12 - Confessions

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Le blanc installé dans l'espace occupé par les deux élèves était insoutenable. Deux idées tournaient dans la tête d'Atsushi, l'une suggérant de partir en courant et de ne plus jamais reparler au Serpentard, l'autre étant plus courageuse. Bien que ce début de proximité était en réalité loin d'être aussi ambiguë qu'il l'était aux yeux du Poufsouffle, il était affreusement gêné. Il tentait tant bien que mal de camoufler sa respiration incertaine, préférant penser qu'elle venait de l'effort physique qu'il avait du fournir quelques minutes plutôt.

Akutagawa, lui, n'avait pas bougé d'un centimètre. Si Atsushi avait été plus audacieux, il aurait pu voir les rougeurs qui étaient apparus sur les pommettes du jeune homme.

La première option ayant pris le dessus, Atsushi prit appui sur ses paumes et s'apprêta à partir.
- Je dois retourner au bal, désolé. À plus tard !
Il se leva, et commença à partir, bien qu'il n'ai eu le temps de faire que quelques pas.

- Nakajima.
Atsushi murmura un léger « oui » et se retourna. Akutagawa était maintenant debout, et regardait l'heure sur sa montre.
- Ce n'est pas trop tard. Il est 22h45.

L'information n'avait pas encore fini son chemin jusqu'au cerveau d'Atsushi quand Ryunosuke lui emboîta le pas. Les mots prononcés ultérieurement lui revinrent en tête et la phrase du Serpentard prit son sens dans la tête d'Atsushi. Il avança, en baissant la tête, vers la Grande Salle. Il sentait la chaleur monter jusqu'à ses joues cramoisies.

Dazai leur sauta dessus dès qu'ils eurent franchit la porte.
- Et bien dit donc ! Vous nous faites des cachoteries ?
Akutagawa soupira.
- Pas plus que toi et Chuuya.
Il parvint à faire sourire Atsushi, et par la même occasion Dazai, qui était définitivement alcoolisé. Kunikida l'avait suivi de près et était déjà en train de lui faire la morale. D'un regard entendu, Atsushi et Akutagawa décidèrent de partir avant d'assister aux mêmes réprimandes que Dazai.

Ranpo eu un sourire mesquin quand il aperçu les deux garçons qui arrivaient à la table, ce qui eu l'effet d'accentuer le stress du Poufsouffle. La plupart des amis d'Atsushi étaient en train de danser, voulant profiter des dernières minutes de fête, pendant que Poe préférait lire la carte des desserts posée sur la table. Kenji était également assis en face de Ranpo et mangeait des apéritifs.

- Désolé Nakajima, on pensait pas que tu reviendrais alors on n'a pas laissé de boissons, s'excusa Poe avant de saluer le nouveau venu.
- Pas de soucis. Je vais aller en chercher, vous voulez quelque chose ?
- Non merci, répondit Ranpo, suivi par Poe qui répondit également à la négative.
Kenji souhaitait un soda et Ryunosuke une bière au beurre.

Atsushi revint quelques minutes plus tard avec les deux boissons qu'il posa délicatement au milieu de la table. Il était si angoissé qu'il manqua de faire tomber un verre sur la nappe étincelante. Pendant son absence, la plupart de ceux qui dansaient étaient revenus, notamment Chuuya qui marmonnait des messes basses à l'oreille d'Akutagawa. Ce dernier l'écouta d'un air attentif, levant les sourcils de temps à autre et haussant les épaules. Nakahara semblait étonné. Le Poufsouffle, qui n'avait plus de place attitrée depuis que Lucy s'était assise la où il se trouvait auparavant, s'assit entre Louisa et Dazai. Il ne tarda évidement pas à faire la conversation, et ils furent rapidement rejoint par la tablée entière.

Un quart d'heure après, le directeur Fukuzawa annonça la fin du bal et indiqua au préfet de ramener les élèves à leur dortoir. Atsushi se rapprocha de Kenji, qui dormait dans le même dortoir que lui pour monter ensemble. Avant de pouvoir proposer au jeune homme de l'accompagner, il voulu remercier Ryunosuke. Le jeune homme était à quelques enjambées seulement.
- Akutagawa ?
L'interpellé haussa les sourcils.
- Oui ?
Atsushi prit une grande inspiration.
- Merci d'être venu. C'était sympa.
- C'est normal, répondit-il en baissant la tête.

- On devrait se voir plus souvent, lâcha rapidement le Poufsouffle dans une bouffée de courage. Malgré la supposé indifférence de son camarade, il souhaitait voir si au fond, son intérêt pour le Serpentard était réciproque. Parce qu'il fallait bien l'avouer, Akutagawa lui plaisait.

Cependant, après quelques minutes,  Ryunosuke n'avait toujours rien répondu. Atsushi songea à s'excuser, mais il n'avait rien fait de mal. Ça paraîtrait encore plus déplacé. Des secondes passèrent en silence avant qu'il ne se décide à simplement partir en souhaitant bonne nuit à son camarade.

Allongé dans son lit, Akutagawa n'arrivait pas à penser à autre chose qu'à la proposition d'Atsushi. Non pas qu'il regrettait de ne pas avoir répondu, mais il se sentait un peu mal. Après que le Poufsouffle soit parti, il retrouva Chuuya qui dormait dans le même dortoir. Ce dernier lui posa de nombreuses questions qui restèrent sans réponse, malgré l'insistance de Nakahara. Les « Où étais tu ? » ce sont rapidement transformés en « Avec qui tu trainais ? », alors Ryunosuke préféra fermer les rideaux vert de son lit. Il entendit le roux claquer la porte après une dizaine de minutes. Le connaissant, il était probablement allé poser des questions à Gin, qui n'était au courant de rien (bien qu'il n'y avait rien a savoir !).

Il ne revint pas avant qu'une heure passe. Akutagawa avait commencé à s'inquiéter, et songea à descendre pour voir si son ami était dans la salle commune, puisqu'il ne pouvait pas aller dans le dortoir des filles.

Ses prédictions furent confirmées lorsqu'il aperçut Chuuya dans le fauteuil le plus proche de la cheminée. Il se leva immédiatement.
- Gin n'a rien pu me dire ! Tes amourettes sont si secrètes que tu n'en parles même pas à ta sœur ?
- Je n'ai aucune amourette, mais si j'en avais, elle serait la première à être au courant.
Le roux soupira bruyamment avant de se rassoir sur son fauteuil. Akutagawa s'assit par terre, devant le feu. Il tendit les mains pour se les réchauffer, mais cessa dès qu'il sentit le picotement désagréable de la chaleur.
- Si tu m'en parlais, je pourrais t'aider.
- Dit celui qui a passé plusieurs années avant d'être avec celui qu'il aime depuis la deuxième année.
- Mais n'importe quoi ! En plus, on se détestait en deuxième année.
C'était faux. Dazai et Chuuya se connaissait depuis la première année et tout le monde savait qu'ils se tournaient autour depuis le début. Bien que Dazai ai des techniques de drague peu conventionnelles, « détester » était un bien grand mot. Chuuya était même rester toutes les vacances de Noël en première année pour que Dazai, qui n'avait pas pu aller chez ses parents, ne soit pas seul.
- Mais bien sûr, Chuuya.

Malade ? - BSD/UA Poudlard Où les histoires vivent. Découvrez maintenant