One Step - Kagehina Spiderverse

Chapitre 1

-Tobio ? Tobio !

  Le jeune garçon aux cheveux de jais se réveilla en sursaut. Une trentaine de visages étaient tournés vers lui et le regardaient comme on regarde un animal enfermé au zoo. Le regard profond du professeur traversant la classe pour le scruter, lui, lui donna des frissons le long du dos.

-Ce n'est pas la première fois que je te reprends, dors encore une fois dans mon cours et tu iras faire un tour chez la proviseur. Je ne tolère pas ce genre de comportement. Rien ne sert de venir en classe si c'est pour ne pas assister correctement aux cours que je donne. C'est compris ? déclara la voix stricte du professeur de Biologie du garçon

Tobio déglutit, se frotta les yeux, se racla la gorge, et répondit :

« Oui monsieur. »

  L'homme soupira et reprit son cours. Tobio regarda à sa droite afin de recevoir un regard complice de la part de son meilleur ami, mais le grand blond à lunettes le regarda d'un air dédaigneux. En réponse, le brun lui fit un signe que l'on qualifierait d'obscène avec sa main droite. Le fameux meilleur ami, nommé Kei Tsukishima, saisit son cahier et marqua quelque chose rapidement. Puis il le montra à notre dormeur.  Sur le cahier était marqué « L'araignée ? » avec un dessin que Tobio jugea de réussi mais qui n'avait, en réalité, rien d'exceptionnel. Le garçon acquiesça d'un signe de tête, et le blond soupira. Face à ce manque flagrant d'empathie, Tobio grimaça comme un enfant et détourna le regard. Ses yeux se posèrent sur une tête rousse qui semblait le fixer. Shoyo Hinata. « Cette petite tête d'orange », comme dirait Tobio, s'est retrouvée dans sa classe cette année, cependant, ces deux-là ne s'entendent pas du tout. En effet, il y a deux ans de cela, lorsque les deux venaient de rentrer en seconde, dès le premier jour, une certaine tension était née entre eux. Tobio ne se souvient pas exactement de quoi tout cela est parti, mais depuis ce jour, aucun des deux ne peux se supporter, et ces enfants se lancent des pics sans cesse. Tout ce que le brun sait, c'est qu'ils ne s'entendront jamais. Il lança alors un regard tranchant au petit qui lui répondit avec un haussement de sourcils hautain.

Plus tard, dans la journée, Kei et Tobio se retrouvent autour de leurs plateaux, au réfectoire du lycée.

-T'as encore passé la nuit à imaginer je ne sais quels scénarios avec ce mec araignée ? cracha Kei

-Pas que, j'ai aussi fabriqué un lance-toile qui serait bien plus efficace que celui qu'il utilise et j'ai imaginé un costume résistant à toutes les intempéries. répondit Tobio d'un air parfaitement sérieux

Le blond le regarda en silence, lui jetant un regard plein de jugement.

-Quoi ? demanda le brun

Kei soupira, et répliqua :

-Je vois pas ce qui peut autant t'obséder chez ce fou furieux. Il risque sa vie sans raison pour sauver des inconnus. À croire qu'il veut vraiment qu'on le vénère pour son soit-disant « héroïsme ». Je le vois plutôt comme un voyou.

-Pas du tout !! Arrête d'avoir le même discours que ton père ! La police est simplement jalouse car il fait mieux son métier qu'elle-même !

Kei eut un rictus.

-Crois ce que tu veux, Kags, mais si tu veux vraiment être persuadé que ce type est un mec bien, la seule solution c'est de le rencontrer. Faudrait même que tu découvres qui se cache sous ce masque...

-Non ! Enfin, je veux savoir, bien sûr, mais, s'il porte un masque, c'est qu'il y a de bonnes raisons. Et le rencontrer tu dis ? Mais comment ? Je n'oserai jamais. Je préfère le regarder de loin, tout ça me va très bien. le coupa Tobio

Kei haussa les épaules.

-Fais comme tu veux, je suis pas ta mère après tout.

-Encore heureux.

Et ils recommencèrent à se lancer toutes les injures possibles et imaginables.

À l'opposé du réfectoire, un petit roux se plaignait auprès d'un grand aux tâches de rousseur.

-Ah ! Et puis t'as vu comment il dormait tout à l'heure ! Il me fait pitié sérieux, j'aurais honte à sa place. À tous les coups, il n'a pas dormi de la nuit car il était trop occupé à faire du trafic quelque part, tu trouves pas qu'il a une tête de mafieux ?

Le garçon aux tâches de rousseur, Tadashi, soupira.

-Shoyo, tu as le droit de le détester, mais ça ne sert à rien de t'acharner comme ça sur lui. Non, je ne trouve pas qu'il ressemble à un mafieux, et s'il te plaît, mange au lieux de lui cracher dessus, j'ai déjà presque fini alors que tu n'as même pas commencé.

-Et puis son pote là, ce « Kei », il fait grave flipper ! Et qu'est-ce qu'il est moche ! On dirait un...

-Alors là non ! le coupa violemment Tadashi

Certains autour se retournèrent.

-Alors là non...répéta-t-il à voix basse

Shoyo grimaça.

-Lui, il ne t'a rien fait, ne critique pas les gens innocents. ajouta le garçon

-Ce serait pas parce que par hasard tu le trouves charmant ? répliqua Shoyo

Les joues de son ami changèrent de couleur à un vitesse hallucinante. Il lui fit de gros yeux.

-Ne dis plus jamais ce genre de choses à voix haute. Tu es fou. dit Tadashi la voix tremblante

-Ouais, ouais, de toute façon, ce mec, « Tobio Kageyama » bah il m'inspire aucune confiance. Si il se faisait attaquer, je le laisserais crever. déclara le roux

Tadashi secoua négativement la tête.

-Dis pas des choses comme ça, tu sais très bien que c'est faux en plus. Tu le sauveras quand même, parce que t'as un trop grand coeur. Tu le sais Shoyo, pas vrai ?

La petite tête rousse se contenta de grogner.

Le soir, seul dans son lit, Shoyo écoutait la radio, incapable de dormir, trop effrayé qu'un drame se produise pendant son sommeil.

Parallèlement, Tobio écoutait la même radio, à l'affût, guettant l'opportunité à saisir afin de rencontrer l'homme qu'il admire tant.