Fourteen

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Renjun s'allonge sur son lit, regardant les deux alphas rentrer dans sa chambre. Il se décale pour leur laisser de la place et pose sa tête sur l'épaule la plus proche, qui se révèle être celle de Jaemin.

-Tu ne nous en veux pas ?
-Non... C'est... Je devais leur dire. Mais je n'ai jamais eu le courage de leur dire, ni même de juste l'écrire. Merci de l'avoir fait à ma place.

Jaemin lui embrasse le front alors que Jeno prend sa main, la caressant du pouce.

-Comment tu te sens ?
-D'un côté, mieux. De l'autre, je suis angoissé et paniqué à l'idée de me retrouver face à lui. C'est la première fois que je ne le vois pas tous les jours. Je finissais toujours par le croiser, même en dehors du lycée. J'étais absent, mais il trouvait le moyen de m'atteindre dehors. Je vivais constamment dans la peur de le croiser, la peur qu'il aille jusqu'au bout. Je sais même pas ce qui l'a empêché depuis tout ce temps.
-Commettre un viol, ce n'est pas rien. Il faut être sacrément barge pour le faire. C'est un acte qui te suit à vie, comme un meurtre. Harceler, toucher, agresser verbalement, c'est pas la même que violer. Ce qui va te permettre à toi d'être entendu et de pouvoir porter plainte, c'est le fait que ton directeur, l'infirmière et quelques profs ont vu ce que Minjun te faisait subir. Il y a des témoins, ça fait toute la différence.
-Voilà, ce qui l'a empêché d'aller jusqu'au bout. Il y avait des témoins, et il a quand même une conscience. Même s'il est sacrément con.

L'oméga ne peut empêcher un éclat de rire de franchir ses lèvres aux mots de Jeno.

-Dit comme ça, vous avez raison. Mais, ça ne vous repousse pas...?

Les deux alphas froncent les sourcils aux paroles de l'oméga dites dans un murmure.

-Quoi donc Junie ?
-Tout ce qu'il m'a fait. Je veux dire, il m'a... fait tout ça, alors qu'il n'avait aucun lien avec moi. Vous, vous êtes mes alphas et ça... mon corps doit vous repousser, non ?

Jeno et Jaemin frissonnent aux mots de Renjun. Il les a appelé "mes alphas". Et ça, ça ne les laisse en rien de marbre. Et les mots qui ont suivi non plus. C'est d'ailleurs Jeno qui commence, se relevant pour regarder l'oméga qui baisse les yeux.

-Tu n'as pas à penser ça. Le seul sentiment qu'on ressent, c'est de la colère envers lui pour avoir pensé une seule seconde pouvoir te faire ce qu'il voulait impunément. Ton corps ne nous repousse pas. C'est même tout le contraire. Tu sais notre passé, comment a été le début de notre relation et à quel point on était passionnels. Sache qu'on se retient depuis le début. On ne veut pas brûler les étapes et aller trop vite. C'est dur, très dur même. Mais on tient le coup, pour toi. On n'a rien fait de plus que d'apprendre à te connaître parce qu'on le voulait. Ton corps ne nous repousse pas. La seule chose qui nous repousse, c'est cet idiot. Rien de toi n'est repoussant.
-Tu es une petite boule d'amour, Renjun. Et Jeno a raison sur toute la ligne. On a beaucoup réfléchi à notre relation. Et on a tous les deux été d'accord pour dire qu'on voulait prendre notre temps avec toi. Déjà parce que la passion mène souvent à la destruction, mais aussi parce qu'avec tout ce que tu as vécu, on ne peut pas se permettre de foncer sans réfléchir. Même si avec le lien, tu ne le ressentirais pas négativement, tu serais bien trop ébranlé et perdu. Ça dérèglerait tout chez toi et tu pourrais avoir chaleur sur chaleur durant un mois. C'est trop dangereux alors on lutte contre les effets du lien. Si tu nous repoussais, on ne serait certainement pas avec toi en ce moment même à te donner tout ce qu'on peut.

Renjun sourit doucement, les yeux devenant lentement brillants de larmes.

-Ne pleure pas, même si on se doute que c'est des larmes de joie.
-Ça ne fait qu'un mois qu'on se connaît et deux semaines qu'on sait le lien qu'on a. Et pourtant j'ai l'impression que ça fait des années que vous êtes avec moi. J'ai toujours recherché ce que je ressens avec vous. Et durant notre deuxième rendez-vous, j'ai compris que ce serait différent. Mon loup s'est complètement abandonné à vous, sans même réfléchir. C'est autant troublant qu'apaisant. Et quand je vois que vous n'avez pas du tout été professionnels durant ce même rendez-vous, je me dis que ça annonce déjà la couleur de notre relation.

𝓨𝓸𝓾 𝓽𝓾𝓻𝓷𝓮𝓭 𝓶𝔂 𝔀𝓸𝓻𝓵𝓭 𝓾𝓹𝓼𝓲𝓭𝓮 𝓭𝓸𝔀𝓷Où les histoires vivent. Découvrez maintenant