Gabriel sauta de joie. Il était tellement heureux de savoir sa cousine en vie. Il demanda à la voir mais Joshua lui proposa plutôt une rencontre avec Fikilé dans la chambre de Pierre afin qu'ils apaisent les tensions et qu'ils repartent sur de nouvelles bases. Gabriel fut très heureux de cette décision. Il s'empressa d'aller informer son père tout en espérant que cette nouvelle lui fasse du bien.
Gabriel était au chevet de son père à lui remonter le moral quand soudain la porte s'ouvrit. Joshua se tenait là avec Fikilé dans une chaise roulante. Lorsque Pierre s'aperçut de la présence de ses neveux, il se mit couler des larmes. Surtout à la vue de Fikilé. Elle ressemblait tellement à sa mère. Leur teint d'ébène, leur manière de regarder, tout était identique. Pierre avait l'impression de revoir Alice. Son plus grand amour.- Venez ! Ne restez pas là comme ça ! Approchez ! Leur dit Gabriel.
Fikilé et Joshua s'avancèrent. Pierre était allongé sur le lit de l'hôpital à les observer. Lorsqu'ils arrivèrent au même niveau que lui, il leur tendit la main avec délicatesse. Fikilé, Joshua et Gabriel se regardaient pendant un instant puis ils lui prirent la main.
- Pardonnez moi mes enfants. Pardonnez moi tout le mal qu'on a pu vous faire, votre tante Livia et moi. De par notre faute, vous avez vécu tellement d'épreuves. Vous avez souffert. Vous avez connu tellement de chemin périlleux. Alors que vos parents vous avaient laissé un bel héritage qui aurait pu vous assurer un bel avenir. Mais par cupidité et méchanceté, Livia et moi avions gardé cet héritage et nous vous avons conduit à la rue. Pardonnez nous. Je vous en supplie, faites le pour que l'âme de Livia repose en paix. Et pour que moi également je puisse m'en aller dans la paix.
- Non papa ne dis pas ça ! Tu vas guérir. Je te le promets. Intervint Gabriel, les larmes aux yeux.
- Oui tonton, tu t'en sortiras. Et saches que je te pardonne. Je t'ai pardonné il y a bien longtemps. Maintenant rétablis toi. Affirma Joshua en se saisissant à nouveau de la main de Pierre.
- Merci mon garçon. Dit Pierre en soupirant de soulagement.
Puis il tourna ensuite son regard vers celui de Fikilé.
- Et toi Fikilé ? Me pardonnes-tu ? Rajouta t-il, les yeux inondés de larmes.
Ainsi, ne pouvant plus se contenir, Fikilé ferma les yeux et elle se mit à sangloter. Elle pensait à tous ces moments douloureux qu'ils avaient vécu. Toutes ces souffrances qu'ils avaient enduré.
Pierre méritait-il qu'on lui pardonne ? Se disait-elle intérieurement. Puis elle se souvint des conseils que lui donnaient ses parents : « La famille n'est pas seulement une question de lien de sang. La famille, c'est aussi les liens du cœur. Aucune famille n'est parfaite. Des disputes, des injures, des trahisons, il en aura. Mais le plus important, c'est de se pardonner. Se pardonner les uns les autres. Car en fin de compte, les liens du sang prennent vie par les liens du cœur ».
C'est ainsi que Fikilé joignit sa main à celles de Joshua et Pierre, puis elle déclara : « Je te pardonne tonton. Je te pardonne. Nous sommes une famille. Et je voudrais que nous repartons sur de nouvelles bases. »Pierre laissa une larme s'écrouler sur sa joue et fit un sourire à Fikilé.
- Merci Fikiké. Merci de me procurer cette paix. Maintenant promettez moi de ne jamais vous séparer. Restez toujours unis quoiqu'il arrive. Prenez soin de vous les uns les autres. Certes vous n'avez pas le même sang que Gabriel mais c'est votre cousin. Et toute cette histoire nous a appris que la famille ne se définit pas uniquement par les liens du sang. Ce qui compte ce sont les liens du cœur. Alors, aimer vous et ne commettez pas les mêmes erreurs que Livia et moi avions commis par le passé.
Venez, joignons nos mains.Ils joignirent leurs mains et ils se firent la promesse de s'aimer et de rester unis quoiqu'il arrive. Ils se firent un câlin collectif pour symboliser ce magnifique moment. Toutefois, le rythme cardiaque de Pierre commença à s'accélérer. Ils se retiraient tous de leur étreinte.
- Papa ! Papa ! S'exclamait Gabriel épris de panique.
- Infirmière ! infirmière ! S'écriait Joshua.
Aussitôt arriva une infirmière.
- S'il vous plaît, quittez la chambre. Le patient fait un arrêt cardiaque. Déclara l'infirmière.
- Non laissez les s'il vous plaît. Dit Pierre avec une voix presque inaudible.
- Non papa, attend d'abord qu'on s'occupe de toi. Tu auras tout le temps de nous parler après. Intervint Gabriel.
- Il n'y aura plus de prochaine fois. Je dois m'en aller Gabriel. La seule chose qui me retenait en vie, c'était la réunification de notre famille et le pardon de tes cousins. C'est chose faite maintenant donc je peux m'en aller.
- Non tonton . S'il te plaît, reste avec nous. Ne nous abandonne pas encore une fois. Déclara Joshua en sanglotant.
- Nous t'en supplions. Ajoutèrent Fikilé et Gabriel attristés par la situation.
Cependant, malgré leurs supplications et leurs lamentations, Pierre n'eut pas suffisamment de force pour lutter. Et sous leurs yeux inondés de larmes, son cœur cessa de fonctionner. Ses yeux se fermèrent pour toujours. Oui, Pierre venait de tirer sa révérence. Gabriel s'écroula au sol en sanglotant. Joshua se mit également au sol et il prit son cousin dans ses bras. Fikilé qui se trouvait dans sa chaise roulante, les regardait. Impuissante, elle se mit aussi à couler des larmes. Elle aurait tant voulu se lever et les prendre dans ses bras mais cela lui était impossible. Elle sentit son cœur se briser en mille morceaux. Jusqu'à quand continuerons t-ils à être éprouvés ? Se demandait-elle, les yeux rivés au ciel.
~~
Deux semaines après Fikilé fut libérée de prison. Après dix ans d'incarcération, elle voyait pour la première fois d'autres murs que ceux du centre pénitencier. Joshua et Gabriel vinrent la chercher lors de sa sortie. Les jours suivants, ils se rendirent tous à Johannesburg pour les obsèques de Pierre. Ce retour à Johannesburg avait réveillé en eux quelques souvenirs qu'ils auraient souhaité oublier. Après plus de quinze ans passés hors de cette ville, ils revivaient tous ces mauvais souvenirs qui s'y sont déroulé comme s'ils n'avaient jamais quitté Johannesburg.
Pierre fut enterré aux côtés de Mamello, Alice et Livia. Pour la première fois, Fikilé et Joshua voyaient la tombe de leurs parents. Ils en furent tellement ému qu'ils ne purent empêcher leurs larmes de couler.- Fikilé te rends-tu compte que c'est la première fois que nous voyons la tombe de nos parents ? Questionna Joshua.
- Oui, c'est bel et bien la première fois. J'espère qu'ils reposent en paix. Par ailleurs, pour notre bien et pour notre futur, il est judicieux de ne plus ressasser le passé. Nous avons pardonné et nous devons aller de l'avant. Si malgré tout ce qui s'est passé, nous avons fini par nous retrouver, c'est pour une bonne raison. Et nous devons saisir cette chance que Dieu nous a offerte. Nous ne sommes plus que trois. Il va falloir nous unis et braver ensemble tous ces péripéties de la vie. Certes ça ne sera pas toujours facile. Il arrivera des moments où nos parents nous manqueront. C'est sûr. Dans ces moments là, rappelez vous de cette citation : « Une personne chère ne nous quitte jamais. Elle vit toujours au plus profond de notre cœur. Et pour la revoir, il suffit de fermer les yeux et de penser à elle. »
- Merci Fikilé. Dirent Joshua et Gabriel en se baissant pour faire un câlin à leur aîné.
- Le passé, c'est le passé. Ce qui compte, c'est le présent. Alors, savourons ce moment. Profitons du fait que nous soyons tous réunis et donnons nous de l'amour. Renchérit Fikilé qui fut coupé dans son propos par les rires de Joshua et Gabriel.
- Et pourquoi riez vous ? Questionna t-elle.
- Nous connaissons la fin de ton propos. Disait Gabriel.
- Et par quoi allais-je conclut mon propos ?
« Parce qu'en fin de compte, C'EST L'AMOUR FRATERNEL QUI FAIT VIVRE LES LIENS DU SANG » s'exclamèrent-ils en cœur avant de tomber dans un fou rire.
À SUIVRE...
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Liens de Sang
RomanceIl n'y a rien de plus vrai et de plus étroit que les liens du sang. Les liens du sang ont une force étrange, et dans les malheurs il n'y a rien qui vaille l'affection d'un parent. Toutefois, que devenons nous lorsque ceux qui sont censés nous offr...