Chapitre 2 : Les Premiers Liens

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Après cette première rencontre avec Nacer, je me sentais étrangement excitée et nerveuse. Le lendemain matin, alors que je partageais le petit-déjeuner avec ma famille, mes pensées revenaient sans cesse à notre conversation de la veille.

"Alors, Soumia, tu t'es présentée à ton nouveau voisin?" demanda mon père, Mohamed, en me regardant avec intérêt. Mon père, bien que strict et impulsif par moments, avait toujours un grand cœur et savait montrer de l'intérêt pour nos vies.

"Oui, Papa," répondis-je en souriant. "Il s'appelle Nacer et il vient du Mali. Il est très sympa et étudie l'ingénierie à Paris."

"J'espère qu'il ne fera pas trop de bruit," ajouta Lotfi en versant du café dans sa tasse. "Je tiens à ma tranquillité."

"Ne sois pas si négatif, Lotfi," répliqua ma mère avec douceur. "Il a l'air d'un jeune homme bien."

"Il joue de la guitare, en tout cas," dis-je en pensant à la douce mélodie que j'avais entendue la veille. "Et il joue vraiment bien."

"Tu devrais l'inviter à dîner un soir," proposa Ylies. "Ce serait une bonne occasion de mieux le connaître."

L'idée me parut à la fois excitante et intimidante, mais je savais que c'était une excellente façon de renforcer notre lien naissant. Après tout, nous étions voisins et il semblait si intéressant.

Les jours suivants, nos rencontres devinrent plus fréquentes. Chaque fois que je sortais de l'appartement, je croisais Nacer dans le couloir ou sur le palier. Nous échangions toujours quelques mots, et je découvrais peu à peu davantage de détails sur lui.

Un après-midi, alors que je rentrais des courses, je le vis en train de lire sur un banc dans le petit jardin de notre immeuble. Je pris mon courage à deux mains et m'approchai de lui.

"Salut, Nacer," dis-je en souriant. "Qu'est-ce que tu lis?"

"Salut, Soumia," répondit-il en levant les yeux de son livre. "C'est un roman de Mariama Bâ. Tu connais?"

"Oui, j'ai lu Une si longue lettre pour mes cours de littérature," répondis-je en m'asseyant à côté de lui. "C'est un livre magnifique."

Nous commençâmes à discuter de nos lectures préférées, partageant nos points de vue sur différents auteurs et histoires. Je découvris que Nacer était non seulement passionné par ses études, mais aussi par la littérature et la musique. Cette profondeur me fascinait.

À mesure que notre amitié grandissait, je décidais de suivre le conseil de Ylies et d'inviter Nacer à dîner chez nous. Un soir, alors que nous nous retrouvions à nouveau dans le couloir, je pris mon courage à deux mains.

"Nacer, mes parents aimeraient beaucoup te rencontrer," dis-je avec un sourire. "Tu serais d'accord pour venir dîner chez nous ce vendredi soir?"

Il parut surpris mais heureux de l'invitation. "Avec plaisir, Soumia. Ce sera une excellente occasion de mieux connaître ta famille."

Le vendredi soir, l'appartement était plus animé que d'habitude. Ma mère préparait un festin de plats algériens, de la chorba aux brochettes de viande en passant par les traditionnels gâteaux au miel. L'odeur alléchante se répandait dans tout l'immeuble.

Lorsque Nacer arriva, il apporta une bouteille de jus de bissap, une spécialité malienne, en guise de cadeau. Ma famille l'accueillit chaleureusement, et je remarquai avec plaisir qu'il se sentait rapidement à l'aise.

La soirée fut un succès. Autour de la table, nous parlâmes de tout et de rien, partageant des anecdotes et des rires. Mes frères, d'abord un peu méfiants, se laissèrent rapidement séduire par le charme et l'humour de Nacer. Mon père apprécia son sérieux et son respect, tandis que ma mère fut touchée par sa gentillesse et sa curiosité sincère pour notre culture.

"Tu es le bienvenu ici quand tu veux, Nacer," dit mon père en levant son verre à la fin du repas. "Nous sommes heureux de t'avoir comme voisin."

"Merci beaucoup, Monsieur," répondit Nacer avec un sourire reconnaissant. "Votre accueil est vraiment chaleureux."

Après le départ de Nacer, je restai un moment à réfléchir à cette soirée. J'étais heureuse de voir à quel point il s'était intégré naturellement dans notre famille. Il y avait quelque chose de spécial dans notre connexion, quelque chose qui me donnait l'impression que notre rencontre n'était pas simplement due au hasard.

Cette amitié naissante, enrichie par nos échanges culturels et nos passions communes, marquait le début d'une nouvelle étape dans ma vie. Je ne savais pas encore où cela nous mènerait, mais j'étais prête à découvrir chaque moment de cette aventure avec Nacer.

Soumia & NacerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant