La nuit du 24 janvier, un jour avant la sortie de Corruption

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" Et si tout le monde détesté ? " demande Chuuya. Il fait les cent pas dans le salon de son dortoir. Dazai est allongé sur le canapé, extrêmement calme malgré l'anxiété toujours croissante de Chuuya. " Je veux dire, qui sort encore de la musique en duo ? Qui pensons-nous être, les putains de frères Grimm ? Et un putain de solo de piano spontané, à quoi je pensais ? Pourquoi m'a tu laissé faire ça ? "

" Chuuya, ça va aller. " dit Dazai platement, roulant des yeux. Il commence à être fatigué rien qu'à regarder le roux. " Est ce que je t'ai déjà menti ? "

" Oui, comme chaque putains de jours. " dit Chuuya automatiquement, sans s'arrêter de faire les cent pas.

" Est-ce que je t'ai déjà menti à propos de musique ? " ajoute Dazai.

Cela oblige Chuuya à faire une pause, fronçant les sourcils alors qu'il réfléchit à la question. " Non. "

" Alors fait moi confiance à ce sujet. " dit Dazai, se tournant pour regarder directement Chuuya. Il parle franchement, sans tromperies ni manipulations. " Les gens ne vont pas détester, le fait que les duos soient moins fréquents est l'une des raisons pour lesquelles ça va marcher et le solo de piano est ce qui fait la chanson. Maintenant, arrête d'être si dramatique. "

" Putain. " jure Chuuya. Il prend une profonde inspiration mais au moins il a arrêté de se comporter comme un tigre en cage. Il se dirige alors vers la cuisine et Dazai l'entend commencer à jouer avec sa bouilloire.

" Ya intérêt que ce soit non théine ! " crie-t-il en se retournant pour s'allonger complètement sur le canapé. Il sort son téléphone pour lire ses e-mails, la plupart concernant la sortie demain.

" Ne me materne pas, c'est putain d'effrayant. " dit Chuuya d'une voix forte pour que sa voix porte jusqu'à lui. " Tu en veux ? "

"Je ne te materne pas, je suis un propriétaire d'animal responsable. Nous avons une longue journée demain et j'ai besoin que mon chien soit aux meilleur de sa forme. " dit Dazaï. " Et tu peux te garder ton eau de feuilles chaude dégoûtante pour toi. "

Chuuya ne répond pas et Dazai répond à quelques e-mails. Au moment où il a terminé, Chuuya pose deux tasses sur la table basse. Dazai est sur le point de protester qu'il ne voulait pas de son stupide thé quand il remarque que c'est du chocolat chaud. Il n'avait même pas remarqué quand Chuuya en avait acheté.

Il prend sa tasse pour cacher son sourire derrière, la levant vers Chuuya comme seul remerciement.

" Tu n'es vraiment pas nerveux du tout ? " demande Chuuya en s'installant dans le fauteuil à côté du canapé. Sa question est simple, ne lui demandant pas pourquoi il n'est pas nerveux, voulant juste savoir s'il l'est ou non.

" Je ne fonde pas mon opinion sur moi-même par rapport aux opinions musicales de la population en général. " dit Dazai, au risque de se brûler la langue avec son chocolat chaud. Heureusement, Chuuya n'a pas laissé sa bouilloire allumée aussi longtemps que le fait Kouyou et tout ce qu'il obtient, c'est le goût du chocolat. " J'ai vu assez de déchets bien marché pour ne pas y mettre beaucoup de mon intérêts. "

" Donc, tu te fiche de ce que les gens vont penser de l'album ? " Chuuya s'assoie soigneusement sur la chaise pour que ses jambes soient sur le côté mais il est toujours assez droit pour ne pas renverser son thé.

" Je veux dire, du point de vue commercial, bien sur que ça m'importe. " Dazai prend une autre gorgée de sa boisson. " Mais je sais que ça va bien se passer. L'industrie de la musique n'est pas aussi compliquée que les gens le prétendent. "

" Tu es si confiant ? "

" Je pourrais expliquer tous les facteurs impliqués mais cela t'ennuierait. " dit Dazai et ajoute avant que Chuuya ne se fâche, " Et au-delà de tout cela, c'est vraiment de la bonne musique. J'ai des normes et elles sont respectées. "

Le visage de Chuuya s'illumina à cela, plus insouciant qu'il ne l'aurait été d'habitude. Il semble plus à l'aise, ce qui était le but du compliment ( même si c'est la vérité ). Il boit son thé tranquillement.

Chuuya se lève une fois qu'il a terminé, étirant ses bras au-dessus de sa tête. " Tu reste ? "

Dazai faillit recracher le chocolat chaud qu'il venait de boire. De toutes les nombreuses fois où il est resté ici, Chuuya n'a jamais été aussi poli  à ce sujet, cet accueil est aimable. Il déglutit brutalement. " Il est tard. " dit-il d'un ton neutre.

" Je te verrai demain matin alors. " dit Chuuya en bâillant un peu. Il passe ses mains dans ses cheveux et se dirige vers la salle de bain. Dazai le regarde partir, une sensation légèrement suffocante dans sa poitrine.

Il y réfléchit en éteignant les lumières de la pièce principale puis retourne vers le canapé. Dazai rassemble la couverture laissée sur le dessus du canapé ( il refuse de la considérer comme la sienne, même si personne d'autre ne l'utilise ). Il se tourne vers le canapé pour dormir, essayant de se mettre à l'aise. S'il était une personne plus intelligente, il serait parti il ​​y a des heures et aurait dormi dans son propre lit parfaitement confortable.

Malgré cela, il s'endort incroyablement facilement, le goût du chocolat chaud persistant dans sa bouche. Il dort même plus que d'habitude. Le soleil brille dans la pièce quand il ouvre les yeux, et il se sent étrangement bien reposé.

Dazai saisit son téléphone, pas surpris de le voir rempli de notifications. Mais il y en a une qui ressort particulièrement, une invitation à une réunion de Mori sans autre détail que la description : Tournée.

I Was Screaming Your Name To The RadioOù les histoires vivent. Découvrez maintenant