Warvillar, contrée normande,planète Mae (Dans cette contrée, la langue officielle est un français presque similaire au nôtre. Les règles grammaticales d'accord changent cependant) :
Denise surveillait la cuisson des pains perdus tandis qu'Adèle préparait les sacs pour le pique-nique. La première avait des ingrédients à récolter avant le lever du jour. Les deux femmes avaient décidé d'en faire une sortie familiale.
— Je prendrai les affaires et partirai de mon côté avec Renée pour l'entraîner. Eugène devrait bientôt arriver. Nous nous rejoindrons sur la plage pour le petit déjeuner.
— Encore un entraînement ! s'étonna Denise consternée. Je pensais qu'on lui enseignerait les potions aujourd'hui.
— Tu aurais dû me le préciser.
— Je ne pensais pas devoir le faire !
Denise n'en pouvait plus de ces exercices. Leur petite fille de huit ans avait besoin de vivre son enfance sans s'inquiéter d'une apocalypse complètement hypothétique.
— Il faut qu'elle apprenne à se défendre, argumenta Adèle.
Denise prit soin de conserver son calme. Elle ne cherchait pas la confrontation.
— Les sorcierères n'ont pas besoin de ça. Nous sommes en paix depuis un demi millénaire. Les oracles n'ont rien vu d'inquiétant. Tout va bien.
Les visions d'Adèle suggéraient tout autre chose. Elles la hantaient nuit et jour, en particulier un regard qui se remplissait de terreur. Son lien avec la victime était fort. Malheureusement il ne subsistait jamais rien de cette inconnue au réveil. Elle se souvenait seulement de ses yeux et de son abdomen éventré par un czas, un poignard temporel.
Plus la jeune femme essayait de se rappeler, plus les images s'évaporaient.
Des contours flous esquissaient son visage.
Sa voix résonnait comme un écho indistinct.
— Il faudrait que tu le signales, insista Denise.
Il fallait au moins deux personnes ayant les mêmes prédictions pour qu'elles soient validées officiellement. Pour ce qu'elles en savaient toutes les deux, Adèle était la seule. Elles surveillaient quotidiennement les bulletins d'informations et rien d'anormal n'avait été rapporté.
— Mon instinct me dit de le garder secret pour le moment, répondit-elle sèchement en rangeant des bols dans un panier. Mon intuition ne me trompe jamais.
Elle se dirigea vers le vaisselier pour attraper des couverts.
— Si tout le monde se dit comme toi, rien d'officiel ne sera jamais publié. Tu as des apparitions de guerre qui t'ont incitées à entraîner notre fille. Je pense que c'est assez important pour le signaler.
Adèle se retourna furieuse :
— Qu'est-ce que tu as fait ?
— Rien !
— Tu essayes de me convaincre parce que tu as fait quelque chose ! affirma-t-elle connaissant parfaitement son épouse.
— J'ai écrit un rapport à ton nom.
Adèle donna un coup sur la table avec le plat de sa main.
— Je ne l'ai pas envoyé ! se défendit Denise. Je l'ai fait pour que tu le lises, le signes et que tu l'envoies.
— Tu crois vraiment qu'une quelconque flemme m'a empêchée d'écrire ce foutu rapport ?
— Non c'est la peur !
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Nouvelles sorcières
ParanormalBienvenue dans ce recueil de nouvelles. Je les publierai de façon non régulière au gré de leur écriture ou de leur réécriture. Beaucoup de ces histoires ont été créés pour des concours ou des appels à textes. Elles n'ont donc rien en commun à part l...