Octobre, trois mois avant la publication de Corruption

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Kouyou le surveille de près par-dessus le bord de sa tasse de thé. Elle a perfectionné son aura intimidante au fil des ans et Dazai n'est pas à l'abri de son regard froid. Il ne sait toujours pas pourquoi il est ici exactement, il savait juste que lorsque Kouyou vous demande, il était préférable de se présenter. Il doute fortement qu'elle veuille lui parler du duo pour Golden Demon, vu qu'elle n'en parle même pas à Chuuya. Son accord pour qu'ils fassent la chanson semble l'avoir mis Chuuya et elle plus en désaccord que jamais plutôt que de réparer quoi que ce soit.

Elle n'avait pas mentionné le sujet de la réunion, leur avait juste calmement servi du thé à tous les deux quand il était arrivé. Elle but dans sa tasse presque immédiatement après l'avoir versée, alors qu'elle devait encore être bouillante. Dazai se demandait à quel point il en était impressionné, il n'était pas sage de complimenter les gens quand on n'était pas sûr de ce qu'ils voulaient.

Alors que Chuuya et Kouyou étaient extrêmement proches ( ou l'avaient été et le seront encore, Dazai est sûr que l'un d'eux s'effondrera et s'excusera bientôt. ), Dazai n'a jamais passé beaucoup de temps avec la femme. Elle travaillé déjà pour PMR avant que Dazai ne commence et elle n'avait pas chercher à apprendre à le connaître quand il avait rejoint.

Bien que Dazai ne l'ait pas blâmée pour cela, il ne se serait pas battu pour connaître la personne que Mori avait amenée avec lui quand il a pris la tête de l'entreprise. La plupart des employés de PMR lui avaient donné une attention extrême lors de ce spectacle merdique qu'était devenu son entré dans la boite. C'était pour le mieux qu'une fois que tout le monde a vu ce qu'ils voulaient ( du silence ) cela s'est calmer.

Mais néanmoins, lui et Kouyou ne s'étaient jamais bien entendus et Dazai n'avait pas prévu que cela changerait. Dazai pense qu'elle est extrêmement talentueuse et digne de son poste de cadre, il ne l'aimait tout simplement pas tellement en tant que personne. Et il est assez certain que c'est réciproque. Son rôle dans tout l'incident en Corée du Sud ne l'avait pas non plus aidée à se faire apprécier.

" Est-ce que je t'ai déjà dit que j'avais déjà essayé de quitter Port Mafia Records ? " demande Kouyou, rompant le lourd silence. Son ton est décontracté et son expression neutre.

" J'en avais entendu parler. " dit Dazai,  utilisant le même ton nonchalant. " Pas de toi cependant. " C'était quelque chose que la plupart des gens qui travaillaient chez PMR savaient, bien que cela n'ait jamais été mentionné devant la chanteuse. Aussi, naturellement, c'était l'une des premières choses que Mori lui avait dit à propos de Kouyou Ozaki, elle avait des problèmes de loyauté.

" J'avais seize ans et j'étais amoureuse. " Kouyou prononce le mot comme si c'était une maladie. " C'était magique, ce type d'amour horrible qui vous donne l'impression que c'est la seule chose au monde qui ai jamais compté. J'étais convaincu que c'était tout ce dont j'avais besoin et j'ai abandonné mon contrat d'enregistrement pour rien de plus qu'une promesse. "

" J'étais une idiote et je suis revenu à LA en moins de deux mois. " poursuit Kouyou, regardant son thé comme si c'était elle même plus jeune. " L'ancien patron m'a fais constamment surveillé à mon retour. Mori ne le fait pas, il n'en parle que lorsqu'il a besoin de quelque chose de moi. "

Il est clair qu'elle préfère le choix de Mori, même si cela la fait encore plus souffrir car il manie l'information comme une arme précise. C'est Mori cependant, il est cordial et joyeux jusqu'au moment où il a besoin de quelque chose alors il devenait la personne la plus vicieuse et la plus cruelle qui existait. Dazai l'a vu ruiner la carrière d'artistes, conclure des accords avec des gens des plus méprisable pour améliorer ses affaires, utiliser ses relations pour faire passer plus que de la musique à l'étranger. Il n'y a pas une ligne que Mori ne franchirait pas pour obtenir ce qu'il veut.

Dazai a longtemps renoncé à essayer de décider quel côté de Mori est le vrai. Le fait qu'il puisse se glisser si facilement dans le plus sombre est suffisant pour que Dazai sache qu'il n'est pas digne de confiance. Dazai ne se souciait pas de savoir si Mori brise la loi ou des gens, il savait simplement qu'il devait surveiller ses arrières s'il ne voulait pas que Mori brise Dazai à son tour un jour si cela convenait à ses objectifs.

" Je ne veux pas que Chuuya répète mes erreurs. " dit Kouyou, arrivant enfin au but de l'histoire. Elle regarde directement Dazai, l'expression sérieuse.

C'était une partit du fameux problème de loyauté. En fin de compte, Kouyou se met elle-même et ceux qu'elle revendique comme les siens avant tout le reste, y compris Port Mafia Records. Elle avait revendiqué Chuuya il y a longtemps et malgré la dispute en cours entre eux deux, elle le considère clairement toujours comme quelqu'un qu'elle doit protéger. 

" Et pourquoi me dis tu ça ? " demande Dazai, la voix plate. Bien sûr, il sait pourquoi mais il va la lui faire dire, même si cela ressemble à planté un second couteau à l'intérieur de sa propre blessure.

" Vous êtes proches tous les deux. Je pense que ce serait mieux si tu ne t'approchais pas plus. " Elle le formule comme une suggestion mais il s'agit d'un avertissement clair. Ses yeux sont durs alors qu'elle le regarde, sa posture tendu.

Dazai rit, à moitié forcé. " Tu en est sûr ? " La question est clairement moqueuse.

Il avait sous-estimé à quel point Kouyou est observatrice. Il vaudrait mieux faire oublié à Kouyou ses hypothèse avant qu'elles n'aillent plus loin. Il ne voulait certainement pas qu'elle les transmette à quelqu'un d'autre. L'idée qu'elle dise tout cela à Mori l'oblige à se battre pour garder son sang-froid.

Dazai pose son thé intact pour livrer son explication, le ton perdant toute trace de légèreté. " Chuuya est l'un des plus grands atouts de PMR mais sa plus grande faiblesse est lui-même. Si je n'étais pas intervenu, il se serait trop approché du soleil et aurait brulé. Je ne voulais pas gaspiller tous les efforts que nous mettions en lui. Cela ne me ferait pas une bonne réputation si un des artistes que j'ai recommandé devenait une telle déception. "

Kouyou l'écoute attentivement, fronçant légèrement les sourcils à la fin. " Je suppose que c'est pour le mieux. "

" Pourquoi es tu en colère alors ? " demande Dazai, reprenant son faux ton joyeux et son encore plus faux sourire.

" C'est troublant à quel point tu me rappelles Mori parfois. " dit Kouyou, rien n'indique qu'elle sait que ses mots lui fasse le même effet qu'une gifle. Dazai garde son sourire en place, bien l'une des seuls choses que Mori lui a apprit. " Je ne suis pas en colère pour moi, je suis heureuse que tu ne gâches pas les choses avec des fantasmes d'adolescents. Je suis juste désolé pour Chuuya, il voit en toi plus qu'un outil pour réussir. "

Dazai ne laisse rien paraître de ce qu'il ressent sur son visage. Il hausse les épaules, feignant le désintérêt. " C'est LA Si ce n'était pas moi, ce serait quelqu'un d'autre. "

" Oui, mais c'est toi. " fait remarquer Kouyou. " Peut-être que je devrais laisser Chuuya en savoir plus sur ton opinion à son propos. " ajoute-t-elle, la voix légère mais dangereuse.

" Peut-être devrais je  faire savoir à Chuuya que tu prend des décisions pour lui sans le consulter d'abord de nouveau. " rétorque facilement Dazai. Il sourit alors qu'elle tressaillit un peu. " C'est ainsi que vous vous êtes retrouvé avec cette distance actuelle entre vous deux, n'est-ce pas ? "

" Je pense que nous en avons fini ici. " dit Kouyou, la voix glaciale. Ses yeux se plissèrent, et si Dazai était une personne plus faible, il cèderait sous le poids de son regard d'acier. Mais travailler avec Mori avait ses avantages.

" Je n'ai pas fini mon thé. " dit Dazai, souriant innocemment.

" Tu n'aimes même pas le thé. " répond sèchement Kouyou. Elle fronce les sourcils, agacée d'avoir perdu son sang-froid. Elle retrouve son calme pour le congédier. " Emmène le avec toi si tu veux. Je crois que tu a un album à terminer. "

" Pas la peine, je n'ai pas très soif. ", répondit Dazai à son offre en se levant. Il lui fit un autre grand sourire. " Merci pour le conseil, Ozaki. "

Kouyou ne répond pas, le regarde juste alors qu'il sort du bureau. Dazai ne regarde pas en arrière.

Son esprit est déjà occupé à calculer les prochaines étapes.

Il est évident qu'il doit y avoir des changements.

I Was Screaming Your Name To The RadioOù les histoires vivent. Découvrez maintenant