Chapitre XIII

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Banque d'Espagne

Tout peut partir en couilles en un millième de seconde. Ce moment où on sent le souffle de la mort sur la nuque et où on comprend que rien ne sera plus jamais comme avant. Et qu'on doit trouver au fond de soi la rage de survivre. On a tous un sniper qui nous vise en plein cœur. Mais la terreur, la vraie, on la ressent quand la balle n'est pas pour nous et qu'elle emporte avec elle quelqu'un qu'on aime. Celui qui ressentait cette terreur le plus intensément, c'était le Professeur. Dans son cœur résonnait deux mots qui ne devraient jamais être prononcés ensemble: amour et mort. Et c'est ce qu'il l'a fait disjoncter. Alors qu'il courait dans la forêt, une seule pensée l'obsédait: ils ont tué la femme que j'aime. Lisbonne était là, elle n'était pas partie. Mais les tirs de sa fausse exécution avaient dévastés l'esprit du Professeur de manière bien réelle et le cerveau de notre opération était en train de sombrer. Et nous, on sombrait tous avec lui. Sous la tente, Tamayo ressentait la même chose. On avait la mort devant les yeux. La gorge sèche, un goût de métal dans la bouche, la poitrine dans un étau, les tempes battantes. Mais tant que c'était pas game over, on restait debout.

Le corps de Lyon était toujours allongé sur le sol froid de la pièce où c'était produit le massacre. La bande avait emmené Nairobi à la bibliothèque pour s'occuper d'elle. Elle était dans un état critique. Palerme et Denver pénètrent dans la bibliothèque. Leurs regards se posent d'abord sur Nairobi. Tous les deux scrutent la pièce à la recherche de Lyon. Ils ne la voient pas.

« -Où est Lyon ? » Intervient Palerme

Helsinki, Tokyo, Rio et Stockholm ne répondent pas.

« -Putain, vous allez me répondre ! Où est Lyon ? » Insiste Palerme

« -Elle est toujours là-bas. On a pas su la prendre avec nous. On avait déjà Nairobi. » Répond Stockholm

« -Nairobi est dans un état critique. Lyon peut attendre. » Ajoute Tokyo

« -Je te demande pardon ? » Interpelle Palerme

« -T'as très bien entendu. Entre Nairobi et Lyon, je choisis Nairobi. » Assure Tokyo

Palerme décide de retourner dans la pièce. Denver prend une trousse de secours avant de le suivre. Palerme pénètre dans la pièce. C'est là qu'il la voit. Lyon est couchée sur le sol, elle ne bouge pas. Il s'approche d'elle, Denver le suit. Les deux hommes s'accroupissent à côté d'elle. Palerme met ses mains sur les joues de Lyon.

« -Lyon ? Est-ce que tu m'entends ? » Demande Palerme

« -Elle est inconsciente. Elle a perdu trop de sang. » Informe Denver

« -Ok. Qu'est-ce qu'on fait ? » Questionne Palerme

« -Il faut d'abord retirer la balle. Ensuite, il faudra la recoudre. » Annonce Denver

« -Fais-le. » Commande Palerme

Denver hoche la tête. Il ouvre la boîte de secours. Il met des gants. Il prend une pince. Il l'enfonce dans la blessure de Lyon. Il sent la balle dans son ventre. Il l'attrape et la retire doucement. Denver sort la pince du ventre de Lyon. La balle est dehors. Denver dépose la balle et la pince dans un bassin réniforme métallique. Il prend plusieurs compresses et appuie sur la blessure pour éviter que Lyon saigne davantage. Ensuite, Denver prend un bandage et commence à l'enrouler autour de la taille de Lyon. Une fois le bandage terminé, Denver range le matériel.

« -Tu crois qu'elle va se réveiller ? » Interroge Palerme

« -Elle a besoin de repos mais ne t'en fais pas, elle va se réveiller. Lyon est une femme forte. C'est une battante. » Rassure Denver

Her (Casa de Papel fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant