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C'est avec une lettre fraichement reçu de mon ami Koichi dans une main, et une fleur dans l'autre que je me dirige vers la boutique, tout en faisant un détour par le phare.

Je pousse doucement la porte de celui-ci avant de déposer au même endroit que la dernière fois, une gerbera rose.

Une fleur symbolisant de tendres pensées à l'égard de celui qui la reçoit.

Une fois celle-ci déposé, je quitte discrètement le phare et rejoins mon lieu de travail tout en profitant du bruit des vagues et du calme matinal.

Tadashi m'accueil chaleureusement tandis que j'enfile mon tablier et m'installe au comptoir. En attendant les premiers clients, je me permet d'ouvrir la lettre que j'ai reçu en ce début de journée.

"Bonjour Shoyo,

Quel temps fait-il là où tu te caches ? Le ciel est-il bleu ou grisé par les nuages ? Depuis que tu es parti, le soleil ne montre guère le bout de son nez, à croire que tu l'as caché dans ta petite valise.

Ou peut-être es-tu toi même le soleil ? Ce serait tout à fait plausible.

Mes semaines sont bien plus ternes depuis que je ne retrouve pas une fleur sur mon bureau chaque Lundi matin... Quand je te rejoindrais, recommenceras-tu à m'en offrir ?

Cependant Sawamura m'achète des bouquets de fleurs désormais, pour me remonter le moral, ton départ à peut-être quelques points positives finalement...

Moi aussi j'aimerais voir la mer lorsque j'ouvre mes volets, respirer l'air frais loin de la ville, passer chez le fleuriste acheter un jolie bouquet de roses à Sawamura, tremper mes pieds dans l'eau, ouvrir une petite librairie au coin de la rue...

Ces pensées ne quittent jamais mon esprit...Ne t'habitues pas trop à mon absence Shoyo, nos retrouvailles n'en seront que plus belles.

Ton fidèle et aimant, Sugawara Koichi."

C'est avec le cœur serré que je replie soigneusement la lettre avant de la ranger dans mon carnet avec ses autres semblables.

Mon ami me manque terriblement, tout comme son compagnon. Ses lettres m'emplissent d'émotions, sa bienveillance se fait sentir à travers ses mots.

Il a toujours été un littéraire, et il a toujours rêvé de travailler dans une petite librairie à l'ambiance chaleureuse.

Lorsque j'habitais encore en ville, entre nos heures incessantes de travail, on se permettait quelques minutes de divagation où on s'imaginait vivre dans un petit village. Je rendais visite à mon ami, un bouquet emporté de mon travail à la main, il le mettrait dans un vase tandis que moi je flânais dans les rayons à la recherche de lecture nouvelle. Puis le soir venu, on sortait tous les deux voir les étoiles tout en profitant enfin de la vie qui nous a été offerte, et cessant de simplement se contenter d'exister.

Mes pensées furent interrompu par la clochette de la porte qui retentit, je mis mes rêveries de côtés pour porter mon attention sur mon travail.

Mais en réalité ma concentration ne fut que passagère, car durant le reste de la journée, un nom ne cessait de se répéter dans mon esprit.

Celui d'Astumu Miya.

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C'est en adressant un dernier sourire à Tadashi que je passais les portes de la boutique.

Pressé de rejoindre mon lit, mon attention fut néanmoins attiré par des rires et des conversations, couvert par une jolie musique.

Epris de curiosité, je traversais les rues du village pour essayer d'en trouver la source.

Au bout d'une ruelle, des lumières orangées attirèrent mon regard.

C'est en m'avançant que je découvris ce qui semblait être le centre du village, décorés de guirlandes lumineuses et de couronnes de fleurs. Un tourne disque diffusé une musique, sur laquelle les habitants dansaient au centre de la place. Les gens riaient et frappaient dans leurs mains.

C'est émerveillé et englobé par le sentiment de bonheur et d'harmonie que dégageait la foule devant moi, que je me rapprochais tout en frappant dans mes mains moi aussi.

Une femme que je reconnus comme une cliente régulière de la boutique sembla me reconnaitre elle aussi. Elle me sourit avant d'attraper la même fleur qu'elle portait sur son chandail, je reconnus une primevère violette, qu'elle glissa dans mes cheveux roux.

Je la remercia d'un sourire avant de m'avancer encore plus de la foule dansante.

Je m'apprêtais à la rejoindre pour moi aussi tournoyer au rythme de la musique, mais quelqu'un saisit doucement mon bras. Je me retournais pour savoir qui souhaitait avoir mon attention.

Mon regard s'illumina instantanément.

-Bonsoir Shoyo, m'accorderiez-vous cette danse ?

Dit-il en me tendant la main, tout en arborant un sourire charmeur.

C'est sans hésitation que je pose ma main dans la sienne et l'entraine vers les autres couple de danseur.

Mon autre main se pose sur son épaule, tandis qu'il passe la sienne sur ma taille.

Nous commençons alors à tournoyer au rythme de la mélodie, plongée dans le regard de l'autre.

AtsuHina || Le Gardien De Phare Où les histoires vivent. Découvrez maintenant