Liens de Sang

CHAPITRE 6: Le début du calvaire

DOUZE ANS PLUS TARD

Livia et son époux étaient au bord de la ruine. Il vivaient principalement des biens qu'avaient laissé Mamello et Alice. Durant ces douze années, Livia fut attentionnée et protectrice envers Joshua et essayait de l'être quelques fois avec Fikilé. Fikilé avait à présent dix-sept ans et compte tenu de sa couleur de peau, Livia voyait en la personne de cette dernière sa défunte mère Alice. Donc, il y avait toujours cette petite rivalité entre Livia et Fikilé. Toutefois, dès la venue de son fils, les choses commencèrent à changer. Livia eut son premier enfant qu'elle nomma Gabriel. À dix ans, Gabriel avait droit à certaines choses que Fikilé et Joshua âgés respectivement de dix-sept et douze ans n'en avaient pas droit. Joshua et Gabriel partageaient la même chambre mais le lit était réservé à Gabriel et Joshua, lui se contentait du canapé. Fikilé partageait la même chambre que la domestique.
Un jour, Livia se rendit dans la chambre des garçons et surpris Joshua allongé sur le lit. Elle se mit aussitôt en colère.

- Que fais tu sur le lit de mon fils ?

- Tata je me reposais.

- Et c'est sur le lit de Gabi que tu oses te reposer ?

- Mais tata, avant je dormais sur ce lit. En plus c'est un lit de trois places.

- Tu as bien dit avant. C'était avant la naissance de mon fils. Je te rappelle que Gabriel est mon fils et il va occuper la place que tu as lui volé tout ce temps. Tout cet amour que je gaspillais sur toi est terminé. Dorénavant, je le porterai à mon fils. J'espère que tu as très bien saisi mon propos.

XXX

Livia sortit d'un pas vif et claqua la porte. Joshua fut sculpté. Il ne comprenait pas ce qui venait de se passer. Il se demandait où était passé tout l'amour que sa tante lui portait. Fikilé qui avait entendu le bruit de la porte se rendit immédiatement dans la chambre des garçons. Elle surprit son frère en larme. Ce dernier lui relata les faits. Fikilé essuya les larmes de Joshua et elle le prit dans ses bras. À cet instant, elle pensa à ses parents et ses larmes se mirent à couler. Fikilé était habituée au mépris de Livia mais c'était la première fois pour Joshua de voir cette facette de sa tante. Il se dit alors qu'il avait dû l'irriter auparavant.
Quelques instants après, il décida d'aller présenter ses excuses à sa tante. Cependant, arrivé devant la chambre de Livia, Joshua entendit une conversation entre son époux Pierre et elle qui lui fit tomber de nu.

- Fais très attention à la façon dont tu te comportes avec le petit Joshua.  Tu peux aimer notre fils Gabriel mais cela ne t'empêche pas de donner également de l'amour à Joshua et même à Fikilé. N'oublie pas que nous sommes ruinés. C'est grâce à leur héritage que nous menons cette vie de bourgeois. Si on nous enlève leur garde, nous serons à la rue.

- Ah Pierre j'ai compris. Tu n'as pas à me rappeler tout le temps que nous vivons de l'héritage de Fikilé et Joshua.

- Et n'oublie pas que s'ils sont dans cette situation, c'est en partie de ta faute. Alors, nous devons prendre soin d'eux. C'est notre responsabilité. Aussi, sois plus courtoise avec Fikilé.

- Cette nègre, ne m'en parle même pas.

Joshua fut choqué par les propos qu'il venait d'entendre. Il se demandait qu'est-ce que Pierre insinuaient en accusant Livia de leur situation.
Quel rôle a joué Livia dans la mort de leurs parents ?
Était-elle à la base de leur décès ?
Joshua courut immédiatement le dire à Fikilé. Cette dernière s'empressa aussitôt dans la chambre de sa tante pour lui demander des explications. Sans toquer, Fikilé poussa la porte et entra dans la chambre de Livia. Grande fut la surprise de Livia et Pierre.

- Fikilé ! S'exclama le couple.

- Oui, c'est bien moi tata. Et j'ai entendu toute votre conversation.

- Ce n'est pas bien d'écouter au porte ma chérie.

- Tata, s'il te plaît arrête cette comédie et dis moi pourquoi tonton Pierre t'accuse d'être responsable de notre situation à Joshua et moi ?

- Ne fais pas attention à ce que tonton Pierre a dit ma chérie.

- Arrête de m'appeler ma chérie, je ne suis plus une gamine. Tu ne pourras pas m'amadouer. Je sais très bien que tu n'as jamais aimé notre mère et tu as toujours en voulu à notre père de l'avoir épousé. Mais de là à apprendre que tu aurais joué un rôle dans leur disparition, c'est odieux tata.

- Ferme là, imbécile ! Comment oses tu me parler de cette manière après tout ce que j'ai fait pour ton frère et toi ? Je te rappelle que vous êtes des orphelins. Vous n'avez ni de mère ni de père. C'est moi qui me suis occupé de vous depuis leur décès. C'est grâce à moi, que vous êtes scolarisés. Alors, tu me dois un minimum de respect. Petite ingrate.

- Je te prie de m'excuser tata. Je suis désolée. Mais, je veux comprendre. Je veux savoir ce qui s'est réellement passé.

- Oublie ça Fikilé ! Ces faits peuvent te traumatiser. Tu as ton avenir devant toi. Alors, oublie et va de l'avant !

Livia avait réussi à dissuader Fikilé qui sortit de la chambre avec un air triste. Fikilé n'était pas satisfaite de la réponse de Livia. Elle savait que quelque chose s'était passée ce soir là mais devrait-elle se tourmenter à en savoir plus ? Ne devrait-elle pas suivre les conseils de Livia et aller de l'avant ? Ces interrogations lui traversaient l'esprit et elle ne savait quoi faire.

XXX

Depuis cet affront, Livia commença à nourrir une profonde haine pour Fikilé.  Et le calvaire de cette dernière commençait. Fikilé était traitée comme une étrangère dans la maison. Personne ne lui adressait la parole excepté son frère Joshua. Fikilé n'avait plus droit au repas dans la maison. Elle devait se débrouiller pour avoir de quoi à se mettre sous la dent.  Joshua se cachait souvent pour lui apporter de la nourriture. Il se privait lui aussi de repas et ne mangeait que quand Fikilé mangeait. Elle l'en dissuadait mais il ne l'écoutait point. Ayant marre de cette situation, un soir Fikilé prit la décision d'aller se servir à manger. Malheureusement pour elle, Livia la surprit dans la cuisine et lui administra un soufflet. Elle renversa la nourriture que Fikilé tenait au sol et elle l'emmena de force par la main jusqu'à à l'une des chambres.

- Madame a le toupet d'entrer dans ma cuisine et de se servir comme si c'était sa nègre de mère qui avait préparé. Plus jamais, je dis bien plus jamais tu n'ose mettre tes pieds dans la cuisine. D'ailleurs même tu resteras enfermée ici.

- Mais tata, c'est injuste.

- La vie en elle-même est injuste. Il faut savoir tirer son épingle du jeu.

- J'irai te dénoncer au service sociaux de mon école.

- N'y comptes même pas. Dès demain, j'irai prendre tes dossier à ton établissement. L'école, c'est fini pour toi.

ÉTAIENT-CE JUSTE DES MENACES POUR EFFRAYER FIKILÉ ?
LIVIA VA T-ELLE RÉELLEMENT METTRE FIN À LA SCOLARISATION DE FIKILÉ ?

À SUIVRE...

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