journal d'un burn-out

La danse du ventre

Aujourd'hui, ma cheffe m'a annoncé que l'on devrait bientôt faire les évaluations individuelles de performance...
Comme au tribunal, accusé levez-vous, je vais me faire juger par cette petite personne...

En temps normal, je ne la digère pas, mais pendant ces évaluations, c'est à la limite du supportable. Mais je sais qu'elle le vit mal également. Je le vois dans ses yeux... Elle attaque, j'esquive, j'enroule, j'ai l'impression de danser avec un cobra... Elle tend ses crocs acérés, une goutte de venin perlant à chaque pointe de sa perfidie...

Mais je l'emmerde, plus que d'habitude, je la méprise comme jamais !

Je ne fais pas les choses assez bien, ne respecte pas assez les processus...
Ouais, mais moi je bosse connasse ! Je fais avancer la machine !

Avec l'air qu'elle brasse, si on branchait une éolienne devant sa face, on alimenterait l'immeuble en électricité ! Si on réunit sa petite bande de trou de balle arrogants, on alimente la ville !

Je déteste ces moments... Ces jours où je me lève avec cette envie de gerber que la café ne fait pas passer...

Chaque fois, c'est pareil... J'y vais sous Lexo, m'apprête à faire la danse du ventre en échange d'une quelconque flatterie hypocrite, une petite image, en comptant les secondes...
Et au bout de quelques minutes, l'absurdité de la pièce en un acte me dépasse, et je souris avec ce regard vitreux... Ma voix intérieure hurle et se déchaîne.  Et quand les petites phrases vexatoires tardent trop à se tarir, je me racle la gorge, croise mes jambes, sourit plus largement, et l'ensemble du monde glisse sur mes plumes...

Elle me demandera ce que j'ai à lui dire, je lui répondrai que je n'ai rien à dire (pour ma défense ?).

Tout le monde joue le jeu... Ils dansent sous les cacahuètes comme les filles dans les cages des boîtes aux néons roses... Ils attendent que l'on glisse un billet qui ne viendra pas dans leurs strings !

Mais je ne serai pas sa pute ! Si elle veut me voir danser et prendre des postures lascives, elle devra me payer beaucoup plus cher... Je suis une pute de luxe, et elle n'a pas les moyens de se payer mes services...

Mais je continuerai à l'observer comme un rat ! J'ai à cœur de voir si elle réussira à sortir du labyrinthe mental que je lui ai construit...

Je raconterai ici, peut-être, ses frasques et sorties, la nouveauté du moment, et si j'ai claqué la porte...

Vais-je laisser parler ma petite voix cette fois ci ?

Une bonne façon d'évaluer mes performances !