal. Le thorax douloureux, comme si je m'étais pris un coup, je tentai de réguler ma respiration saccadée. Lorsque mes yeux se furent accoutumés à la pénombre ambiante, je glissai mon regard autour de moi. J'étais dans ma chambre, seule, sans sang et sans flamme. C'était un rêve, seulement un rêve. Aussi réel me semblait-il. Un sanglot se bloqua dans ma gorge et je sentis une larme, une unique larme de soulagement, rouler sur ma joue. Tout allait bien, ce n'était qu'un rêve. Je n'avais tué personne et personne n'allait mourir non plus. Pourtant, se dérangeant sentiment de peur continuait de me ronger caressant mon échine. Je glissai mes mains contre mon front trempé de sueur en m'asseyant. Mon cœur battait encore dans mes oreilles. Tremblante comme une feuille, je sortis de mon lit désireuse de boire un peu d'eau pour me calmer. Titubante, je marchai dans le couloir et glissai sur une flèche de nerf qui trainait là. Pestant, je me rattrapai au mur en m'immobilisai guettant le moindre bruit. La maison était silencieuse, tellement que ça en devenait presque étouffant. Tellement silencieuse que j'entendais ma peur marchait lentement devant moi guidant mes gestes et pensées. Je n'arrivais pas à me calmer et les trois heures qu'indiquer le pendule ne me rassurait pas non plus. Seule dans cette nuit, je me demandais sincèrement si ce n'était qu'un rêve. Les paroles de la silhouette tournaient en boucle dans ma tête. "L'histoire ne doit pas se répéter". De quoi parlait-elle ? De quelle histoire ? Avais-je sincèrement un pouvoir sur la mienne ? Un rire nerveux traversa mes lèvres lorsque je me rassis sur mon lit. Un fou rire que je n'arrivais à calmer. Ça y est, je devenais complètement folle. Néanmoins, ce semblant d'allégresse retira un poids de ma poitrine, un poids dont je n'avais pas réellement conscience. J'étais une véritable enfant. Ce n'était pas comme si je n'avais jamais fait de cauchemar mais j'avais désormais trop de responsabilité pour me laisser manipuler ainsi par mes songes. Un rêve prémonitoire ? Ironiquement, malgré mes dons, je n'étais toujours pas une sorcière donc ça me paraissait compliqué. Il est vrai que j'en avais déjà fait mais aucun n'étais si nette dans ma mémoire. Je tirai la couverture sur mes jambes et, soupirant silencieusement, tapai doucement mes deux mains sur mes joues pour reprendre mes esprits. C'était encore le milieu de la nuit, ce n'était pas le moment de me monter la tête toute seule et de me faire peur plus que de raison. Sentant déjà la fatiguée peser sur mes épaules, j'éteignis ma lampe de chevet et me glissai au fond de mes draps. Aussi désireuse que j'étais de retourner dans les bras de Morphée et aussi fatiguée de tout ce que j'avais vu dans la journée, je ne réussis à les rejoindre qu'à l'aube...
Je me réveillai quelques heures plus tard plus fatiguée encore que lorsque je m'étais couchée la veille. Mon sommeil n'avait pas été lourd comme je l'avais espéré, tout au contraire. De ce que j'entendais, ma mère et ma sœur semblait encore dormir. J'hésitai un moment entre essayer de me rendormir et me lever mais finis par me résigner : la première option était plus un désir qu'une possibilité. Ainsi, le corps lourd, je sortis de mes draps lasse de ne rien faire. J'attrapai à la hâte l'un de mes livres de révisions et m'enfonçai lourdement dans un siège pour entreprendre sa lecture le temps que le reste de ma famille sorte de leur monde onirique. Pour une fois je me concentrai sur les sciences et plus précisément sur la physique bien que ce ne soit pas mon domaine. Ma mère entra dans ma chambre alors que je faisais un exercice sur la force ayant pour sujet le Black Pearl. Elle me demanda de descendre déjeuner avec elles après avoir refait mon lit que, comme habituellement, je rechignais à faire. Alors que je m'exécutai, je l'entendis se glisser dans celle de ma sœur qui, elle, dormait comme un loir pour la réveiller. J'entendis ma cadette pester contre l'univers fidèle à elle-même qui détestait être sorti ainsi de son lit. Je ne pus m'empêcher de sourire un peu amusée en enfilant un bas de sport et un pull simple plutôt large. Finalement je descendis en même temps que ma sœur encore toute endormie n'ayant pas pris la peine de revêtir autre chose que son pyjama. Le temps que nous sortions de nos chambres respectives, ma mère avait acheté des croissants à la boulangerie non loin de notre chez-nous. C'était rare mais toujours aussi apprécié. Je croquai avidement dans le mien consciente que je ne pourrais tenir sans nutriments avec le peu de sommeil que j'avais eux. Alyssa sortit une brique de jeu d'orange du frigo et s'en servit un unique verre aussi radine était-elle. Levant doucement les yeux au ciel, j'en versai deux autres et les apportai jusqu'à la table du salon auprès de laquelle je m'assis. Une fois le petit déjeuné finis, j'entrepris de faire sa vaisselle tandis qu'Aly allumait la télévision pour regarder une émission sur le monde animal et plus précisément sur les tortues, va savoir pourquoi. Je les laissai toutes deux devant ce reportage qui semblait des plus goûtu prétextant avoir beaucoup de travail. Officiellement. Officieusement, il en était tout autre. En le disant, j'avais joint mes doigts autour de la chaine d'argent de mon pendentif et l'avait fait tourner comme s'il avait s'agit d'un pendule en croisant le regard d'Aly. Elle sembla comprendre le message en répliquant qu'il était temps que je fasse mon devoir en prenant garde à bien appuyer sur le dernier mot. Me retenant de lui faire un commentaire acerbe je me hâtai de monter les escaliers : elle s'amusait bien trop de la situation ! Était-ce sa nouvelle capacité d'électrocution qui la m'était tant en confiance ? J'allais la lui faire manger moi ! Quoi que, Matthew m'avait dit un jour qu'il fallait croire en ses capacités pour que les autre croient en nous... Ce n'était peut-être pas une si mauvaise chose après tout. Peut-être fallait-il même que je prenne exemple sur elle. Oui, il fallait que je redouble d'effort pour avoir moi-même confiance en mes capacités ! Et cela devait commencer par un entraînement vigoureux et assidu. Motivée comme pas deux malgré la courte nuit que j'avais passé, je me surpris à serrer le poing un sourire en coin lorsque je passais devant un miroir. Me sentant un peu idiote, je m'empressai d'enfiler des baskets que je gardais dans un sac au fond de mon placard et ouvris un portail tandis que je laçai ma deuxième chausse. Je m'entrainais à utiliser le plus possible la magie sur Terre puisque cette dernière n'y était pas présente. Ainsi, la tenir en étant moi-même quelque minutes pouvait être aussi efficaces que si je la tenais des heures à Aïn un Nûr. Je le regardai tournoyer encore quelque secondes prenant mon temps pour me lever, pour glisser l'élastique noir que j'avais autour de mon poignet entre mes doigts, puis pour finalement m'enfoncer dans la masse mouvante. Lorsque je fis mon premier pas dans l'autre monde, je finissais ma couette et m'amusai à faire battre mes cheveux dans l'air. Sous mes pieds, l'herbe se plia, docile, lorsque je marchai jusqu'à la cabane près de l'arène. Aucun son ne me parvenait d'elle d'ailleurs, je ne savais pas l'heure qu'il était ici. Je poussai la planche qui servait de porte et qui n'était, à vrai dire, jamais verrouillée. Je m'avançai à tâtons attendant que mes yeux se soient accoutumés à la noirceur de la pièce. L'électricité était définitivement bien pratique. Mon regard se tourna mécaniquement vers la provenance d'un son de fer. Je sentis un sourire attendri et rassuré quand je reconnus le visage du garçon assis dans le fond de la pièce.
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La Flamme du coeur - Cadeau D'anniversaire (Réécriture)
FantasyEnola, adolescente qui va sur ses 15 ans, offre un joli collier pour l'anniversaire de sa petite sœur, Alyssa. En en gardant un similaire, elle est bien obligée d'admettre qu'elle ressent une drôle d'attraction pour ces bijoux. Ce qu'elle pourra exp...