Août, cinq mois avant la publication de Corruption

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Il faut un moment à Dazai pour réaliser où il se trouve quand il se réveille, ce qui est stupide car il est dans sa propre chambre dans son propre appartement. Le dortoir de Chuuya est devenu leur lieu d'écriture non officiel et il y restait la plupart des nuits. Il est devenu très familier avec le grand et laid canapé de Chuuya. C'est plus facile que de rentrer à la maison au milieu de la nuit.

Dire que leur emploi du temps d'écriture est irrégulier serait un vaste euphémisme. Une fois, ils avaient passé deux semaines sans le moindre progrès, puis avaient terminé trois chansons en trois jours. L'inspiration de Chuuya est venue soudainement et il pouvait passer toute la nuit à faire une chanson juste quand l'humeur le frappait.

Dazai serait ennuyé par le processus s'ils ne voyaient aucun résultat. Mais la vérité est que l'album s'annonçait comme quelque chose que même Dazai devait admettre qu'il a un vrai potentiel. Il se surprend à fredonner les chansons pour lui-même quand il est seul.

Hier, lui et Chuuya s'était arrêté une nuit plus tôt, ils avaient atteint un point blanc et Chuuya n'arrêtait pas de rejeter toutes les idées que Dazai avait pour le remplir. Au début, Dazai l'aurait affronter dessus mais maintenant il sait bien que de forcer quelque chose quand cela ne correspond pas à la « vision » de Chuuya ne sert à rien. Avoir le même argument encore et encore lui avait appris qu'il valait mieux essayer quelque chose de nouveau que de continuer à maintenir une même idée.

Dazai s'était demandé après Corruption  si leur album ne serait rempli que de ballades amères et en colère mais le reste des morceaux qu'ils ont terminées vont de chanson de rock borderline angoissées à de la pop rapide en passant par de la lenteur et de la mélancolie. Dazai parle d'un album pop, Chuuya parle d'une belle merde.

Pour cette raison, ils ne peuvent pas trouver de titre pour l'album. Chuuya a traîné un grand tableau blanc dans son salon qui leur sert de liste de pistes, un endroit pour travailler sur les paroles et leur liste de titres d'albums potentiels ( et griffonner quand Dazai s'ennuie ). Les préférés de Dazai incluent les titres d'albums Fucking Stupid Things to Listen to Instead of Sleeping  et Slug and Mackerel's Doo-Wops . Chuuya n'essaie même plus d'effacer ceux que Dazai écrit tant que ce n'est pas liés à des chiens.

Dazai marche de sa chambre vers la cuisine. L'un des pires aspects de son séjour chez Chuuya est son obsession pour le thé. Il ne prend jamais de café. Dazai a envisagé de traîner sa cafetière là-bas mais il se force toujours a ne pas oublié que ce n'est pas chez lui . Ainsi, soit il souffre de maux de tête liés du manque de caféine, soit il boit du thé.

" Tu es enfin réveillé. "

Dazai n'est pas fier du son qu'il laisse échapper à ces mots. Il se retourne pour trouver Chuuya assis sur son canapé, le regardant avec un sourire narquois. Dazai essaie rapidement de reprendre son souffle, le cœur battant toujours inconfortablement vite.

" Comment es tu entré ? " demande Dazai en pénétrant dans le salon. Il s'arrête pour s'appuyer contre l'un des fauteuils, les yeux plissés vers Chuuya.

" Tu as fait une clé chez moi. " dit Chuuya, visiblement fier de lui. " Œil pour œil, dents pour dents. "

Dazai roule des yeux. " Pourquoi es tu ici ? "

" Je voulais te montrer quelque chose. " dit Chuuya, abandonnant sa fausse supériorité pour de l'excitation. Il désigne une pile de partitions posées sur la table basse de Dazai. "Je ne pouvais pas dormir et j'ai fini par écrire ceci. J'ai pensé que ton insomniaque personne serait levé aussi mais je suppose que j'avais tort. "

Dazai soupire mais l'attrape et commence à lire. Elle s'intitule Wake Up Call.  Il a lentement appris les tenants et les aboutissants du langage d'écriture de chansons de Chuuya mais il n'est toujours pas facile de traduire toutes ces notes et gribouillages en un morceau de musique cohérent. Il fronce les sourcils en essayant de distinguer celui-ci.

" À quoi sert le « S » ? " demande Dazai, en passant à la deuxième page. La chanson passe d'un début de jazz tranquille à une transition dur vers une mélodie à la guitare électrique avec les paroles ' Tu sais à quel moment je pourrais me le permettre ?  A aucun moment tout simplement. '

" Saxophone. " dit Chuuya, comme si c'était évident.

Dazai renifle. " Je suppose que nous devrons aller au bureau pour trouver quelqu'un pour jouer à ce moment-là. La première lecture est au moins prometteuse. "

" Hum.  " dit Chuuya en haussant un sourcil. " Je pensais à moitié à ce que tu saurais en jouer. Cela semble être le genre de chose que tu cacherais juste pour donner un arrêt cardiaque aux gens après. "

Dazai lève les yeux au ciel et redonne la partition à Chuuya. Il sourit en retournant dans la cuisine pour prendre sa cafetière. " Arrêtons-nous d'abord chez toi. Je veux déposer ça. J'en ai marre de ton eaux à l'herbe. "

I Was Screaming Your Name To The RadioOù les histoires vivent. Découvrez maintenant