Chapitre 2 ~ Retour à la maison

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J'attrapais la poignée de la porte à une main et entrais.

Mon père était assis sur le canapé, un journal dans les mains. Ma mère, quant à elle, travaillait sur l'ordinateur, dans la salle à manger. Il ont tous les deux tourné la tête en me voyant entrer.

Aucun ne parut surpris de mon état : mes chaussures faisaient un bruit d'éponge à chacun de mes pas, et mes vêtements trempés étaient collés à mon corps, sans parler de mon visage qui était noir de maquillage.

Ma mère m'a sourit brièvement, avant de vite détourner les yeux. Mon père me regarda à peine puis repris sa lecture silencieuse. Personne ne parla.

À chaque fois qu'il pleuvait, je me précipitais dehors, depuis la mort d'Elena. Ils n'étaient donc même plus étonnés.

J'ai retiré mes chaussures délicatement, et je suis montée à l'étage prendre une douche.

En sortant, j'enfilais un jogging simple et un t-shirt en col V violet. Je suis allée dans ma chambre, ma serviette bleue sur les épaules.

Mes yeux croisèrent mon reflet dans le miroir de mon armoire, et je me suis arrêtée quelques instants pour me contempler.

J'avais beaucoup maigris en 5 mois. Mes joues s'étaient légèrement creusées, et j'avais perdu des hanches. Mes seins, eux, étaient toujours là.

Mes cheveux noirs bouclés mouillés m'arrivaient jusqu'au ventre, et mes yeux bruns semblaient fatigués.

Je ressemblais tellement à Elena, que cela me faisait mal.

Je me suis détournée et j'ai attrapée mon portable, qui était sur ma table de nuit. Il affichait 15 messages.

J'ai soupiré en le reposant. Je n'avais aucune envie de les lire, même s'ils venaient de mes amis. Je n'allais plus au lycée, et je ne les avaient pas revu depuis. Je ne voulais pas qu'ils me voient déprimer comme ça. Mais je me sentais terriblement seule.

Je me suis jetée sur mon lit et j'ai regardé le plafond.

" Regarde un peu ce que je deviens sœurette ? Tu dois avoir honte ! "

Alors que je me mettais à parler tout seule à mon plafond, mon rêve me revint en mémoire. Ce garçon aux yeux dorés, que me voulait-il ? Il disait qu'il fallait que je le suive, que ma vie allait changer.

Et puis, il y avait l'autre homme, celui que j'avais rencontré sous la pluie.

Est-ce que j'étais en train de délirer ? Allais-je devenir folle ?

Peut-être que c'est ce qui arrive aux gens qui perdent un être cher.



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