Destin [Hxh fanfiction] (Kurapika x oc)

IX- Piégée

[N'ai jamais honte d'avoir peur...
Soit fière de surmonter cette peur.]
                                                     — Sora sensei

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     Je déverrouille mon téléphone, afin de découvrir le contenu du message :

      Ce que je craignais est en train d'arriver. Pour une raison qu'il m'est impossible de t'expliquer, je ne peux te dire qu'une chose : tu est prête à affronter tout ce qui va survenir. Ai confiance en tes capacités et suit mes enseignements.
— Sora.   

     Seulement ? Le message est d'une inutilité impressionnante. Il ne m'a rien appris, et n'a eu aucun effet à part me laisser un sentiment de frustration.

      Son seul intérêt, c'est de venir confirmer ce dont je me doutais déjà : quelque chose empêche mon sensei de me dire tout ce qu'il sait...
       Un serment de Nen ? Une menace ? Je l'ignore, mais je sens qu'il ne me cache pas des choses de son plein gré. Au cours des dernières années où j'ai suivi son enseignement, il a réussi à me le faire comprendre, par des mots, des paroles ou des non-dits.

Je soupire et me tourne vers Killua.

« Tu n'as toujours pas répondu à ma question : est ce que Kurapika va bien ?
- Oui, réponds le jeune garçon. Enfin en tout cas, la dernière fois que je l'ai vu il était encore en vie. »

      L'entendre parler de la vie et la mort avec une telle légèreté me fait froid dans le dos... Qui est il ? Il ne ressemble pas vraiment à un garçon de douze ans « normal ».

       Comme le silence s'éternise, il dit :
« Donc... Tu es la sœur de Feitan. »

        J'hésite un peu puis j'acquiesce.
« Ça n'a pas l'air de t'étonner, je lui fait remarquer.
- Disons que les familles compliquées ça me connaît, dit Killua en haussant les épaules. J'en déduis que tu as grandis ici ?
- J'y suis née. »

« Enfin, je crois. »
       Après toute ces révélations, je ne suis plus sûre de rien.

J'ai tué des gens.

Cette phrase se répète en boucle dans mon esprit. Je suis une meurtrière, un monstre. Comment vais je vivre en le sachant ?

J'entends soudain des pas qui se rapprochent.
« Que faites vous sur notre territoire ? »
C'est un homme d'une trentaine d'années qui vient de parler. Il est accompagné de deux autres personnes : un homme dont le visage est dissimulé par une capuche et une femme aux cheveux mi-longs.

« Votre territoire ? je répète.
- Tu sors d'où petite ? Cette partie de la ville nous appartient depuis trois ans déjà, réponds la femme.
- Attends un peu Ina... dit l'homme à capuche. Cette fille me dit quelque chose... »

       Ils me regardent tous les trois.
« C'est une impression, dit la femme. Moi, elle ne me dit rien.
- Toujours est il que vous êtes sur nos terre, dit l'homme sans capuche en s'adressant à nous. Vous avez de quoi payer ?
- On a surtout aucune raison de vous payer, réponds Killua.
- Emmenez les, dit l'homme. »

      Il y a un énorme bruit et le sol s'ouvre sous nos pieds. On tombe pendant une bonne trentaine de mètre avant d'arriver sur le sol. Je me rétablis sans problème et le garçon aux cheveux blancs fait de même.
       Je regarde autour. On est dans un trou, il n'y a aucune issue. Des murs de terre nous entourent de tous les côtés. Au dessus de nous, la sortie est rebouchée. Seul ma vision exacerbée me permet de voir dans le noir le plus complet.
« J'en ai marre d'atterrir par surprise dans des endroits que je ne connais absolument pas, râle Killua. »

      Soudain, une porte se crée dans la terre et deux gardes en habits noirs en émergent.
« Vous serez jugé dans deux jours, dit l'un d'entre eux. D'ici là, vous resterez ici. »
      Je regarde Killua. C'est le moment de tenter le tout pour le tout. Je fonce vers la porte, mes poignards dans les mains.

      Avant même que je n'ai eu le temps de réagir, le garde m'a plaqué au sol, le visage face contre terre. Ma lèvre s'est ouverte sous l'impact et saigne abondamment. Cet homme a une force incroyable, mon attaque ne lui a fait ni chaud ni froid. Je me relève, et recule loin de la porte. Impossible de sortir par là pour l'instant.

« Mets leur de la lumière, dit le garde à son coéquipier. »
       Celui ci sort une lampe de son sac à dos, l'allume et la place au centre de la pièce. La faible lumière qu'elle émet me permet de mieux discerner les coins de la pièce que l'obscurité m'avait empêché de voir en détail.

Des araignées.

    Certains endroits de la pièce grouillent d'araignées, des araignées noires qui tissent des toiles immenses.
      C'est ce détail, plus que tout, qui me fait me sentir oppressée, piégée. L'Araignée hante mes cauchemars et mes rêves de vengeance. Maintenant que je suis enfermée et que je n'ai plus aucune solution, l'animal qui leur sert de symbole se charge de me les rappeler.

J'ai atterri ici pour fuir la Brigade.

     Mais quoi que je fasse, ou que j'aille, l'Araignée finit toujours par me piéger dans sa toile.

J'essuie le sang autour de ma bouche, tachant ma main d'un rouge écarlate. Les gardes ressortent, nous laissant seuls.

J'ai tué des gens.

             Je ne doit pas laisser ce genre de pensée tourner en boucle dans ma tête ou je vais devenir folle. Je repense à ce que m'a dit mon sensei.
Ai confiance en tes capacités et suit mes enseignements.
Sora, mon sensei, est la seule personne encore en vie en qui j'ai vraiment confiance. Il m'a montré un chemin de sortie, une autre voie. Il m'a guidée à travers les épreuves, il m'a formé et m'a appris à me battre. J'ignore tout de lui, pourtant, je serais prête à le protéger au prix de ma vie.

Parce que je sais qu'il ferait la même chose pour moi.

...

Un soir d'automne, dans la ville de l'Etoile Filante, dans le repaire de la Brigade.
« Je refuse !
- Tu refuse quoi Néoun ? avait dit Feitan. »
Du haut de mes neuf ans, je l'avais regardé droit dans les yeux.
« Je refuse de faire partie de la Brigade. Tu m'as menti ! Vous faites du mal à des innocents ! Je ne veux pas être comme vous !
- Tu as assisté à notre combat d'hier Néoun ? »
J'avais ravalé mes larmes.
« Oui. »
     Feitan m'avait regardé :
« Tu n'as nulle part où aller. On est ta seule famille. Et tu sais sans doute ce qui arrive à ceux qui trahissent l'Araignée... Réfléchis bien Néoun. Ne laisse pas des idées stupides comme le bien ou le mal te faire douter. Tu appartiens à la Brigade. »

....

« Saika, dit Killua, interrompant mes pensées.
- Oui ?
- Tu vois ces araignées ?
- Oui.
- Tu sais quand j'ai voulu passer l'examen Hunter... »

      Il me raconte comment Kurapika a perdu son sang froid à la vue du tatouage de la Brigade Fantôme sur le dos d'un prisonnier contre qui il devait combattre.

« Il a dit que ça lui faisait le même effet quand il voit une vraie araignée ! dit Killua. »

     Il me détaille leur péripéties, sa rencontre avec Gon, comment celui ci est venu le chercher à Kukuru Montain. Comment ils ont combattu à la Tour Céleste, émerveillant les spectateurs qui les voyait gagner leurs combats les uns après les autres. A chaque aventure qu'il me relate, j'ai l'impression de les connaître un peu plus, lui et ses amis.

« Tu sais, c'est la première fois que je parle aussi ouvertement à quelqu'un, il me dit finalement.
- Même en comptant Gon ? je demande.
- Même, dit Killua. Tu est douée pour écouter. »

     Les mots sortent de ma bouche avant que je n'ai pu l'empêcher :

« Ma sœur me disait la même chose. »