Chapitre 30 : Une dernière bataille pour la liberté (première partie)

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Après avoir trouvé la fenêtre devant laquelle Timothée doit se trouver en vue du sourire bizarre du plus âgé de nous deux, il prend une petite pierre et, ouvrant le dernier rempart qui le sépare de notre ami, lui jette le caillou dessus ce qui lui vaut un « aie ! ». Son cri était si fort qu'une vague panique nous submerge tous les deux et nous nous réfugions dans un buisson près de la maison.

La porte de la maisonnée s'ouvre lentement, sans bruit et une petite tête brune sort de l'entaille. C'était bel et bien Timothée et Kirino l'a réveillé d'une horrible façon. En parlant du rose, ce dernier se trouve en face de Timothée avec un large sourire. Je soupire et sors de ma cachette afin d'aller aider mon ami qui fait une tête de choc face à l'agression pacifique du plus grand de nous deux.

-Salut ! Je dis en me mettant à côté de Kirino.

-Mais qu'est-ce que vous faites ici ? Si mon oncle vous voit vous allez le sentir passer ! murmure Timothée.

-On sait ! C'est pour ça qu'on est venu en pleine nuit et pour te parler à toi. Dit Kirino.

-Je suis soulagé de vous que vous allez bien au passage.

-C'est grâce à toi, Tim. Je dis.

-Qu'est-ce que vous voulez ?

-Nous voulons que tu nous dises qui était Grizium. Si tu sais qui c'était.

-Comment vous le connaissez ?

-Ça n'a pas d'importance ! Mais on le cherche, ça, c'est important.

-Bon, très bien, c'est une histoire assez bizarre et dans le récit de mon oncle, il parlait d'un Grizium. Il aurait sauvé le village d'une attaque il y a des siècles, environ trois cent ans je crois et il m'a dit qu'il s'agissait d'un dragon.

-Un dragon ?

Je regarde Kirino qui me fixe déjà avec un air de vainqueur, il avait raison, nous avons une piste, et une fameuse piste.

-Tu sais ce que ça veut dire, Kariya ? Me demande Kirino.

-Ça veut dire qu'il est encore en vie. Je réponds avec un large sourire narquois.

A peine nous avons eu le temps de parler avec Timothée que l'oncle sort en fracas, balais à la main, visage rouge de colère, digne de rejoindre la brigade salade des maires d'à peu près tous les villages que nous avons visités, et fonce droit sur nous pour nous chasser de ses terres, comme il les appelle. Kirino et moi nous regardons avant de déguerpir aussitôt et saluant une dernière fois notre ami de Dracocardis, ce dernier riant légèrement nerveusement de la situation. Quel oncle... le pauvre.

Nous sommes de retour dans la grotte dans laquelle nous étions auparavant, je soupire en réfléchissant encore. A vrai dire, je suis énervé contre les habitants de Dracocardis. Ils voulaient protéger leurs terres certes, mais c'est également les miennes et je soupire une fois de plus, encore plus énervé. Kirino le remarque et tape sur mon épaule en riant un peu.

-Le maire a vraiment des oreilles de chauves-souris, ça ne faisait même pas deux minutes que nous parlions à son neveu et il nous a repéré ! Il dit.

-Ou on l'a réveillé en balançant des cailloux dans ses fenêtres ? Je dis en soupirant, cassant l'ambiance que mon ami voulait installer.

Il ne dit plus rien, se contentant de regarder la petite rivière toujours là depuis que nous sommes partis. Merci, Kirino, grâce à ça je me sens coupable ! Je la regarde moi aussi et remarque le reflet de la lune dans cette dernière. C'est magnifique, le contraste entre la noirceur de l'eau à cause de la paroi de la grotte et la blancheur de l'orbe dans le ciel est juste d'une beauté à couper le souffle.

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