「La Légende du fil rouge」❈ ᴠᴍɪɴ

Chapitre 4 : Dans tes pensées

    Nostalgie (n. f.) : Regret mélancolique d'une chose, d'un état, d'une existence que l'on a eu(e) ou connu(e) ; désir d'un retour dans le passé.

    La chambre était calme, silencieuse. Il était sans doute encore un peu tôt car il n’y avait aucun bruit à l’extérieur. La lumière du soleil n’était pas forte non plus. Au contraire, elle était plutôt agréable. On entendait les oiseaux chanter, et il faisait encore sombre.

    Jimin était allongé dans son lit, encore à moitié endormi. Il referma brusquement les yeux et enfouit son nez dans son oreiller, s’accrochant à la moindre seconde de sommeil qu’il pourrait saisir. Pourquoi s’était-il réveillé ? Il était encore dans les vapes, alors il était sûr qu’il n’avait pas assez dormi. 

    Quelque chose l’avait-il réveillé ?

    Il se surprit à sérieusement y penser pendant quelques secondes, et puis il ouvrit les yeux. Il n’y avait rien. Tiens, c’était inhabituel. Sur le coup, il ne sut pas comment réagir, il fut déboussolé un instant – et puis il décida de se rendormir. L’Univers lui donnait généreusement un peu de répit, autant en profiter. 

    Ses mauvais rêves étaient apparus il y a quelques années. Il s’était réveillé en sursaut une fois, et depuis ça ne s’était jamais arrêté. En général, il ne s’en rappelait jamais – il savait juste que c’était douloureux, angoissant, et que ça le faisait pleurer – mais parfois, très rarement, il avait quelques souvenirs flous. 

    Une nuit, il avait rêvé qu’il était prisonnier d’une immense pièce plongée dans le noir, et qu’il n’arrivait pas à trouver la sortie ; encore aurait-il fallu qu’il y en ait une. Il avait beau courir, rien n’y faisait, il était pris au piège. Le réveil avait été brutal, d’autant plus qu’il s’était produit en pleine nuit. Dans l’obscurité de sa chambre, il avait eu l’impression d’être encore dans son cauchemar. C’était le seul dont il se rappelait aussi clairement. 

    Il ne savait plus depuis combien de temps il avait eu une nuit véritablement reposante. Et maintenant qu’il avait un peu de calme, il voulait dormir toute la journée, histoire de rattraper des années de sommeil manqué. Il n’avait pas cours, il pouvait bien se le permettre. Il méritait ce repos. 

    Il lui fut impossible de savoir combien de temps il avait passé dans son lit quand un toquement sur sa porte le réveilla à nouveau.

    — Jimin ?

    Il se retourna, surpris par la voix masculine.

    — Papa ? Tu n’es pas au travail ?

    — Non, j’ai pris ma journée.

    Et comme si deux neurones de Jimin venaient de rétablir une connection après avoir été assommés par le sommeil, il réalisa :

    — Ah oui… tu me l’as dit hier soir.

    Son père hocha la tête, puis demanda :

    — Tu es malade ?

    — Non, pourquoi ?

    — Tu as beaucoup dormi. Je n’ai pas eu envie de te réveiller, et ta mère non plus. Mais il est bientôt midi, et on s’est dit que tu devais peut-être venir manger… 

    Il était midi ?

    — Woah…

    Un gloussement échappa à son père et le fit sourire.

    — Tu viens ou tu veux dormir encore ?

    — Deux minutes, j’arrive.

    Il se rallongea sur le dos, fixant le plafond haut.