Céléstiens

Chapitre 3 : Rencontre avec le maire de Cherubelle

Nous nous dirigeons donc vers la maison du maire de Cherubelle. Je dois avouer que je ne la trouve pas vraiment belle. Je veux dire, elle n'a de quoi casser des briques comme on dit. Elle est rustique. Le pire, c'est qu'il s'agit de la maison la plus grande de tout le village. Elle est haute, faite de pierre blanche. Il n'y a pas de fenêtre à la porte en bois ni même de petit trou pour voir ce qu'il se passe à l'extérieur de la maisonnée. Les tuiles en argile brune, collées les unes entre elles forment le toit.

A ma droite se trouve Kirino qui soupire lourdement avant de toquer à ladite porte sans petit trou. A priori, mon Senpai n'est pas enchanté à l'idée de rencontrer pour la première fois en chaire et en os le maire de son village bien aimé. Un homme vient nous ouvrir. Il est habillé d'une tunique bleue par-dessus laquelle, il a enfilé un gilet en peau de mouton blanc.

Je soupire en regardant le peu de cheveux qui lui restent sur le crâne et je détourne le regard en posant alors la question qui me traversait l'esprit. Ce type ne peut pas être le maire mais il doit être son valet ou quelque chose dans le genre.

-Bonjour. Je dis. Nous cherchons le maire, est-ce qu'il est là ?

Le valet en question devient tout rouge. On dirait une tomate presque mûre pour aller dans une salade avec de la laitue et des carottes. Miam. Enfin, on dirait surtout qu'il est énervé pour le coup. Je sens que Kirino se tape le front de sa main, un air désespéré se dessinant sur son visage. Il maugrée un « Kariya ! ». C'est bon, je pense que j'ai compris en vue de la réaction des deux personnes présentes autour de moi. Nous sommes en face du fameux maire de Cherubelle que je viens d'insulter en demandant si ledit maire était là. Je le regarde un sourire gêné sur mon visage et je sens une goutte de sueur perler de mon front jusque ma joue droite.

-Kariya, je te présente Petit-Jean. Le maire du village. Dit alors Kirino pour casser le blanc qui nous oppressait.

-Effectivement, c'est moi. Comment connaissez-vous mon nom, saltimbanques ?

Saltin-quoi ? Il se prend pour qui à nous parler de la sorte ? Kirino bégaier quelque chose. Il me fait de la peine à essayer de parler comme ça. Je me gratte la tête en le regardant avant d'intervenir. Mon cher Kirino, tu me dois une dette.

-Nous ne sommes que d'humbles voyageurs, mon cher. Je dis. Nous avons juste entendu parler de vous. Je ne vous ai pas reconnu veuillez m'excuser ma maladresse. Vous êtes bien plus prestigieux que l'image que je me faisais de vous.

Les excuses et le mensonge pour le caresser dans le sens du poil, m'ont bien écorché la bouche. Après tout, ce n'est pas de ma faute s'il s'habille comme un paysan le maire. En plus j'ai dit qu'il était bien plus prestigieux. La grosse blague. Kariya, tu es impayable ! Il est tout rouge maintenant, je l'ai bien flatté on dirait.

Kirino se met à expliquer la raison de notre présence ; le fait qu'une bête monstrueuse s'attaque à des villages. Le maire panique, visiblement il n'était pas au courant de la situation qui se trouve à l'extérieur de ses collines. En même temps, pour être reclus, il est reclus ce village. Le rosé devient blanc, tentant tant bien que mal de rassurer son interlocuteur, qui lui, ne veut rien entendre. Avec le vieux qui s'énerve, Martial et le maire qui panique, j'ai hâte de sortir de ce village de dangers publics. Quand je pense que c'est le village dont mon Senpai doit s'occuper. Je fini par poser ma main sur l'épaule de Kirino et m'apprête à lui proposer de sortir d'ici rapidement quand une voix se fait entendre derrière nous. Une voix d'enfant insupportable.

-Père, que se passe-t-il ?

-Martial ! S'écrie le maire. Va dans ta chambre et barricade-toi !

Ça, ça ferait du bien à tout le monde de ne plus le voir pendant quelques temps. Je ne pense pas intervenir quand Kirino me regarde avec un air désespéré. Je fonds. Il est tellement beau quand il me regarde comme ça. Minute, à quoi je pense moi ? Petit-Jean ne veut rien entendre et je finis par me tourner brusquement vers lui.