La Flamme du coeur - Cadeau D'anniversaire (Réécriture)

Chapitre 01

Je soupirai une fois de plus, ça faisait une heure que je tournais en rond dans les rayons de ce magasin pour trouver le cadeau idéal. Douze ans. Déjà douze ans que mon monde tournait autour de ses rires et ses caprices. Douze ans que la petite Enola, de quatorze ans, que je suis, avait l'attention fixait sur elle. Sur ses yeux bleus océans et ses cheveux blonds comme le blé. Au point d'oublier mes propres yeux noisettes et mes longs cheveux miels. Mon reflet n'avait jamais autant de couleur que lorsqu'elle était avec moi. Cette elle, c'est ma petite sœur, Alyssa. Ma si petite sœur qui grandissait pourtant. La semaine prochaine, son anniversaire signerait un an de plus à sa vie. Un an de plus à se mouvoir dans un monde pas toujours glorieux et souvent sombre. Un an de plus à miroiter rêve et désir. Je la savais impatiente de grandir, de toucher du bout des doigts la sagesse qui venait avec l'âge. Plus que cela encore, je savais qu'elle était surexcitée à l'idée d'ouvrir ses cadeaux : entendre le froissement du papier rouge, sentir le neuf du plastic, laisser traîner les boîtes vides des mois durant. Elle allait avoir 12 ans dans une semaine et bien sûr, comme chaque année, je m'y étais prise trop tard pour lui trouver un présent...

Je sortis du magasin les mains vides. Ou presque. Du moins sans le cadeau, un paquet de bonbon m'avait supplié de l'acheter et je n'avais pas pu lui résister. Je n'avais jamais été très vaillante. Je marchai nonchalamment dans les rues, perdue dans mes pensées. Un bruit me tira de mes rêveries. Curieuse, je suivais l'effluve du son. Je m'approchai et compris que c'était un marché. Au point où j'en étais, je pouvais bien aller y faire un petit tour. Je redressai le col de mon manteau et soufflai distraitement dans mes mains mordues par le froid de février avant d'amorcer un pas léger. J'avançai lentement, laissant mes yeux balayaient les tables. Babioles en tout genre étaient entreposées de-ci delà Les prix affichés à leurs côtés faisaient rougir mon petit portefeuille ornait d'une vieille Tour Eiffel. Mes maigres économies faisaient pale figure. Alors que j'hésitais à faire demi-tour, frigorifiée, mon regard se bloqua sur un joli collier d'émeraude. Je me sentis m'immobiliser, cherchant d'un regard distrait l'étiquette qui devait le suivre comme une ombre. Pourtant, rien ne troublait la nappe blanche. Je me surpris à me mordiller maladroitement la lèvre inférieure. Ce collier semblait avoir sa propre énergie... J'étais certaine qu'Alyssa l'adorerait. Soupirant discrètement, je cédai une fois de plus à mon désir. Je m'en approchai pour le voir plus en détail. C'était un collier fait d'une chaîne fine en argent. Le pendentif était la moitié d'un cœur avec au centre une délicate fleur aux pétales d'émeraude. Le bijou avait sûrement était fait par des mains très précises pour que le résultat soit si minutieux. À côté du collier se trouvait l'autre moitié, toute aussi jolie, la seule différence était que la fleur était faite en saphir violet. Les deux bijoux se complétaient avec douceur. Les deux pièces étaient d'une beauté envoûtante séparément mais semblait avoir un nouveau souffle l'un à côté de l'autre. Je n'arrivais à détourner les yeux de leurs fleurs précieuses, comme aimantée. Je l'imaginais sans aucun mal sur la peau laiteuse de ma petite sœur. Son sourire lorsqu'elle l'ouvrirait. Seul un point calmait mon enthousiasme... Je me demandai comment d'aussi beaux pendentifs pouvaient se trouver dans un marché quand une vieille femme apparut devant moi. Je glapis de surprise et fis un pas en arrière. Alors que je tentais de calmer mon cœur qui jouait les troubles fête, la vieille femme me sourit et, d'une voix chevrotante, me dit :

- Bonjour jeune fille, excusez-moi, je ne voulais point vous faire peur. J'ai remarqué que ces colliers vous plaisez, voulez-vous les prendre ?

- Ho heu...

Je regardai une fois encore les bijoux, ils étaient vraiment sublimes, mais je n'avais pas les moyens de les acheter. Mon porte-monnaie était aussi vide que j'étais jeune. Une part de moi était déçue à cette idée. Alyssa méritait amplement cette pièce, je souhaitais vraiment lui offrir...