CHAPITRE 2 : Le racisme

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- Alice et Pierre se sont moqués de nous tout ce temps. Ils sont amants. Demande lui. Demande à Alice, je l'ai surprise hier en plein ébats sexuels avec Pierre.

- C'est une blague ?
Alice, dis quelque chose !
S'il te plaît, dis moi qu'elle ment ! 
Réponds Alice !
Est-ce vrai ?

- Oui, c'est vrai. Mais, Pierre était entrain d'abuser de moi. Nous ne sommes pas amants. Nous ne l'avons jamais été et nous ne le serons jamais. Répondit Alice.

- Elle ment. Ils sont amants. Répliqua Livia.

- Je t'en supplie Mamello, crois moi. Je suis incapable de t'être infidèle.

- Mais Alice, pourquoi ne m'as-tu rien dit ?

- Parce qu'elle a bien aimé les lèches de Pierre et je t'assure qu'elle les adore. Répliqua Livia.

- Tu peux la fermer Livia !
Cesse de raconter des sottises !
Alice et moi, ne sommes pas amants. S'exclama Pierre qui venait de faire son entrée dans la chapelle. Mamello... Alice te dit la vérité, j'ai essayé d'abuser d'elle. Renchérit Pierre devant l'assemblée.

Épris de rage, Mamello se jeta sur Pierre et les deux hommes commencèrent à se bagarrer. Alice et Livia se mirent à hurler dans tous les sens pour les calmer. C'est alors que le prêtre fit retentir la cloche de la Chapelle pour stopper le vacarme.

- Je suis désolé mes enfants mais je ne peux célébrer un mariage dans de telles conditions. Veuillez régler ce litige et revenez un autre jour si vous désirez toujours vous unir. Toutefois, le conseil que vous donne, c'est de vous calmer car rien ne se résout dans la colère. L'amour et les liens de sang doivent être au dessus de la haine. N'oubliez pas que vous êtes des enfants de Dieu et Dieu prône le pardon et l'amour du prochain. Allez dans la paix du Christ. Déclara le prêtre.

Alice avait des larmes aux yeux. Le jour qu'elle avait tant attendu ne s'était pas passé comme elle l'imaginait. Son mariage venait d'être gâché. Elle regardait Livia qui se réjouissait de la situation. Comment peut-on se réjouir du malheur des autres ? Se questionnait Alice.
Puis elle sentit une main à sa taille. C'était celle de Mamello.

- Pardonne-moi mon amour d'avoir douté de toi et d'avoir fait de ce jour une catastrophe. Je t'aime et on reviendra ici pour célébrer notre mariage. Je te le promets.

- Merci Mamello, merci de me croire. Tu es la plus belle chose qui me soit arrivé. Je t'aime.


XXX

Quelques semaines après cet incident, Mamello et Alice retournèrent à la Chapelle pour sceller leur union. Et cela contre le gré de Livia qui depuis lors éprouva une grande haine pour Alice, son ex-femme de ménage devenue sa belle sœur.
Sept ans après, Mamello et Alice vivaient toujours le bonheur. Ils avaient un fillette de cinq ans prénommée Fikilé. Et Alice était à sa deuxième grossesse. Toutefois, Fikilé n'avait pas hérité de la peau blanche de son père. Elle avait la peau foncée tout comme sa mère Alice. C'était au grand désarroi de sa tante Livia qui rabâchait à chaque fois que sa nièce était maudite comme sa mère. Pour Livia, la peau noire était une malédiction. Elle ne la supportait pas et voulait à peine voir sa nièce Fikilé, encore moins lui fait un câlin.

- Franchement, Mamello c'est déjà un calvaire pour moi de supporter Alice, et voici qu'il me faut encore partager mon sang avec sa miniature. Tu as péché en épousa Alice et Dieu est en train de te blâmer avec des descendants aussi noirs que les ténèbres.

- Ça suffit Livia !
Maintenant sors de ma maison !
La prochaine fois que tu y mets les pieds daigne contrôler ton language. Rétorqua Mamello face au mépris de sa sœur.

- Au lieu de mettre hors de chez toi, prie Dieu pour que ce deuxième bébé que porte Alice soit de peau blanche.

- Et s'il naissait également avec la peau foncée ? Que feras-tu ?

- S'il est noir, il ne sera pas le bienvenu dans ma famille. Et ne compte pas sur moi pour lui témoigner mon amour.

- Je te rappelle que ce sont mes enfants, alors qu'ils naissent blancs ou noirs, je les porterai toujours dans mon cœur.

- OK comme tu veux. De toutes les façons, tu as déjà épousé le diable donc tu ne peux qu'en aimer ses descendants. Bye.

- C'est ça, Bye.

Autrefois, le racisme était très fréquent en Afrique du sud d'où l'apartheid en 1948. L'apartheid, c'est un mot qui vient du français "à part" et qui signifie "séparation" en afrikaans, la langue des Afrikaners. C'était une politique de développement, séparé des populations, en fonction de critères ethniques et linguistiques, dans des zones géographiques choisies. Ainsi, la population sud-africaine était classée en quatre catégories principales : les Blancs, les Indiens, les Métis et les Noirs. Les villes sont réservées aux Blancs, les autres communautés sont confinées dans des ghettos.
Les contacts des blancs avec les non-blancs étaient limités dans les transports et lieux publics. Ce fut le petit apartheid.
Le "grand apartheid" concernait le regroupement forcé des Noirs, en fonction de leur origine tribale et de leur langue, dans des bantoustans.
Des années plus tard, le président Frederik De Klerk comprit que la minorité blanche ne pourrait pas indéfiniment diriger le pays en opprimant la majorité noire. Hors négociations, point de salut. Celles-ci sont menées au pas de charge. L'apartheid est officiellement aboli le 30 juin 1991. Nelson Mandela devient le premier président noir de toute l'histoire de l'Afrique du Sud. Aujourd'hui, ce pays se bat pour résorber les inégalités, la pauvreté, le chômage et terrasser la criminalité. Elle vit de plain-pied dans la démocratie.
Cependant, il en reste toujours certaines personnes qui n'ont jamais cessé d'éprouver du mépris envers les noirs. Livia faisait partie de ces personnes là. La haine qu'elle portait envers les noirs était incommensurable. Son cercle d'amis était constitué que de blancs. Les noirs lui servaient de domestiques comme ce fut le cas d'Alice, à l'époque.

Xxx

Les jours, les semaines puis les mois passaient. Alice était à son neuvième mois de grossesse. Mamello était à ses petits soins. Il veillait à ce qu'elle ne manque de rien. S'en était de même pour la petite Fikilé qui attendait avec impatience l'arrivée de son petit frère. Quant à Alice, elle suivait à la lettre les consignes du médecin. Elle ne portait pas attention au mépris de Livia. Elle savait que Mamello l'aimait telle qu'elle était. Par contre, un soir en se rendant dans leur grotte pour prier, elle découvrit Mamello qui y était aussi et qui adressait une prière à Dieu. Cependant, Alice fut tétanisée par la prière de son époux.

- Mon Dieu, je t'en supplie, fait en sorte que ce bébé que porte Alice n'ait pas la peau noire. Je t'en supplie.

- Mamello !
Dis moi que c'est un mensonge ! S'exclama Alice tout ahurie.

Alice fut choquée par ce qu'elle venait d'entendre.
A-t-elle vécu dans le mensonge toute ces années ?
Mamello détestait-il également les noirs tout comme sa sœur Livia ?

À SUIVRE...

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