Les jours qui suivirent furent marqués par une tension palpable au sein de ma famille. Malgré les sourires et les discussions de surface, je pouvais sentir que le sujet de Nacer restait un point sensible pour mes parents et mes frères. Chaque regard, chaque remarque subtile laissait entrevoir leur désapprobation. Pourtant, je n'étais pas prête à abandonner.
Un soir, après le dîner, alors que nous étions tous réunis dans le salon, mon père entama une conversation sérieuse.
"Soumia," dit-il en posant son journal. "Nous devons parler de cette amitié avec Nacer."
Je sentis mon cœur se serrer, mais je restai calme. "Qu'y a-t-il, Papa?"
"Je sais que tu tiens beaucoup à lui," commença-t-il, "mais tu dois comprendre que notre famille a toujours suivi des traditions. Le métissage peut apporter des complications que tu ne vois peut-être pas encore."
"Papa, je comprends tes inquiétudes," répondis-je doucement. "Mais nous vivons en France, dans un pays où les cultures se mélangent. Nacer et moi avons beaucoup de respect pour nos traditions respectives."
Ma mère, qui était restée silencieuse jusqu'à présent, prit la parole. "Soumia, ton père et moi voulons juste ce qu'il y a de mieux pour toi. Nous ne voulons pas que tu te retrouves dans une situation difficile à cause des différences culturelles."
"Mais Maman," insistai-je, "ces différences peuvent aussi nous enrichir. Nacer m'a appris tellement de choses sur sa culture, et je lui ai fait découvrir la nôtre. Nous sommes bien plus semblables que différents."
Mes frères, Lotfi et Ylies, écoutaient attentivement. Lotfi finit par intervenir. "Soumia, nous ne remettons pas en question la bonté de Nacer. Mais as-tu pensé à ce que cela signifierait pour nos enfants, pour notre famille élargie?"
"Oui, j'y ai pensé," répondis-je fermement. "Et je crois que c'est une chance pour nos futures générations de grandir avec une richesse culturelle diversifiée."
La conversation se termina sans véritable conclusion, mais je savais que le sujet resterait en suspens. Mes parents et mes frères avaient encore du mal à accepter cette amitié, mais je n'étais pas prête à renoncer.
Le lendemain, je retrouvai Nacer au parc, comme d'habitude. Il remarqua immédiatement mon air préoccupé.
"Qu'est-ce qui ne va pas, Soumia?" demanda-t-il en me prenant la main.
Je soupirai. "C'est ma famille. Ils ont encore du mal à accepter notre amitié. Ils ont peur des complications que pourrait apporter notre relation."
Nacer serra doucement ma main. "Je comprends, Soumia. Ce n'est pas facile de changer les mentalités, surtout quand elles sont ancrées depuis des générations. Mais nous devons rester forts et continuer à montrer à ta famille que nous respectons leurs valeurs tout en étant ouverts à la diversité."
"Je sais," répondis-je, déterminée. "Et je suis prête à faire tout ce qu'il faut pour qu'ils voient à quel point tu es important pour moi."
Les jours passèrent, et malgré les tensions à la maison, Nacer et moi continuions à nous voir régulièrement. Chaque moment passé ensemble renforçait notre lien et notre détermination à surmonter les obstacles. Nous partagions des rires, des discussions profondes, et des instants de complicité qui rendaient notre relation de plus en plus précieuse.
Un week-end, Nacer m'invita à rencontrer son oncle et sa tante, avec qui il vivait à Paris. J'étais à la fois excitée et nerveuse à l'idée de rencontrer sa famille. Leur accueil chaleureux me mit rapidement à l'aise. Sa tante, Awa, était une femme douce et bienveillante, et son oncle, Mamadou, un homme sage et respecté.
"Bienvenue chez nous, Soumia," dit Awa en m'embrassant. "Nacer nous a beaucoup parlé de toi."
"Merci beaucoup de m'accueillir," répondis-je en souriant. "Je suis heureuse de vous rencontrer."
Pendant le déjeuner, nous discutâmes de nos vies, de nos cultures et de nos aspirations. J'appris que Nacer avait toujours été un étudiant brillant et passionné, et que sa famille était très fière de lui.
"Nous sommes heureux de voir que Nacer a trouvé une amie comme toi," dit Mamadou avec un sourire. "C'est important d'avoir des personnes de confiance autour de soi."
Je me sentais de plus en plus à l'aise avec eux, et je réalisai combien il était important de construire des ponts entre nos deux mondes. En rentrant chez moi ce soir-là, je sentis une nouvelle détermination se réveiller en moi.
Quelques jours plus tard, alors que je préparais le dîner avec ma mère, elle aborda le sujet de Nacer de manière inattendue.
"Soumia, je vois que tu tiens beaucoup à Nacer," dit-elle doucement. "Mais as-tu réfléchi à ce que cela pourrait signifier pour ta vie future?"
Je posai le couteau que je tenais et la regardai dans les yeux. "Oui, Maman, j'y ai beaucoup réfléchi. Je sais que ce ne sera pas toujours facile, mais je crois vraiment que notre amour peut surmonter ces défis. Nacer est quelqu'un de bien, et il respecte profondément notre culture et nos valeurs."
Elle soupira et me prit la main. "Je veux juste que tu sois heureuse, ma fille. Mais tu dois aussi être consciente des réalités auxquelles tu pourrais être confrontée."
"Je comprends, Maman. Et je suis prête à faire face à ces réalités. Avec Nacer, je me sens capable de surmonter n'importe quel obstacle."
Ma mère hocha la tête, visiblement émue. "Je vois que tu es déterminée. Je te soutiendrai, quoi qu'il arrive. Mais promets-moi de toujours rester fidèle à toi-même et à ce qui est important pour toi."
"Je te le promets, Maman."
Cette conversation me donna la force de continuer à me battre pour mon amour et mon amitié avec Nacer. Je savais que le chemin serait parsemé d'embûches, mais avec le soutien de ma mère et la détermination de Nacer à mes côtés, j'étais prête à affronter toutes les épreuves qui se présenteraient à nous.
En fin de compte, l'amour et le respect que nous partagions étaient plus forts que les préjugés et les stéréotypes. Et je croyais fermement que, petit à petit, ma famille finirait par accepter et apprécier Nacer pour la personne merveilleuse qu'il était.
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Soumia & Nacer
RomanceJe vais vous raconter l'histoire de Soumia, une algérienne , tombée amoureuse de Nacer, un malien . Entre amour, tristesse, culture Suivez l'histoire de ces deux personnages aussi passionnante soit -elle.