Chapitre 5

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Lorsque Tatiana se retrouva face à la porte de leur appartement, elle marqua un temps d’arrêt et fixa la poignée pendant un instant, la lèvre tremblante…
Son cœur se retournait d’appréhension.
Il était déjà rentré, elle le sentait…
Elle baissa les yeux vers son matériel avant de finalement décider de le laisser devant la porte.
Une fois, il avait utilisé son chevalet pour la battre, alors il valait mieux le garder loin de lui cette fois. C’était un cadeau de son père et elle n’avait vraiment pas envie qu’il l’abime davantage.
Elle posa également son carnet et sa boîte de peinture, avant d’attraper ses clés.
Elle hésita encore une dernière fois avant de se décider à ouvrir la porte.
De toute façon, elle allait devoir subir sa colère, elle n’allait pas pouvoir y échapper, alors autant l’affronter le plus vite possible.
« Allez, courage, se dit-elle en tournant enfin la poignée »
Elle franchit le seuil de l’appartement, la gorge serré, et sentit les battements de son cœur s’accélérer de plus belle alors que des bruits de pas précipités se faisaient soudain entendre.
Elle s’empressa de fermer derrière elle, et lorsque Joshua pénétra dans l’entrée à toute allure, elle eut à peine le temps de croiser son regard fou qu’elle se prenait déjà une gifle titanesque.
À moitié sonnée, elle buta contre le mur et se retrouva brutalement au sol tandis qu’une pluie de coups de poing  s’abattait soudain sur elle.
Son épaule, son bras, ses côtes, sa poitrine, sa hanche, son ventre, ses cuisses…
Ce fut si soudain et violent qu’elle perdit connaissance pendant un instant.
Mais elle revint rapidement à elle en sentant soudain une douleur vive au niveau de son cuir chevelu.
Joshua s’était accroupi devant elle et la tirait par les cheveux en la secouant comme un fou, le visage dément, comme pour la réveiller et la forcer à subir sa colère jusqu’au bout.
Il hurlait à s’en déchirer la gorge, en lui postillonnant dessus comme un chien enragé.
Elle cligna des yeux pour revenir à elle et tenter de croiser son regard pour l’apaiser, mais il n'y avait rien à faire.
Il était aveuglé…
Son regard était si haineux que Tatiana avait l’impression de voir arriver sa propre mort.
-         Calme-toi, Joshua, gémit-elle en attrapant par réflexe, cette main enragé qui continuait de tirer sa chevelure sans ménagement, Je vais t’expliquer, je te jure que c’est un malentendu !
Il éclata soudain, d’un rire sans joie et diabolique, comme un démon.
-         Tu n’en as pas marre de me sortir sans arrêt l’excuse du malentendu, sale garce ?! Rugit-il, Quand tu me mens comme ça, j’ai envie de te…
Il lui attrapa soudain la bouche avec frustration et lui secoua le visage en plantant ses doigts dans sa peau, avant de la jeter brutalement contre le mur.
La violence de ce geste lui coupa le souffle, la jeune femme faillit perdre connaissance une fois de plus, mais étrangement, malgré le coup à la tête, elle resta consciente…
Tatiana le suivit de ses yeux larmoyants en frottant doucement son visage endolorie d’une main, et son cuir chevelu malmené de l’autre.
Une trouille grandissante lui prenait le coeur en réalisant que Joshua se dirigeait vers la cuisine.
Elle crut alors voir sa dernière heure arriver en l’entendant fouiller dans les placards…
Qu’était-il allé chercher ?!
L’image de Joshua armé d’un couteau, lui vint à l’esprit, et elle commença intérieurement à prier Dieu.
« Je vous en supplie… Peu importe ce qui va se passer, mais pardonnez-lui ce qu’il s’apprête à faire ! »
« Pardonnez-lui ! »
« Il n’est plus lui-même ! »
Sa nausée s’intensifia d’appréhension alors que Joshua revenait dans l’entrée à toute allure.
Tatiana eut à peine le temps d’apercevoir une petite forme rouge dans sa main qu’il le frottait déjà vigoureusement contre ses lèvres en lui empoignant les cheveux, au niveau de la nuque…
Ce ne fut qu’à ce moment-là qu’elle réalisa qu’il s’agissait d’un piment rouge.
-         Peut-être qu’avec ça, ça te coupera l’envie de me mentir, sale chienne de menteuse !! Rugit-il.
Elle avait l’impression que des centaines de petites aiguilles brûlantes se plantaient dans ses lèvres.
La douleur était lancinante. Le feu lui arrachait des cris de souffrance.
Elle avait mal.
Très mal.
Et lorsqu’il l’enfonça dans sa bouche, comme pour la forcer à le manger, elle manqua de s’étouffer avec, et la brûlure se répandit brutalement jusqu’à sa gorge. Elle se pencha en avant, et toussa jusqu’à en vomir.
Elle peinait à respirer, elle avait toujours eu beaucoup de mal à supporter la nourriture épicée.
Elle avait si mal qu’elle en avait les larmes aux yeux. Elle aurait voulu plonger sa tête dans de l’eau fraîche pour faire passer la douleur, mais Joshua ne lui laissa aucun répit et la tira soudain en arrière sans ménagement en la tenant par les cheveux.
-         Joshua, je t’en supplie !! Gémit-elle d’une voix déchirée tandis qu’il la tirait à travers l’appartement, Calme-toi, tu es en train de devenir fou !
-         Moi, je deviens fou ?! S’indigna-t-il en s’arrêtant pour la regarder, ET À QUI LA FAUTE À TON AVIS, MA CHÉRIE ?!
Le sarcasme mêlé à sa voix haineuse lui brisa le cœur et l’âme.
Elle poussa un gémissement d’impuissance, avant d’éclater en sanglots tandis qu'il la secouait par les cheveux de nouveau.
-         C’est moi qui devrais chialer, figure-toi !! Rugit-il, Tu me prends trop pour un rigolo !! Moi, je suis sympa, je te donne l’autorisation de sortir un peu pour tes peintures de merde et c’est comme ça que tu me remercies ?! En allant montrer ton cul à des mecs ?!
-         Joshua, je te jure que c’est faux ! Gémit-elle entre deux sanglots, Je t’en supplie, crois-m…
-         FERME TA GUEULE !! L’interrompit-il d’une voix explosive en lui donnant soudain une seconde gifle.
Elle poussa un gémissement de douleur, sa tête se retrouva sur le côté, et il la ramena de force vers lui en tirant sur sa chevelure.
-         Je ne veux plus entendre ta sale voix ! Rugit-il en l’attrapant brutalement par la bouche. Ne prononce plus un mot, tu m’as compris ?!
Il planta son regard fou dans le sien avant de la tirer par la mâchoire pour la rejeter au sol.
Tatiana eut soudain un soubresaut, comme pour vomir, mais heureusement pour elle, son estomac était vide…
Joshua l’attrapa soudain brutalement par la ceinture et lui retira le jean de force, sans aucun ménagement avant de l’envoyer plus loin.
Elle tenta de se redresser pour se tourner vers lui, mais il l’attrapa par la nuque pour écraser de nouveau son visage contre le parquet.
La jeune femme eut soudainement, l’impression d’être descendu d’un grand huit.
La pièce tournait à toute allure autour d’elle…
-         Qu’est-ce que tu essayais de faire en montrant ton gros cul dégueulasse aux gens ? Siffla-t-il d’une voix folle… et étrangement fébrile. Tu voulais te faire baiser par qui ? Tu n’as pas encore compris que tu écœurais  tout le monde ?! Tu n’es qu’une grosse larve répugnante ! Personne ne voudrait de toi !
Ses mots étaient comme des lames de rasoir sur son cœur. Il lui avait déjà dit tant de fois que son corps était écoeurant qu’elle en était à présent parfaitement consciente…
Elle n’avait pas besoin de les entendre encore et encore.
Un sanglot de désespoir lui échappa, et son cœur cessa net de battre, lorsqu’elle crut entendre le bruit d’un bouton de pantalon.
Tatiana compris instantanément qu’il était en train de se déshabiller à son tour…
-         Joshua, je t’en supplie, non pas comme ça…
Ses larmes inondaient ses joues, elle ne savait pas quoi faire pour le calmer, il était devenu complètement incontrôlable.
Elle poussa un cri de douleur lorsqu’il l’attrapa soudain par le gras de sa hanche pour la retourner comme une crêpe.
Elle se retrouva allongée sous lui, sur le dos, tandis qu’il lui arrachait sa culotte en la regardant comme si elle le dégoûtait.
Comme si elle n’était qu’un vulgaire déchet…
-         Joshua, je t’en supplie, arrête !! S’écria t-elle tandis qu’il l’écrasait soudain sous son poids.
Il l’attrapa par le cou en la plaquant contre le sol d’une main, lui écarta les cuisses de l’autre, puis un hurlement de douleur lui arracha la gorge lorsqu’il la pénétra de force.
Il plaqua sa main sans ménagement contre sa bouche pour camoufler ses cris.
L’appartement était insonorisé, mais il ne supportait visiblement plus le son de sa voix.
Plus elle s’exprimait, plus il devenait fou…
Il s’enfonçait en elle de plus en plus fort, de plus en plus vite...
Elle était si sèche qu’elle avait l’impression d’être pénétré par un fer rouge.
La brûlure était insoutenable, elle n’en voyait pas la fin.
Il la pénétrait encore et encore en l’insultant de tous les noms.
Dans son brouillard, elle crut entendre « salope » et « pute » à de nombreuses reprises.
Et plus il se déchaînait, plus il se libérait de toute sa haine et de sa jalousie, plus elle avait l’impression de se déchirer de l’intérieur…
Aussi bien dans son corps que dans son cœur.
Les larmes coulant à flot, la douleur la fit défaillir, et elle se perdit dans ses rêveries.
Pendant un instant.
Un très court instant.
Elle parvint à oublier son cauchemar.
Elle se revit de nouveau dans le parc, près de cet étang, à dessiner cet homme si charismatique…
Elle eut à peine le temps de revoir en rêve, ce léger petit sourire qu’il lui avait offert, qu’elle se prenait une violente gifle, la ramenant brutalement à la réalité.
-         Ah non, là, tu peux rêver, gros sac ! Rugit-il avec une rage teintée de dégout. Tu restes avec moi et tu assumes ta connerie jusqu’au bout ! Endors-toi encore une seule fois et je te casse les dents !
Sa main autour de sa gorge l’empêchait de respirer. Il était en train de la tuer…
Dans tous les sens du terme.
Ses doigts se plantaient dans sa chair, tandis qu’il accélérait ses mouvements en tapant de plus en plus fort au fond d’elle.
Tatiana s’empressa alors de fixer un point au niveau du plafond, et son esprit partit de nouveau dans ses rêveries.
Elle revit en pensée, ce merveilleux moment qu’elle avait passé au parc. La manière dont les couleurs de la nature étaient soudainement devenues bien plus belles et saturées sous ses yeux…
La manière dont cette euphorie artistique s’était emparée de son cœur…
Elle s’accrocha à cette paix qu’elle avait ressenti à cet instant-là, comme un naufragé s’accrocherait à une bouée de sauvetage dans la tourmente…
Et lorsqu’il se vida enfin en elle dans un dernier coup de rein, le grognement de plaisir qu’il poussa la ramena à la réalité…
Tatiana resta ainsi, totalement inerte, comme une poupée de chiffon, tandis qu’il se retirait brutalement en grommelant dans son coin.
Elle ne lui accorda pas un regard tandis qu’il était en train de se rhabiller.
Elle ne pouvait pas le regarder…
Elle continuait de fixer un point sur le plafond, sans rien dire, complètement sonnée par la violence dont il venait de faire preuve.
Il l’avait souvent battue, mais c’était la première fois qu’il la violait avec tant de brutalité.
Elle avait l’impression d’avoir un incendie dans le ventre…
Et alors qu’elle l’entendait refermer sa braguette, Tatiana se demanda pour la première fois :
 
« Comment en suis-je arrivé là ? »
 
« Est-ce que je suis vraiment obligé de subir tout ça ? »
 
 

 
 
 
À suivre...


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