Chapitre 7

124 9 1
                                    




Je suis tirée de mon sommeil à cause de bruits venant du bout du couloir.

De la musique, le bruit de la gazinière et une conversation qui va crescendo. Je sors de mes draps et enfile un short et un long t-shirt. Des gestes automatiques. Je m'étire un peu, je fais mon lit et ouvre mes volets qui laissent apparaître un temps pluvieux, du classique pour mon beau Londres. Je me dirige vers le salon / cuisine ou une odeur de pancakes me prend le nez, tout comme la conversation des garçons qui elle, me prend déjà la tête.

Roger aux commandes des pancakes, Freddie qui lui hurle dessus en lui assurant que ce n'est pas la bonne façon de faire des pancakes et John qui comme à son habitude, assiste à la scène en ne prenant pas part au débat, ou plutôt à la dispute. Je leur en veut presque de m'avoir tiré de mon sommeil qui je l'avoue était bien confortable, mais cette image au réveil arrive à me redonner le sourire.

Les garçons sont venus chez moi hier soir. Après le drame de chez Mary, je suis descendue à la cabine téléphonique en bas du bâtiment pour appeler Roger. Je lui ai demandé si il pouvait passer chez moi pour avoir un peu de renfort face à cette situation critique. Il a bien entendu accepté et a amené son "presque colocataire" qui n'est personne d'autre que John.

Lorsque j'ai reposé le combiné, j'ai vu Freddie qui arrivait en courant vers moi. Il était en train de mettre sa veste maladroitement dans le feu de l'action. En retournant à la salle de bain il a pu me voir par la petite fenêtre de la pièce et a décidé de me rejoindre, ne souhaitant pas passer la soirée avec Mary. Il avait besoin de plus de détails, mais pas maintenant, à ce moment précis il avait juste besoin de prendre l'air et de se changer les idées, tout comme moi.

Je m'approche de John et m'assois sur le tabouret à côté de lui.

-" Tu laisses faire hein ?" lui dis-je

-" C'est comme l'orage, il faut attendre que ça passe..."

-" Ouais c'est ça "attendre que ça passe", tu verras ! Quand on mangera les pancakes là aussi t'attendras que ça passe, t'en toucheras pas un." répond agressivement le batteur.

-" Darling si tu continues comme ça personne ne mangera de pancakes."

-" La ferme Fred !"

Je regarde cette scène surréaliste en me retenant de rire.

-" Personnellement si tu me promets de me rendre une poêle en bon état la fin de tout ce cirque, ça me va !" Dis-je à Roger en me moquant de lui.

-" Ouais c'est ça, toi viens me faire un bisou pour commencer. Tu ne m'as même pas dis bonjour."

Je me lève en riant et vais aux côtés de Roger avant de déposer un baiser sur sa joue. Il répond à ce geste en mettant son bras autour de ma taille en souriant.

-" Alors dites-moi, quel est le programme du jour les garçons ?"

-" Tu es mignonne comme personne mais je devoir te demander d'aller doucement chérie." répond le chanteur.

-" Tu aurais dû contrôler ta descente d'alcool Mercury !"

-" Il faut dire qu'on s'est mit un sacrée caisse hier... Je n'arrive même pas à comprendre pourquoi je n'ai pas une gueule de bois." dit Roger

-" Tu fais des pancakes Rog', c'est peut être pire..." répond Deacy.

-" Ah donc lui aussi décide de passer à l'attaque!"

Notre petit déjeuné se passe dans la bonne humeur générale. Car oui, chez eux, chez moi, chez nous, ceci est de la pure bonne humeur. Les 3 garçons et moi mangions les pancakes de Roger qui sont finalement pas si mauvais que ça, je dirai même plutôt bons. Nous parlons de tout et de rien, mais beaucoup de Brian et Mary sur les bords. Comment ma conversation avec lui allait bien pouvoir se dérouler. De même pour Freddie et Mary. Mais malgré tout cette conversation n'avait rien de pesant mais les décisions sont dures à prendre.

Du côté de Freddie nous sommes tous unanimes. Ces deux là ont besoin d'une longue conversation sur tous les points. Tout est allé extrêmement vite entre eux. Des étapes ont sûrement été brûlées mais une discussion pourrait potentiellement arranger les choses. De mon côté les avis sont partagés. John qui m'assure que Brian est amoureux de moi et que lui et moi c'est une évidence, Roger qui me déconseille catégoriquement de me remettre avec lui car nous sommes trop "différents", et enfin Freddie qui n'arrive pas à trancher. Il est de l'avis de Roger mais apparement Brian n'a jamais regardé une fille de cette manière auparavant... Autant dire que tout ça ne m'aide pas beaucoup.

-" Et du coup ? Miss Walton nous demandait un programme pour la journée. On fait quoi ?" demande le bassiste.

-" Désolé mes chéris mais vous allez devoir faire semblant d'être heureux malgré mon absence. Ma conversation avec Mary est urgente."

-" Dis moi Fred, tu penses que je peux venir rapidement ? je repartirai au plus vite bien entendu mais j'ai besoin d'avoir la version des faits de Mary avant celle de Brian..."

-" Ne pose pas la question, tu viens avec moi. Si nous sommes deux elle sera obligée de poser cartes sur table."

-" Et puis dans cette situation je suis plus apte à faire confiance à Mary."

-" Je comprends Darling."

Car oui. Avant de prendre des décisions sur l'avenir proche de nos relations, nous devons d'abord connaître l'histoire derrière tout ça.

Les artistes et moi commençons à débarrasser la table du petit déjeuner puis Freddie et moi partons rapidement nous préparer pour arriver au plus vite à l'appartement de Mary et Freddie. J'indique aux deux autres garçons qu'ils peuvent rester chez moi aussi longtemps qu'ils le souhaitent. Dans tous les cas, je ne suis pas censée le savoir mais ils ont tous un double des clés. Autant dire que je m'en suis vite rendue compte, mas cela ne me dérange pas. Je leur lance souvent des piques pour rigoler à ce sujet. Au départ ils faisaient semblant de ne pas comprendre, aujourd'hui ils explosent pratiquement de rire à chaque fois. Comme la fois ou je leur ai tous acheté un porte-clefs avec mes initiales dessus, sans rien leur dire de plus.

Freddie et moi sommes à présent prêts. J'ai presque envie de dire malheureusement. Nous nous regardons dans les yeux et ce regard voulait tout dire. J'aurai voulu que ce moment s'éternise et lui aussi. Aucun de nous n'a envie d'affronter ça. Au moment ou nous nous apprêtons à sortir, nos deux amis se lèvent.

John nous prend dans ses bras à tour de rôle. Roger lui, tape dans la main de Freddie en guise d'encouragement puis viens vers moi et me serre contre lui.

-" Sois forte, ok Honey ?"

-" Je vais essayer, je ne promets rien..."

-" T'es la plus forte, ça va le faire." me dit-il doucement.

-" Et bien moi ? Elles sont où mes tirades d'encouragement ? "Freddie, tu es une star, ne t'en fais pas" blah blah blah ?" répond le chanteur d'un faux air outré.

Roger le fixe désespérément quand tout en coup il décide de serrer Freddie dans ses bras à son tour. Il le serre si fort qu'il en arrive à le porter. Les pieds de Mercury ne touchent plus le sol.

-" Ew ! Lâche-moi la Blonde ! Lâche-moi !"

Roger lâche Freddie en riant. Freddie lui se dirige vers la sortie en se recoiffant.

Freddie et moi sommes bien en direction de chez Mary, mais le sourire aux lèvres. Car même dans les moments compliqués, si nous avons les bonnes personnes à nos côtés, on finira toujours par avoir le sourire. Et au final, c'est ça les vrais amis.

SAVE MEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant