Chapitre 18 : une baleine possédée (dernière partie)

14 3 1
                                    

Nous sommes donc tous en face de la bête. D'accord à l'unanimité pour dire que cette dernière a dû manger un fruit céleste qui soit tombé du ciel. Seulement, maintenant, il va falloir se battre avec elle et récupérer ledit fruit. Blaisephème nous l'avait donné mais une baleine qui, normalement, est un animal ne s'occupant que de sa propre vie et de celle de ses congénères à la rigueur, ne nous la donnera pas comme ça. De plus, je me demande pourquoi est-ce qu'elle est venue aider un petit village au bord de mer et plus particulièrement de décider d'obéir aux demandes d'une jeune femme ?

Je n'ai pas le temps de plus réfléchir que ça que Moby Pick décide de sauter vers le ciel ce qui soulève alors un amas d'eau et il nous bombarde avec. Je l'esquive de justesse mais je ne peux pas en dire autant de Kirino et Shindou. Je profite que l'attention de la baleine soit portée sur mes camarades pour lui foncer dessus en déployant le même filet que celui que j'ai utilisé sur Blaisephème. Cependant, Moby Pick ne garde pas son attention tournée longtemps sur le rose et le brun et se tourne violemment vers moi avant de m'assurer un coup de nageoire en plein ventre, me lançant avec l'aide de la force centrifuge sur les deux autres en train de se relever. S'ils n'avaient rien, maintenant ils ont quelque chose, c'est sûr.

-Ça va Kariya ? Me demande Kirino.

-Oui, ne t'en fais pas. Je réponds en souriant. Et toi?

-On a connu pire.

-Moi aussi je vais bien, merci de t'en inquiéter Kariya. Dit Shindou.

Je pouffe un léger rire avant de reprendre la parole.

-Alors tant mieux si vous allez bien tous les deux.

Un cri se fait entendre mais pas un cri de tristesse émanant de la baleine qui ne tient plus en place à l'idée de nous tuer. Nous nous retournons tous les trois vers lui avec une goutte de sueur perlant sur le front. Si Blaisephème voulait nous guider par la force, elle, elle désire sincèrement nous étriper comme elle pourrait le faire avec du krill, son alimentation préférée. Je ne sais pas pourquoi mais je sens une poussée d'adrénaline m'envahir. Si on ne se bat pas sérieusement, on est fichu.

Je regarde les deux autres qui finissent par acquiescer en silence. Nous avons tous les trois compris l'enjeu de toute cette violence.

-Venez vous battre au lieu de rester là ! Je vais débarrasser ma petite Océane de vous tous ! De tous ceux qui se servent d'elle ! Elle dit.

Une baleine qui parle? Enfin, là, il n'y a plus aucun doute sur le fait qu'il s'agisse bien de l'influence du fruit céleste. Moby Pick décide de réaliser un petit bond en avant et nous charge dessus en glissant sur le ventre. Je ressens une pression sur le bras et me tourne dans la direction de cette dernière. Kirino regarde la baleine arriver sur nous avec un air ahuri. Lui aussi doit se dire que ce sont les pingouins qui glissent sur le ventre, pas les mammifères marins. Nous nous écartons très rapidement de son chemin avant de lui faire face de nouveau. Nous sommes prêts à en découdre avec cet animal. Il veut que nous nous battions, nous allons nous battre !

Alors que nous allions tous les quatre nous élancer les uns sur les autres, Océane se met devant nous, bras écartés. Je n'arrive même pas à détourner mon regard et je crois même que je ne cligne pas mes yeux. Moby Pick s'est arrêtée. Comme si elle refusait de faire du mal à Océane. Quant à la jeune fille, elle s'approche de la baleine-parlante qui ne réagit plus, se contentant de la regarder combler le reste d'espace qui les sépare.

-P-Papa ? Finit par dire la jeune pêcheuse.

-Pardonne-moi Océane. Répond Moby Pick.

-Je croyais que tu étais mort en mer.

CéléstiensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant