Jayne et sa mère sont parties quelques minutes après notre conversation.
J'ai vite filé dans ma chambre, pour éviter les réprimandes et autres que mon père s'apprêtait à me balancer à la figure. Je me suis enfermée et me suis jetée sur mon lit, enfouissant ma tête dans mon oreiller.
Mon père est venu tambouriner à ma porte, comme je m'y attendais. Il criait, et je n'ai pas tout compris. Je crois qu'il a parlé de ma " mini fugue ", si on pouvait appeler ma petite escapade avec Mr Drake ainsi.
Il me faisait un peu de peine, et j'ai hésité à aller ouvrir ma porte pour discuter avec lui, au risque de me prendre une gifle. Mais j'avais eu ma dose de discussion pour aujourd'hui, et j'étais fatiguée.
Mon père a fini par se lasser, et il est redescendu en marmonnant quelque chose, que je réussis à comprendre :
- On ne peut pas tout pardonner, notre cœur est aussi lourd que le tien.
Je me suis endormie sur cette dernière phrase, bercée par le craquement des marches de l'escalier.
~~~
Ce rêve. J'étais de nouveau projetée dans cet autre monde.
Mais cette fois-ci, le décor qui m'entourait était différent. J'étais étendue sur un lit, dans une chambre basique aux murs blanc, et ne comportant qu'un seul bureau en guise de mobilier. Il n'y avait pas de fenêtre.
En retirant la couverture qui recouvrait mon corps, je remarquais que ma tenue était elle aussi différente; je portais une simple tunique blanche lacet au niveau de la poitrine, qui m'arrivait jusqu'à mi-cuisses.
Je me levais et me dirigeais lentement vers la porte, un peu méfiante. Je ne m'attendais pas du tout à ce que la sortie donne sur le champs d'herbe hautes, que je commençais à bien connaître.
Il pleuvait, et j'essayais de protéger mon visage de ma manche, tout en retenant ma tunique qui était emportée par le vent - et se relevait dangereusement.
Bien évidemment, il était là.
Rey.
Ses cheveux courts trempés épousaient les traits de son visage, et son regard doré était fixé sur moi. Celui-ci luisait d'un tel éclat que j'en avais presque mal aux yeux. Il était vêtu d'un simple pantalon noir et d'un t-shirt blanc. Ce dernier lui collait à la peau à cause de l'eau, et me laissait deviner de beaux abdominaux et un corps bien construit dissimulé en dessous.
Je commençais à frissonner à cause du froid. Pas que je n'aimais pas la pluie - bien au contraire -, mais je n'étais pas vêtue en circonstance pour affronter cet élément.
Ayant pris la décision de me mettre à l'abri, je me retournais vers la " maison " d'où j'étais sortie, sans prêter attention à Rey. Maison qui d'ailleurs, avait disparue, ne laissant la place qu'à cette étendue infinie d'herbes hautes balancées par le vent et la pluie - maintenant battante.
Lorsque je pivotais de nouveau, je me retrouvais à quelques centimètres de deux lumières dorées.
- Qu'est-ce que tu veux encore ?
Je dis sèchement à Rey en soutenant son regard.
- Tu as compris ?
Que voulait-il que je comprenne ?
- De quoi parles tu ?
- De cet endroit. De moi. Sais-tu ce qu'il est ? Sais-tu ce que je suis ?
Il leva le bras et la pluie cessa subitement. Il bougea les doigts et les nuages se dispersèrent, laissant la place au soleil, qui devint vite brûlant sur ma peau.
Rey ne m'avait pas quitté des yeux. Quant à moi, je devais ressembler à une enfant, avec ma bouche ouverte et mes yeux écarquillés.
- Co...Comment as-tu...
Je me rendis compte qu'il ne regardait plus mon visage, mais mon corps.
Je baissais les yeux, pour remarquer que ma tenue était devenue presque transparente tellement elle était trempée, et dévoilait légèrement mes sous-vêtements.
Je rougis violemment et m'accroupis au sol, enserrant ma poitrine de mes bras.
- Qu'est-ce que tu regardes espèce de pervers ?!
Le visage de Rey resta vide de toute émotion, et pour seule réponse, il dit :
- Tu ressembles vraiment beaucoup à Elena.
Ma respiration se coupa, et je repris mon calme. Je ne voulais pas savoir pourquoi la vue de ma peau lui avait inspirée cette réflexion, mais la mention du prénom de ma jumelle avait eu le dont de me refroidir.
Je me redressais un peu et reposais ma question initiale.
- Comment t'as fait ça ?
- Je contrôle le vent.
- Hein ?!
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Le Deuxième Monde
Fantasy" La pluie dégoulinait sur mon visage. J'avais les yeux fermés, le front baissé vers le sol. J'étais seule au milieu de la rue, trempée et sans parapluie. Cette eau qui dévalait sur mes épaules, me collait les cheveux aux joues et faisait couler mon...