Chapitre 7

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Après avoir sillonné les rues de Paris, le buggy s'arrêta à hauteur d'une petite boutique sans vitrine et à l'enseigne fatiguée. Elles descendirent et Nicole observa quelques instants les canards qui se baladaient autour de l'étang du parc à côté.
Ils n'étaient d'ailleurs pas les seuls. L'endroit grouillait de monde. Canards et bonne société se dandinaient en faisant le tour du point d'eau.

-Ca ne paye pas de mine mais c'est ici que je fais faire toutes mes robes. C'est un peu mon petit secret.

Nicole reporta son attention sur sa cousine qui paraissait toute excitée.

-Ravie que tu me mette dans la confidence alors.

La chasse aux plus beaux atours n'était pas exactement l'activité favorite de Nicole mais elle ne rechignait jamais à passer du temps avec Marine.

-Tu vas voir, Rosalie est une perle.

Elles entrèrent dans la boutique et ladite Rosalie, une petite femme rondelette aux cheveux grisonnant, les accueillit immédiatement.

-Madame de Roy, vous êtes resplendissante ! s'exclama-t-elle en pressant chaleureusement les mains de celle-ci.

C'était une minuscule boutique où l'ordre régnait. C'était essentiel dans une si petite surface, se dit Nicole. Une commode sur laquelle était exposée des rubans, une banquette, une petite estrade et trois miroirs autour de celle-ci

-Voici ma cousine, Mademoiselle Dambreville.

Rosalie s'inclina légèrement en lui souriant.

-Oui, je m'en suis doutée. Bienvenue Mademoiselle ! Ici, vous serez aussi choyée que Madame de Roy.

Doutée ? Oui, évidemment. Si Marine venait souvent, Rosalie devait tout savoir à son propos. Nicole inclina la tête à son tour.

-D'ailleurs, commençons par le commencement. Béa ! brailla t'elle en direction de l'arrière-boutique. Le champagne !

Aucun doute, Marine était une habituée en ces murs. Les deux jeunes femmes s'installèrent sur une banquette après que Rosalie les ait débarrassées de leurs chapeaux et de leurs étoles.
Béa apparu quelques instants plus tard avec deux coupes pétillantes.
Tandis qu'elles trinquaient, la couturière s'enthousiasmait de l'élégance avec laquelle Marine portait l 'une de ses créations.

-C'est toujours un plaisir de vous voir ma chère Rosalie. Cela veut toujours dire que je vais être plus belle encore !

Complices, les deux femmes rièrent.

-Je vous garantie que vous allez faire tourner des têtes avec cette nouvelle robe.

-Vous le savez, il n'y a qu'une tête qui m'intéresse.

-Ah ce monsieur de Roy. Comme il en a de la chance !

L'affection de la couturière n'était pas feinte. Marine régalait toujours son monde, constata Nicole.

-Allez, je ne peux plus attendre pour vous les montrer, fit en Rosalie en se levant. Béa ! J'ai besoin de toi.

Aidée de Béa, elle revint avec deux robes, l'une beige et l'autre d'un violet très profond. La deuxième couturière apporta la plus claire à Marine tandis que Rosalie s'approchait de Nicole avec l'autre.

-Elle est magnifique, souffla Nicole en effleurant le tissu.

-Et elle est pour toi, renchérit Marine, derrière elle.

-Pour moi ?

-Et surtout pour le bal de Camille. Hors de question qu'on te manque de respect. Avec une toilette pareille, toutes ces vieilles biques devraient se tenir tranquille.

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