Juillet, un an, cinq mois et demi depuis la publication de Corruption

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" Odasaku. " gémit Dazai. " Dit à Ango d'arrêter de me harceler. "

" T'empêcher de te livrer à tes singeries enfantines, ce n'est pas t'harceler. " proteste Ango, le froncement de sourcils typique en place.

" Soyer gentils tous les deux. " dit Oda, toujours le gardien de la paix. C'est la deuxième personne la plus gentille que Dazai ait jamais rencontrée et c'est uniquement parce que la première est presque impossible à surpasser.

" Je dois y aller. " dit Ango en regardant sa montre. Il prend son verre et en avale le reste.

" Si tôt ? " demande Oda. Il apprécie toujours plus quand ils sont tous les trois ensemble.

" J'ai rendez-vous avec Mori dans la matinée. " dit Ango, le froncement de sourcils plus prononcé que d'habitude. " Il ne serait pas bon de décevoir le patron. "

" Bonne nuit alors. " dit Oda, agitant son verre à Ango pour lui dire au revoir.

" Crache sur le visage de Mori pour moi, veux tu ? " demande gaiement Dazai.

Ango se contente de secouer la tête, marmonnant dans sa barbe alors qu'il sort passant la porte.

Dazai note mentalement de vérifier ce que Mori fait faire à Ango quand il en a l'occasion. Il a arrêté de garder un œil sur Mori ces dernier temps, se laissant trop prendre par son propre travail.

" Pourquoi détestes-tu autant Mori ? " demande Oda en jetant un regard inquisiteur à Dazai. " Est-ce qu'il t'a fait quelque chose ? "

" As tu rencontré l'homme ? " demande Dazai, d'un ton désinvolte. Il boit une longue gorgée de son whisky.

" Ta rancune semble personnel. " observe Oda. Il garde sa voix non conflictuelle. Il pose toujours des questions personnelles à Dazai de la même manière, voulant sincèrement connaître les réponses mais ne le poussant pas s'il ne veut pas les donner.

Dazai ne fait pas confiance facilement mais il est difficile de ne pas faire confiance à quelqu'un comme Odasaku. C'est une personne vraiment bonne, le genre rare que Dazai ne rencontre presque jamais. Le genre de personne qui, quand il n'est pas au travail, adopte des orphelins  et n'en parle même pas aux gens. Il est évident qu'il le fait parce qu'il le veut, pas pour une quelconque reconnaissance.

" Ce n'est pas si important. " avait déclaré Oda lorsque Dazai l'avait découvert environ un mois après le début de leur amitié. Il avait souri et secoué la tête. " J'aide juste là où je peux. J'ai de l'espace et ce sont de bons enfants. "

Mais Dazai sait que tous leurs parents ont été victimes de crimes liés à la drogue, qu'Oda le fait aussi comme une forme de pénitence. Oda essaie de réparer les torts de son passé.

Dazai n'a jamais autant respecté personne. Oda est peut-être un humble travailleur de bas rangs dans un service d'expédition pour une maison de disques plus qu'un peu corrompue mais son dévouement et sa persévérance à être un homme honorable l'ont rendu meilleur que quiconque chez Port Mafia Records.

Dazai réfléchit aux questions d'Oda, incertain de la dernière fois où il a remis en question sa haine pour Mori. La plupart des gens l'ont simplement accepté comme un fait. Il ne se souvient pas que Chuuya lui en ait jamais parlé.

" Il était mon manager avant d'être le PDG de Port Mafia Records. " dit Dazai, la voix vierge de toute émotion. " J'ai joué un rôle déterminant en l'aidant à atteindre son nouveau poste. "

" Quel âge avais tu ? " Oda a l'air offensé en son nom, ce qui est bien.

" Quatorze. " répond Dazai avec un haussement d'épaules. " Je n'étais pas au courant de ce pour quoi je m'inscrivais quand j'ai accepté d'être l'un des clients de Mori. "

I Was Screaming Your Name To The RadioOù les histoires vivent. Découvrez maintenant