Le baiser de décembre est quelque chose de surprenant de beauté violente. Chaque pas effectué est un dépassement de soi. Le soleil nous manque depuis trop longtemps, la période dépressive est à peine derrière nous, les jours continuent de se raccourcir, et en ces périodes de crises, la magie de Noël peine à s'installer. Vivre devient difficile... Et pourtant... Pourtant, quelque chose se produit. Le monde se ralentit. Les Hommes courbent le dos humblement. J'aime ce moment...
Je l'aime autant que je le hais, d'ailleurs... Les lundis matin froids, où la fatigue se mêle au dégoût, les transports ne fonctionnant qu'à moitié, comme affectés eux-même par la morosité ambiante, mais le monde devient extraordinairement fragile, les passions s'apaisent, on entend la terre respirer.
Seulement voilà, la matière capitaliste s'est bien adaptée, et a fini par lisser les saisons. Nous continuons nos projets, comme si de rien n'était, comme si nous ne voyions plus la terre mourir. Mais comment vivre sa renaissance au printemps sans la voir mourir à l'hiver ?
Nous avons assassiné le charme de l'hiver. Je vis en ville, j'en partirais sans doute, juste pour revoir le monde mourir, et renaître au printemps.
Je mettrais une boule de graisse à ma fenêtre, pour voir quelques oiseaux revenir. J'irai au bois pour sentir la bise me rougir les joues, je ferai courir mes pas dans la terre humide, mais rien ne remplacera la nature.
Pourtant, je sais que lorsque je partirai, je regretterai la beauté urbaine, le charme du train du matin, de la brume dissimulant les grues, les bâtiments, percée des phares des voitures.
Décembre m'apaise. Mais décembre m'embrasse si tendrement, si puissamment ! Il me rappelle mes heures d'écriture sur les quais du rer, les mains rougies par le vent, les yeux perlant, et la tête au chaud dans mes histoires...
Le temps ancien ne cesse de partir, il me manque parfois, puis, je me souviens que le temps présent fera bientôt partie de mes temps anciens.
Pourquoi ne puis-je figer le temps dans la glace ? Pourquoi n'est-ce qu'une illusion de décembre ? Pourquoi les Hommes aiment tant Juillet, son tumulte, son bruit, son agitation qui fait courir les aiguilles ?
Ne peut-on pas épouser décembre et le retenir ?
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journal d'un burn-out
General FictionJournal d'une prise de conscience, véritable autopsie d'un parcours menant au rejet d'une société qui vit déguisée... Ce journal est un règlement de compte, une explosion incontrôlée, où la colère s'imprègne, presque gratuitement, cherchant désespér...