𝓨𝓸𝓾 𝓽𝓾𝓻𝓷𝓮𝓭 𝓶𝔂 𝔀𝓸𝓻𝓵𝓭 𝓾𝓹𝓼𝓲𝓭𝓮 𝓭𝓸𝔀𝓷

Seventeen

Le noiraud pousse un soupire à en réveiller les morts. Le voilà seul depuis deux heures maintenant, et tout l'ennui. Ses parents sont partis pour dix-sept heures, et voilà que la grande aiguille dépasse le douze pour faire qu'il soit dix-neuf heure une. Il baisse le son de la télé, ne laissant dorénavant qu'un fond de musique alors qu'il regarde dehors. Et une soudaine envie lui prend. Il veut sortir, marcher à l'air libre, ne plus ressentir cette sensation d'être en danger. Car le danger n'est plus. Minjun a été emmené la veille jusqu'à une école à l'autre bout de Séoul. Alors il peut sortir. Et c'est bien ce qu'il compte faire.

Renjun se lève d'un bond et se dirige vers sa chambre, troquant son jogging et son pull contre un jean noir et un t-shirt blanc. Il met ensuite son gilet et redescend les marches, enfile ses chaussures puis quitte la maison, n'oubliant pas de la fermer à clé. Il prend une grande inspiration, regardant le ciel devenir de plus en plus sombre au fil des minutes. Et le voilà à marcher à travers les rues bondées de monde. Il s'arrête devant une vitrine de magasin, regardant les œuvres d'art qui y sont exposés, des étoiles dans les yeux. Avec tout ce qui s'est passé dans sa vie dernièrement, il n'a même pas pu se plonger dans la peinture ou le dessin. Et ça lui manque. Malheureusement, la première fois qu'il a dessiné alors que tout ça se passait dans sa vie, il a dessiné un chaos sans nom. Et ce chaos, c'était lui. Enfin, ses pensées. Il n'a plus voulu dessiner ou peindre depuis. Mais ce besoin commence de plus en plus à être présent. Alors quand il rentrera, il transformera sûrement le salon en atelier de peinture. Il se détache de la vitrine et reprend sa route, s'arrêtant à plusieurs endroits, sans jamais rien acheter. Et puis, il n'a pas pris d'argent.

L'oméga regarde les rues colorées, ne s'aventurant que dans des rues qu'il connaît. Il se sent enfin libre. Il sait qu'il est chanceux, extrêmement chanceux même. Car lui, il a rencontré les bonnes personnes et surtout, ses deux âmes-sœurs. Et ils ne l'auraient laissé en souffrance pour rien au monde. Malheureusement, pour d'autres, cela ne se passe pas comme ça. D'autres ne sont pas écoutés, ne sont pas aidés et sont dit comme étant les coupables. Lui, il a eu la chance d'être écouté et aidé. Il doit tellement à ces deux alphas qui sont rentrés dans sa vie et qui ont chamboulés son monde. Le voilà à sourire inconsciemment, pensant à ses âmes-sœurs. Il relève la tête, ayant senti une goutte d'eau lui tomber dans les cheveux. Une autre goutte atterrir sur son front, lui faisant fermer un œil. Il met sa capuche, voulant protèger ses lunettes de l'eau, et se cache sous un rabat, voulant attendre que la pluie se calme. Et soudainement, il les voit. Commençant doucement à être mouillés par la pluie. Et son souffle se bloque dans ses poumons. Il les trouve juste sublimes. Leurs sourires si beaux, leurs cheveux mouillés qui tombent sur leurs yeux profonds, leurs corps à la musculature fine et si tentatrice qui sont dorénavant visibles, leur t-shirt collant à leur torse. Et ils le voient à leur tour, s'avançant vers lui. Il sourit timidement, fasciné par eux. Ils se mettent à leur tour sous le rabat et secouent légèrement leurs cheveux.

-Que fais-tu dehors à cette heure-ci ?
-J'étais seul chez moi et j'ai voulu sortir. Sûrement une envie à cause de tout ça. Comme l'a si bien dit Jaemin.
-Tu te moques de moi ?
-Non, absolument pas voyons.

L'alpha aux cheveux blanc fait une petite moue sous le rire de l'oméga et le regard tendre de son amant.

-Et donc, tu es seul ce soir ?
-Ouais... Lucas est donc avec Jungwoo. Et mes parents sont à un repas de l'entreprise. Ils m'ont proposé de venir mais je supporte pas leurs collègues... Surtout cet homme.

Renjun fait une grimace de dégout, surprenant les deux alphas.

-Et c'est qui, cet homme ?
-Un pervers. Je suis allé à un repas d'entreprise et s'il avait pu me mettre dans son lit, il l'aurait fait ce fou. Y'avait pas une phrase qui sortait de sa bouche sans sous-entendu ! J'ai failli lui faire avaler la table. Du coup, bah j'y ai jamais remis les pieds. Même si mes parents ont plusieurs fois tenté de m'y faire aller.
-Pour voir cet homme ?
-Tu es fou ma parole, Lee Jeno. Bien sûr que non. Mais ils voulaient que je vienne les rejoindre à la fin des cours, par exemple. Mais j'ai toujours prétexté vouloir rentrer à la maison à pied.