Chapitre 6 : Les apparences sont trompeuses

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La pluie s'est arrêtée depuis un petit temps déjà et malgré ce que je voudrais éviter, je me rends compte que je me demande ce que Kariya est en train de faire et où il est. Je secoue doucement la tête, je ne dois pas penser à lui, ça lui ferait trop plaisir de savoir que je m'inquiète de ce qui peut lui arriver. Je me rappelle l'expression que faisait Kariya quand je lui ai donné ce coup de poing. Un air d'incompréhension et puis de la haine. Est-ce que je ressemblais à ça quand j'ai vu tout le tas de plumes de Shindou ? Je ne sais pas et je ne veux même pas le savoir. Le résultat est là de toute façon. Je suis seul en train de marcher sans savoir où je vais. Je n'ai plus de force dans les genoux, je m'écroule. Je prie pour que ce ne soit qu'un simple cauchemar et que je me réveille dans peu de temps, Shindou et Kariya à mes côtés. Je baisse la tête et je vois que je me suis laissé tomber dans une flaque d'eau. Tant pis. Qu'est-ce qu'un peu d'eau comparé à la douleur que je ressens maintenant ? Je voudrais retrouver Masaki, m'excuser, même le serrer dans mes bras s'il le faut mais je ne sais pas où il est et ce se serait lui donner raison que de le chercher.

Ces dernières paroles ne me quittent pas : « J'ai autre chose à faire ici. ». S'il est vraiment occupé, raison de plus de ne pas le déranger. Kariya Masaki n'est pas mon ami, c'est mon partenaire. Et finalement, après avoir marché pendant des heures et des heures tout seul sous la pluie avant que celle-ci ne s'arrête me fait me rendre compte que ce lien que nous partageons est bien plus à mes yeux qu'être un simple ami. Je décide de me lever et de me trainer jusqu'à l'arbre le plus proche. Je me laisse tomber contre lui, mon corps est devenu lourd, de fatigue, de tristesse, je m'effondre contre ce tronc humide et froid. Je m'endors presque instantanément.

Je rêve de lui durant la nuit. Je le vois devant moi. Je tends la main vers lui mais je reste sur place, mes jambes sont bloquées par un nuage verdâtre dont je ne connais pas la provenance. Je sens une goutte perler le long de mes joues, commençant à ressentir de la panique. Soudain, derrière lui, deux pinces surgissent des profondeurs. Je crie mais aucun son ne sort de ma bouche. Je crie son prénom. Oui, je le crie mais rien ne sort. Je ne peux le prévenir et l'inévitable se produit. Les deux pinces le saisissent et l'entrainent avec elles dans l'abysse dont elles sont sorties. Je me réveil en sursaut et je crie. Cette fois le son sort de ma bouche entrainant avec lui le dernier soupire de cette nuit mouvementée.

Je regarde de tous les côtés mais il n'y a rien. Un cauchemar, ce n'était qu'un cauchemar. Je me lève, et je remarque que le soleil commence doucement à se lever, je m'avance et me regarde dans une flaque d'eau. Je suis vraiment en mauvais état. Mes vêtements sont sales, j'ai les yeux cernés et je suis couvert de boue. J'ai faim, j'ai froid, j'ai soif. Epuisé, je me sens m'écrouler à nouveau mais cette fois, au lieu de toucher le sol froid et humide je sens deux mains chaudes me retenir et ferme les yeux, appréciant cette chaleur puis me rendort aussi tôt.

Je sens une chaleur me chatouillant le nez. Une agréable odeur de bouillon de poule. J'ouvre difficilement les yeux, et les écarquille. Je suis dans un lit confortable malgré son état plus ou moins entretenu. Ce qui est sûr, c'est que c'est plus confortable que de dormir dehors sous la pluie et contre un arbre. Je ne porte plus mes vêtements, heureusement j'ai un pyjama. Je ne me sens plus sale. Je regarde de tous les côtés et je vois une jeune femme. Une très belle jeune femme, de dos. Elle touille dans la soupe et ne fais pas attention à moi. Je me sens bien. Oui bien mieux que dehors dans le froid. Néanmoins, je sais que Kariya me manque.

-Kariya. Je soupire doucement.

La jeune femme se retourne et je peux l'admirer de haut en bas. Elle est vraiment très belle. Ses yeux argentés traversent les miens et ses cheveux couleur or dégoulinent sur tout le long de son dos. Je souris mais elle n'a pas l'air de réagir. Peu importe, je peux la regarder. Elle est vraiment très belle. Si c'est elle qui m'a ramené chez elle, elle avait aussi des mains incroyablement douces.

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